Développement/ La Côte d’Ivoire doit retrouver sa stabilité politique, économique et sociale
Par Ablizangoh Wakatê/afriquematin.net
La Côte d’Ivoire, pays d’Afrique de l’ouest autrefois considéré comme un modèle de stabilité et de prospérité dans la région, a traversé et continue de traverser des périodes de turbulence politique, économique et sociale.
Après une crise post-électorale en 2010-2011 et des tensions politiques récurrentes, le pays s’efforce de retrouver son équilibre en vue d’assurer un avenir prospère et pacifique et relever plusieurs défis pour mettre en œuvre des reformes structurelles dans les domaines politiques, économique et social.
En Côte d’Ivoire, les tensions politiques ont souvent été exacerbées par des élections contestées, des divisions ethniques et régionales, et un manque de dialogue inclusif entre différents acteurs politiques. Pour parvenir à une stabilité, les partis politiques, la société civile, les leaders communautaires et les institutions étatiques doivent travailler en synergie afin d’apaiser les tensions et construire un consensus autour des enjeux nationaux. Le renforcement du dialogue politique doit autant inclure les jeunes et les femmes, qui représentent une grande partie de la population et sont souvent exclus des processus décisionnels.
Pour retrouver cette stabilité, il faut reformer le système électoral, car les élections en Côte d’Ivoire ont souvent été marquées par des contestation et des violences. Cela inclut la mise à jour et la sécurisation de la liste électorale, la transparence dans l’organisation des élections et la garantie de l’indépendance de la Commission électorale indépendante (CEI).
Il faut également promouvoir la réconciliation nationale qui reste un défi majeur, vu les blessures des crises passées qui ne sont pas encore guéries. Des initiatives doivent être renforcées pour favoriser le pardon, la justice et la cohésion sociale.
La stabilité économique
La Côte d’Ivoire est l’une des économies les plus dynamiques d’Afrique de l’Ouest, avec un taux de croissance impressionnant. Cependant, cette croissance ne profite pas à tous les Ivoiriens et des inégalités persistent. L’économie ivoirienne reste fortement dépendante de l’agriculture, en particulier le cacao, qui représente une part importante des exportations. Pour réduire cette dépendance, il est nécessaire de diversifier l’économie en investissant dans d’autres secteurs, tels que l’industrie et autres, comme les technologies de l’information et les énergies renouvelables.
A ceux-ci, il faut ajouter la lutte contre la corruption et la mauvaise gestion des ressources publiques, essentielle pour assurer une croissance inclusive. Les institutions de contrôle doivent être renforcées et les responsables de détournements de fonds publics doivent être sanctionnés, sans oublier la stabilité sociale qui est indissociable de la stabilité politique et économique.
En Côte d’Ivoire, les inégalités sociales, englobant le chômage des jeunes et les tensions communautaires constituent des menaces pour la cohésion nationale, qui constituent un frein au développement. Il est important de mettre en place des politiques sociales ciblées pour réduire la pauvreté et améliorer l’accès aux services de base, dont l’éducation, la santé, l’accès à l’eau potable et autres…
Le chômage des jeunes constitue une problématique majeure en Côte d’Ivoire, et pour éviter que cette situation ne devienne une source d’instabilité, il est nécessaire pour les gouvernants de créer des opportunités d’emploi, à travers l’entreprenariat, la formation professionnelle et les investissements dans les secteurs porteurs.
La route vers la stabilité est longue, mais avec une volonté politique forte et l’engagement de tous les acteurs, ce pays peut construire un avenir prospère et pacifique pour ses citoyens.