Côte d’Ivoire-Présidentielles/Voici les ambitions de Charles Blé Goudé
Depuis La Haye Charles Blé Goudé fait part de ses ambitions en Côte d’Ivoire sans pour autant se prononcer sur une éventuelle candidature à la présidentielle de 2020.
Dans cet entretien, Charles Blé Goudé, l’ancien ministre de la Jeunesse de Laurent Gbagbo, acquitté en première instance de crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale (CPI), exprime son désir de rentrer en Côte d’Ivoire et d’y jouer un rôle politique en tant qu’ « acteur principal ».
Il ne se prononce pas sur une possible candidature présidentielle en 2020, affirmant qu’il a le temps pour proposer une vraie alternative et œuvrer à la réconciliation. Mais il ne s’en cache pas du tout, car il nourrit « l’ambition de diriger un jour mon pays avec une équipe qui comprendra qu’il faut faire la politique autrement en Côte d’Ivoire », confie-t-il. Il appelle également au retour au pays de l’ex-président Laurent Gbagbo, lui aussi acquitté par la CPI.
Charles Blé Goudé s’inquiète par ailleurs de la détérioration du climat politique en Côte d’Ivoire et craint que les violences qui ont émaillé les élections, entre 2010 et 2011, se reproduisent. Il appelle les dirigeants de son pays à se comporter en « hommes d’État » plutôt qu’en « politiciens ». Enfin, il nie être anti-français et se prononce en faveur du maintien de la présence française dans son pays sur la base d’un partenariat « gagnant-gagnant ».
Charles Blé Goudé souhaite donc rentrer au bercail pour participer activement à la construction de cette nouvelle société ivoirienne qu’il appelle de tous ses voeux. Laissant toutefois la procédure judiciaire engagée contre lui devant la CPI suivre son cours.
Accusé à tort ou à raison d’être un anti-français, l’ancien général de la rue a tenu à lever toute équivoque dans ses relations avec la France. « Je veux parler avec les autorités françaises de la vie, de l’avenir de la Côte d’Ivoire et des relations franco-ivoiriennes. Je ne veux pas m’attarder sur tout ce qui est mortifère. On ne va pas se lancer la balle de ping-pong », a-t-il déclaré, avant d’ajouter, « la relation entre la France et la Côte d’Ivoire, ce n’est pas moi qui l’ai bâtie. Ce sont des relations historiques. Aujourd’hui, je suis content que ce soit quelqu’un de ma génération qui est à la tête de l’État français. »
Poursuivant, le ministre Charles Blé Goudé manifeste sa volonté de discuter avec le président Emmanuel Macron pour bien définir les relations entre la France et la Côte d’Ivoire. « Le président français à 40 ans, j’en ai 47. Il est mieux placé pour me comprendre. Nous sommes une génération qui ne demande qu’à être écoutée. Nous voulons des rapports gagnant-gagnant. Tout le monde est le bienvenu en Côte d’Ivoire. Je ne veux pas que la France parte de la Côte d’Ivoire. Je veux que la France soit en Côte d’Ivoire et qu’elle prenne en compte les intérêts des Ivoiriens, autant qu’elle prend en compte les intérêts des Français. Je veux ces rapports gagnant-gagnant et un respect entre États. C’est tout ce que j’ai demandé. Et je ne crois pas que cela est synonyme d’être contre la France. Non, je ne suis pas anti-français», conclut-il.
Sources : france24.com et afrique-sur7.fr