Côte d’Ivoire/ Scandales financiers dans les ministères ; les Daaf décident de publier la liste des ministres corrompus.
C’est un communiqué de presse transmis par le collectif des directeurs administratifs et des affaires financières des ministères. Un communiqué qui confirme la corruption qui gangrène au plus haut point, le sommet de l’Etat et ternie encore plus l’image d’Alassane Ouattara, « chantre » de la « bonne gouvernance ».
En effet, Abdoulaye Koné et ses camarades écrivent : Nous collectif des Daaf de Côte d’Ivoire, apprenons que pour des raisons politiques, le Président Alassane Ouattara a décidé de nous traduire devant les tribunaux « aux ordres » ; nous tenons à informer l’opinion nationale et internationale que nous ne sommes que le maillon faible d’une chaine de corruption dont l’origine est la présidence de la république ». Et le communiqué de presse poursuit : » Nous Daaf, refusons d’être les moutons du sacrifice si tant est que la corruption a triplé sous le Président Alassane Ouattara et n’a nulle comparaison ». Le communiqué va plus loin et précise : » Ceci est notre première déclaration ; Dans la deuxième, nous donnerons les noms des ministres qui ne cessent de nous harceler et nous contraindre aux détournements des deniers publics. Certains ministres ont clairement prétendu que l’argent ainsi détourné servirait à financer les activités du chef de l’Etat et de sa famille, les activités du Rdr et enfin, la charité bien ordonnée commençant par soit même, ils estimaient légitimes de se servir eux-mêmes. Et le collectif conclut : « Nous les dénoncerons un à un ».
Après le scandale d’attribution d’un marché douteux au ministère de la Salubrité publique qui a failli couter son poste à la ministre Anne Oulotto (Bulldozer), et celui de l’indemnisation de victimes des déchets toxiques qui a couté son poste au ministre Adama Bictogo, les ivoiriens ont encore en mémoire le scandale du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, sous le ministre Cissé Bacongo. Un scandale qui a entrainé la destitution de Méité Adama, directeur des finances et du patrimoine du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Il a été accusé, d’avoir détourné la rondelette somme de 40 milliards de Fcfa. Une somme qui devait servir à réhabiliter l’université d’Abidjan. Alassane Ouattara a, à travers un décret signé le jeudi 2 août 2012, démis Meité Adama de ses fonctions.
Dans le mois de juillet dernier, les ambassadeurs de l’Union européenne n’avaient pas été également tendres, envers les autorités ivoiriennes dans leur rapport rédigé. Cette institution internationale, dans son rapport dénonçait une « dérive autoritaire du pouvoir, corruption, flagrantes inégalités sociales ». Selon les ambassadeurs de cette institution, le président Alassane Ouattara et son équipe sont « hermétiques aux critiques internes et externes, et semblent désireuses de ne laisser aucun lieu de pouvoir leur échapper». Abidjan avait violemment contesté ce rapport de l’Union européenne y compris le point évoquant la « persistance de tensions sociales et l’inefficacité de ses réformes sécuritaires ».
Avec ce communiqué de presse produit par le collectif des Daaf de Côte d’Ivoire, Ouattara devra véritablement mettre de l’ordre dans son écurie.
Serikpa Djeckou De Sylva
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