Côte d’Ivoire / Interview/ Sa Majesté Ahoba PieX Joseph Aïpri, 21ème Roi du peuple Ossouhon d’Ebrah : ’’Ce que je propose à mon peuple’’
Officiellement installé sur son trône le 27 Août 2022, le 21ème Roi des Abouré Ossouhon d’Ebrah, royaume de la Sous-préfecture de Grand-Bassam, Sa Majesté Ahoba PieX Joseph Aïpri a bien voulu nous accorder sa première interview. Entouré d’éminents membres de Sa Cour, ce père de trois enfants et lui-même 10ème d’une famille qui en compte onze, a bien voulu donner sa vision du développement du royaume que lui ont confié les initiés. Chef de la Division Armes légères de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) au Nigeria, il entend mettre toute son expérience professionnelle, son intelligence et sa sérénité légendaire au service des siens pendant son règne. Les idées, il en a. Les hommes, il en aussi pour l’accomplissement de sa mission. Dans l’interview simultanée ci-dessous, Sa Majesté Ahoba PieX Joseph Aïpri se dévoile, en présence de l’Honorable Ahoba Ehouman Donatien, chef de la famille régnante Vagbé détentrice du siège de la chefferie, de la Reine Mère du peuple Ossouhon Mme Ahoba Mazan Berth-Agnès, de son chargé de Communication Abel Wognin et de son porte-canne, au palais royal d’Ebrah, dans la première quinzaine du mois de Septembre 2022.
Majesté, depuis le 27 août 2022, vous êtes officiellement le 21èmeRoi d’Ebrah. Pourriez-vous nous présenter votre Royaume ?
Je voudrais, de prime abord, vous dire merci pour l’opportunité que vous nous offrez, que vous offrez aux Ossouhon à travers ma personne, pour dire merci au Président de la République, S E M Alassane Ouattara, pour ses actions de développement en faveur des communautés rurales. Ces actions ont permis aujourd’hui le bitumage de l’axe Bingerville-Ebrah et par conséquent, la réduction significative de la pénibilité d’accès au Royaume d’Ebrah. La fête du goudron que nous avons célébrée le 4 décembre 2021, était l’expression de la reconnaissance du Peuple Ossouhon.
Je voudrais également remercier M le Ministre d’Etat Téné Birahima Ouattara, qui a rehaussé la cérémonie de mon installation officielle par son parrainage. Je pense également à toutes les autorités administratives, coutumières et religieuses venues de plusieurs pays frères, à toutes celles et tous ceux qui ont travaillé à l’aboutissement heureux de ce long processus de désignation du 21ème Roi d’Ebrah.
Je voudrais juste faire une précision importante. Je n’ai pas été intronisé le 27 Août 2022. Chez nous, il y a de longues étapes à franchir pour devenir Roi. La première étape qui est la plus importante, c’est le choix ou la désignation du roi. J’ai été désigné et placé sur le siège royal d’Ebrah le 2 février 2019.
La remise officielle de mon Arrêté de nomination constitue donc la reconnaissance administrative de mon statut d’auxiliaire de l’administration, qui permet au Gouvernement de reconnaitre et d’avoir un interlocuteur légal et légitime à la tête du peuple Ossouhon. C’est à ce titre que je suis reconnaissant aux journalistes, et à tous les acteurs de la communication qui ont contribué à relayer l’information, parce que nous avons reçu et continuons de recevoir des félicitations et des remerciements pratiquement du monde entier.
Je n’oublie pas le peuple Ossouhon, parce que lorsqu’un peuple n’a pas confiance en vous, vous ne pouvez rien faire, et ça été démontré le 4 décembre 2021 et le 27 Août 2022.
Leur mobilisation pour l’amour de leur Roi a été démontrée, aux yeux de tous.
Pourriez-vous maintenant présentez votre royaume, s’il vous plaît ?
Quand vous dites présenter le royaume, la question est très large. Le Royaume d’Ebrah est une composante du grand peuple Abouré, dont l’histoire se confond avec celle de la migration des peuples Akan venus des contrées lointaines vers la seconde moitié du 17ème siècle, après avoir transité par Samo (Bonoua) et N’Tchokobo (Bingerville).
Le royaume d’Ebrah est constitué de deux clans : le clan Ossouhon et le clan Oloupié.
Les différents clans sont constitués de grandes familles dont la famille Vagbê, famille Royale du clan Ossouhon et la famille Akondjo Oloupié du clan Oloupié, famille régente. Au total, le Royaume se compose de vingt-quatre (24) grandes familles.
