Crise dans la filière café-cacao/Les producteurs dénoncent et décrient la gestion du Conseil Café-Cacao

Par Brice Youlé/correspondant permanent/afriquematin.net

Le mercredi dernier, la plateforme Synap-CI–Anapro-CI a organisé une conférence de presse à Abidjan pour alerter l’opinion nationale et internationale et dénoncer la gestion jugée catastrophique du Conseil Café-Cacao (CCC).

Les présidents de la plateforme, Koné Moussa pour Synap-CI et Kanga Koffi pour Anapro-CI, ont exprimé l’inquiétude profonde des producteurs face à la paralysie de la commercialisation du cacao. Depuis l’ouverture de la campagne cacaoyère, les producteurs et coopératives sont dans l’incapacité de vendre leurs récoltes ou de percevoir leurs paiements.

Cette situation critique, qui s’aggrave à l’approche des fêtes de fin d’année, empêche des milliers de familles de célébrer Noël et la nouvelle année dans des conditions dignes. « Les producteurs sont à l’agonie, leurs récoltes restent bloquées et leurs familles plongées dans la détresse », ont-ils  alerté. Selon  eux , la crise résulte d’une mauvaise gestion et d’une incompétence avérée du Directeur général du CCC, Brahiman Yves Koné.

Le système de vente anticipée, déjà défaillant lors des campagnes précédentes, demeure à l’origine de tensions et de déséquilibres structurels. Les blocages administratifs et informatiques empêchent l’acheminement du cacao vers les ports, paralysant l’économie des zones rurales. Les achats via Transcao sont jugés sélectifs et inéquitables, favorisant certains acteurs au détriment des producteurs et créant un conflit d’intérêts manifeste.

Sur le terrain, la situation est dramatique, vu qu’il y a des  camions immobilisés, des stocks de cacao invendus et familles sous pression financière constante. Chaque jour sans action aggravant la détresse des producteurs, les responsables de ces faitières ont  lancé un ultimatum d’une semaine aux autorités.

A cet effet la plateforme a exigé la démission immédiate et sans condition du Directeur général du CCC, l’intervention directe du Président de la République, Alassane Ouattara, et de son gouvernement pour la mise en place d’un plan d’urgence, la création d’un comité de crise chargé de libérer rapidement les stocks bloqués et de garantir l’accès au marché pour tous les producteurs disposant de liquidités.

Les présidents ont conclu en rappelant que cette crise touche toutes les régions productrices et concerne tous les acteurs de la filière. « Les magasins sont pleins, mais le cacao ne sort pas. C’est un échec de gestion qui frappe directement les familles paysannes. La presse doit faire entendre leur voix », ont insisté Koné Moussa et Kanga Koffi.