Dialogue social en panne dans l’enseignement supérieur : la CNEC relance la pression syndicale
La Coordination Nationale des Enseignants-Chercheurs (CNEC) a tenu une Assemblée Générale Extraordinaire (AG-E) à Abidjan, le 6 mai 2025 sous la houlette de son Secrétaire Général National et Porte-Parole Principal, le Professeur KAZON Aubin. Cette rencontre, présentée comme conforme à la charte de l’Unité d’Action Syndicale (UNAS), visait à faire le point sur les blocages dans le traitement des revendications du corps enseignant et à définir une nouvelle ligne d’action.
Deux motifs de désaccord
Deux raisons principales ont motivé la convocation de cette AG-E. D’une part, l’attitude de silence jugée délibérée de la part des ministères impliqués dans la gestion des revendications du syndicat. D’autre part, la lenteur de la structure commune, l’UNAS, dans le suivi des négociations sectorielles. Pour autant, la CNEC affirme sa volonté de demeurer membre de l’UNAS, une position saluée par le Professeur GOORE Bi, Secrétaire Général National du SYNARES, présent à cette rencontre.
Avancées sur certains fronts
Au chapitre des informations, plusieurs points positifs ont été notés :
- Des représentants de l’Université de Man ont été reçus par le ministère de tutelle, et des solutions négociées sont en cours.
- L’épouse du défunt Dr KOUAKOU Amoulaye sera reçue par la Direction des Ressources Humaines de l’Université de Man.
- Les salaires suspendus des membres de l’ex-Bureau Exécutif National (2019-2020) feront l’objet d’une résolution négociée.
Dialogue partiel avec le gouvernement
La CNEC a entrepris des démarches auprès des autorités. Une rencontre a eu lieu le 8 avril dernier avec le Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Professeur Adama Diawara. Ce dernier a instruit son conseiller technique de traiter les dossiers relevant de son département. Une première réunion sectorielle s’est tenue le 16 avril, suivie d’un débat de fond le 24 avril.
En revanche, aucune discussion n’a encore été ouverte au niveau du Ministère de la Fonction Publique. Une correspondance en date du 5 mai a été adressée à la ministre d’État en charge de ce département, pour s’enquérir de l’évolution des dossiers relatifs aux conditions de vie et de travail des enseignants-chercheurs.
Vers un durcissement du ton
Face à la lenteur observée, plusieurs sections locales de la CNEC ont proposé des actions fermes :
- L’arrêt de travail progressif dans les universités ;
- Le dépôt d’un préavis de grève courant juin, si aucun progrès n’est constaté ;
- Des poursuites envisagées contre certains responsables, notamment le président de l’Université de Man.
Les décisions finales dépendront des réponses du ministère de la Fonction Publique attendues d’ici la fin du mois de mai.
Un mot de fin mobilisateur
Avant de clore l’AG-E, le Professeur KAZON Aubin a tenu à féliciter l’ensemble des camarades pour leur mobilisation massive et l’esprit de solidarité manifesté lors de cette rencontre décisive.