Sur le plan de l’organisation sociopolitique, Ebrah est, à l’instar des autres villages Abouré, une monarchie héréditaire, structurée par les promotions de classes d’âges appelées « Générations », qui ont une fonction à la fois politique, militaire et sociale, au sens traditionnel bien sûr.
A la tête du village, se trouve le Roi ou « M’Lingbi », assisté par une notabilité dont les membres, au nombre de vingt-trois, représentent chacune des vingt-quatre (24) grandes familles que j’ai indiquées ci-haut.
Moi-même qui vous parle, je suis des deux clans. Mon père est Oloupié, ma mère est Ossouhon. Mais dans la tradition Abouré, c’est le matriarcat qui prime, et c’est pour cela que je suis aujourd’hui sur le trône du Royaume d’Ebrah.
Par cette structuration, les Peuples Abouré dont les Ossouhon aspirent à contribuer, à leur niveau, à l’enrichissement, au renforcement et à la perpétuation du patrimoine socioculturel, qui participe à la consolidation de l’unité nationale.
Majesté, nous sommes curieux de savoir, comment on devient roi en pays Abouré ? Pouvez-vous l’expliquer ?
Je vais vous donnez seulement quelques éléments, sous le regard bienveillant de la Reine Mère. Car c’est elle, avec un conseil de femmes de la famille Royale, qui, justement, choisissent celui qui va devenir le Roi ou le prochain Roi.
Le Roi, appelé « M’lingbi », est choisi au sein de la famille Vagbê, du clan Ossouhon, parmi les membres du même lignage, à l’issue d’un Conseil des femmes de ladite famille.
La Reine-mère, au cours d’une réunion restreinte, présente, pour information et avis à la notabilité et à la génération au pouvoir, le proposé au titre royal. Ensuite le nom du proposé au titre est présenté au peuple ou « M’man ».
Si le peuple rejette le choix du clan royal, des négociations s’ouvrent en vue de la désignation d’un autre prétendant.
Si le peuple approuve le choix, le Proposé au titre royal est intronisé, au cours d’une cérémonie, conformément aux rites traditionnels en la matière. Le Proposé est proclamé M’Lingbi, Roi de tous les Ossouhon. Le peuple, dans ses différentes composantes, lui fait allégeance.
Par exemple, parmi les femmes les plus âgées de la famille Vagbê, on regarde s’il peut y avoir un potentiel Roi. Il se peut qu’il y ait quatre (4) potentiels Rois, par exemple chez les quatre (4) mères. Alors la mère la plus âgée peut décider et dire qu’elle ne souhaite pas que son fils soit Roi, pour des raisons qui lui sont propres. Automatiquement celui ou ceux qui pouvaient être Roi chez cette mère sont rétirés, et ainsi de suite.
Il peut y avoir trois (3) potentiels candidats au trône. C’est au Conseil des femmes de prendre du temps, de réfléchir et de revenir prendre la décision, afin de présenter à la notabilité et aux chefs de générations celui que la famille royale propose. Si la notabilité accepte, les chefs de générations présentent le nom de cette personne-là au peuple. Si le peuple décide que c’est celui-là qu’on veut, toute la procédure qui doit suivre se met en marche pour qu’on puisse vous introniser de manière traditionnelle.
En ce qui me concerne, toutes ces étapes ont été effectuées dans le strict respect des us et coutumes, pour connaitre leur aboutissement le 2 février 2019.
Vous réalisez avec moi que le choix d’un Roi en pays Abouré respecte un processus suffisamment long et structuré. C’est le couronnement d’un consensus. Voilà pourquoi son règne est à vie, à moins qu’il ne commette des actes considérés comme des sacrilèges.
Pourquoi êtes-vous présenté comme un Roi atypique prédestiné au trône ?
(Rires) ! Ce que j’entends dire par certains notables qui ne sont pas du village d’Ebrah, ce qu’ils disaient, c’est que depuis le sein de ma mère, j’avais été prédestiné pour prendre justement le trône à un certain moment donné de ma vie. Il est vrai aussi que quelques fois, quand vous partez à l’école, votre rêve de petit enfant est que vous voulez devenir soit Ingénieur, soit Médecin, ou Enseignant, et vous n’avez même pas idée de devenir Roi et vous asseoir sur un trône.
