C’est une information qui circule dans les chancelleries en Côte d’Ivoire. L’organisation des élections municipale et régionale dont la proclamation des résultats a endeuillé la Côte d’Ivoire, vient une fois de plus ternir l’image du Président Ouattara.
Après un rapport de l’Union européenne très critique envers sa gestion du pouvoir, le président ivoirien vient une fois de plus tomber dans le piège de la communauté internationale.
Officiellement, c’est à la demande des avocats de la défense, que les juges de la Chambre ont suspendu, le mercredi 03 octobre 2018, les audiences du procès de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé. Mais selon un diplomate au cœur de la politique internationale, c’est à la demande de la communauté internationale que le procès a été suspendu.
Tout en insistant sur l’anonymat qu’il voudrait garder, notre politologue affirme : « Le Président Ouattara a programmé les élections municipale et régionale en Côte d’Ivoire. Avant de prendre les décisions qui s’imposent quant à la libération ou non de Laurent Gbagbo et de Blé Goudé, il fallait surtout tenir compte de la manière dont les élections régionale et municipale allaient se dérouler en Côte d’Ivoire ».
Et notre diplomate poursuit : « La communauté internationale, en prenant cette décision, voulait apprécier, l’esprit de démocratie. Si les élections régionale et municipale se passent bien sans incident, sans fraude et que les résultats sont proclamés par la Cei selon le droit, Ouattara aurait été vu comme un président qui respecte les décisions des urnes et la libération de Laurent Gbagbo serait hypothéquée. Or, la communauté internationale vient de se rendre compte du braquage électoral en Côte d’Ivoire, surtout avec le cas de la commune du plateau ».
Et il conclut : « Avec le tripatouillage des résultats, le transfert des urnes d’une commune à une autre, les morts et blessés enregistrés tant à Abidjan qu’à l’intérieur du pays, l’incapacité de la Cei avec le même président Yousouf Bakayoko qui hésite a donné les résultats, Ouattara est bel et bien pris dans le piège ; c’est un mauvais perdant ».
Cette information qui semble être la véritable raison de la suspension du Procès de Gbagbo serait également la raison pour laquelle, Aboudramane Sangaré, président du FPI, appelé le gardien du temple aurait lancé un message à l’endroit des militants : « Abstenez-vous de prendre part à ces élections-piège du 13 octobre», avait t-il lancé quelques jours avant ces élections-piège. Il fallait lire entre les lignes. Selon un autre politologue.
C’était véritablement le « piège » tendu tant aux partisans de Gbagbo qu’a Ouattara lui-même. Un piège qu’il fallait éviter pour soit polir son image ou la ternir aux yeux de la communauté internationale. Avec ces marches, ces tentatives de braquage, la communauté internationale vient de se faire une idée claire de ce qui s’est passé en 2010 et de qui en est le véritable instigateur.
En nous fondant sur les écrits publiés sur les réseaux sociaux et rapportés en ces termes : « Merci aux ambassadeurs de l’union européenne qui ont demandé à Ouattara de ne « pas reproduire les événements de 2010 au plateau » », le vin est tiré.
Il reste à le boire. C’est une certitude. Ouattara est véritablement tombé dans le piège de la communauté internationale. Et la libération de Gbagbo est sans équivoque. Notons que le procès devrait reprendre du 12 au 20 novembre prochain. Mais d’ici là, attendons de voir.