Mais quelques fois, vous vous posez la question, ‘’j’ai fait telles études pour devenir ceci, mais je suis en train de diriger des hommes, je suis en train de faire ceci, je ne comprends plus’’, jusqu’à ce qu’on vous propose le siège. C’est à ce moment-là que vous faites le point dans votre esprit. Vous vous dites, ‘’je comprends pourquoi on m’a mis dans tel métier, voire telles difficultés…’’.
Il est dit aussi que j’ai été très bien éduqué par mes parents, ainsi que par mes sœurs. Principalement par ma sœur ainée : Madame Ahoba Mazan Berth-Agnès, qui est aujourd’hui la Reine-mère, et par ma famille paternelle, parce que j’ai pris le temps d’écouter, j’ai pris le temps de voir les choses, et j’ai suivi les meilleurs exemples pour pouvoir conduire ma vie.
Ecouter les gens, parler avec les gens, avoir de la patience, etc. Si c’est ça être atypique, ceux qui ont écrit dans le magazine ont eu raison (la plaquette de l’intronisation, ndlr).
Si on doit revenir sur votre choix, comment a-t-il été opéré ? Facile, ou parsemé d’embûches ?
Parsemé d’embûches, je dirai non. Parce que je vous ai dit que c’est le conseil des femmes qui choisit le Roi ou le prochain Roi qui va s’asseoir sur le trône des Ossouhon. Je ne me suis jamais battu pour dire que je voulais devenir Roi. Ça ne m’a jamais effleuré l’esprit. Seulement que le 19eme Roi avec qui j’avais des contacts, me taquinait en me disant « prépares-toi à être Roi ». Et je lui disais, « Ecoute ! Vos histoires bizarres-là, je ne suis pas dedans ». Mais en fait, lorsque vous revenez en arrière dans votre éducation, vous vous rendez compte de comment votre papa vous parlait ou ce qu’il vous montrait, comme s’il savait que vous deviendriez Roi. Il vous prenait par exemple les soirs pour l’accompagner sur des routes, à pied ou en voiture, et il vous expliquait un certain nombre de choses. On était très jeunes. Ces images me reviennent toujours.
Comme je vous ai dit, je ne me suis pas battu pour ce trône. Je n’avais même pas appris qu’on avait destitué le 20eme Roi, et un jour, j’ai appelé mon aînée, la Reine-mère actuelle, car je la sais très spirituelle. Je lui ai dit que j’avais des petites visions que je ne comprenais pas. J’y voyais des Rois qui venaient me rendre visite, etc. Elle m’a juste dit ‘’il faut prier ! Cela a continué, et je me suis confié à Dieu, parce que c’est ce que nos parents nous ont montré : des prières pour s’en remettre à Dieu pour toute chose, pour tout évènement dans la vie et de prendre patience.
Je pense que c’est ce que j’ai dû faire. Mais j’avoue qu’il y a un moment, lorsqu’une Dame m’a dit : « Dieu veut cheminer avec toi », ça m’a semblé un peu incompréhensible, parce que je me suis dit que je suis marié, j’ai des enfants, comment vais-je devenir Prêtre ? Je n’avais pas compris le message, et donc, lorsque la proposition a été mise sur la table, mon aînée m’a appelé pour me dire : « Voilà ! C’est toi qu’on a choisi pour être Roi, et nous attendons ton accord ou ton désaccord ». Je lui ai dit qu’il n’y a pas à réfléchir, j’accepte, compte tenu d’un certain nombre de choses. Et voilà ! C’est comment ça que j’ai accepté.
Parlons maintenant de réconciliation. Aujourd’hui que vous êtes installé, comment ferez-vous pour ramener le 20eme Roi et ses partisans ‘’dans la République² ?
Ça me gêne un peu quand on parle de réconciliation, parce que je n’ai pas de problème avec qui que ce soit. C’est vrai qu’il peut y avoir des soubresauts dans la vie d’un peuple ou dans la vie d’un être humain, mais je n’ai pas attendu que le Gouvernement me donne un Arrêté officiel, pour aller vers les autres qui disaient que je n’étais pas la personne qu’il fallait là, et que c’était l’ancien Roi qu’il fallait comme Roi des Ossouhon.
Je suis de la lignée royale. Je suis allé vers ces personnes-là, sauf bien sûr le 20eme Roi qui semblait introuvable. Je reconnais que ce n’est pas une démarche facile. Comprendre toutes ces choses-là auxquelles je n’étais pas habitué, agir petit à petit pour ramener la paix autour du Royaume et dans les familles, c’est ce que je suis en train de faire.
J’ai toujours dit dans mes prises de parole que celui qui est à gauche, celui qui est à droite, devant, derrière, pour moi c’est la même personne. On doit tous se mettre ensemble pour faire avancer les choses. Mais jamais, au grand jamais, que Dieu m’en préserve, je ne commettrai l’erreur de vendre mon village, de vendre les terres que nos ancêtres nous ont léguées au prix de leur sang. Jamais ! Au contraire, nous allons rendre notre Royaume en un lieu où il fait bon vivre, en un lieu accueillant.
Il y a des familles qui ont donné leurs terres pour faire le cimetière que vous voyez, il y a des familles qui ont donné leurs terres pour faire la maternité, l’Eglise et l’Ecole que vous voyez.
Je l’ai déjà dit, ce qu’on nous a appris, c’est aller la pêche et aller à l’école. Vous pouvez faire des statistiques dans tout le village aujourd’hui, vous verrez que nous avons des hauts cadres dans tous les corps de métiers. Pourquoi gâcher ce don de Dieu ? Pourquoi gâcher ce que nos ancêtres nous ont légué ? Non ! Il faut que les gens comprennent que lorsque vous devenez chef de famille, les terres qui ont été léguées à la famille, quand vous êtes chef, ne vous appartiennent pas. Elles appartiennent à la communauté et à la postériorité des familles. Tout ce que nous allons entreprendre le sera en accord avec les aspirations du peuple, en tenant compte des réalités nouvelles que la ville de Grand-Bassam impose.
Voilà le problème qu’il faut résoudre. Il faut que les gens comprennent que la terre-là, c’est Dieu qui la donne aux peuples, aux familles. Vous aurez pu être né en dehors de la Côte d’ivoire, je ne sais où, vous pouvez être du Sénégal, du Niger, mais pourquoi Dieu vous a mis là-bas ? Il faut qu’on y pense. Donc la réconciliation, je ne pense pas que c’est le meilleur terme. La cohésion sociale, peut-être, parce qu’il faut qu’on se mette ensemble, quel que soit ce que vous avez fait, ou tenté de faire, il faut venir demander pardon, parce que c’est du mal qu’on a fait, du mal à sa famille d’abord, et ensuite au peuple, pour qu’on puisse marcher ensemble. Je suis pour une démarche d’humilité et de repentance.
Jusqu’à présent, n’est-il pas venu vers vous ?
Pour le moment non. Mais j’espère qu’il le fera.
Vous êtes nouvellement Roi, vous êtes dans le Grand-Abidjan. Et dans le Grand- Abidjan, on a des problèmes récurrents du foncier. Pourriez-vous résister aux prédateurs du foncier qui achètent toutes les terres ?
Dans la gestion qu’on vous confie, certes vous entendez un certain nombre de choses qui vous permet de vous préparer à ne pas rentrer dans tel ou tel rang, pour dire ‘’je vais vendre’’. Non !
Les terres d’Ebrah sont uniques. Je dis toujours que le peuple Ossouhon à trop donné. Lorsque vous entendez les anciens qui sont partis, qui vous disaient que la limite d’Ebrah était le fromager qui était devant l’école EMPT à Bingerville, cela laisse à réfléchir.
Le Royaume du Sanwi commençait à Aboisso et prenait fin à Tiassalé. Avec les mouvements des peuples, ils ont permis à certains peuples de pouvoir s’installer. Donc, il nous appartient de tout faire pour ne pas brader nos terres, et de les mettre en valeur. Je ne voudrais pas que mes arrière-petits-fils cherchent à construire sur l’eau, alors qu’on nous a donné des terres qui peuvent servir à cela.
C’est vrai, quand on parle de développement, on met tout dans le développement. Cependant, je pense que les personnes averties vont comprendre que d’ici peu, il faudrait désengorger Abidjan, en développant d’autres villes. Aujourd’hui notre capitale, c’est Yamoussoukro. Je pense que si on fait bouger les choses, et qu’on encourage les cadres des différents départements du Nord, du Sud, de l’Est, de l’Ouest et du Centre, à un développement local, vous verrez qu’il y aura une déconcentration d’Abidjan et de sa proximité impliquant un développement harmonieux de l’ensemble des régions.
Je pense également que la Chambres Nationale des Rois et Chefs Traditionnels a un grand rôle à jouer. Il faut que la voix des Rois aussi porte, il faut que ce problème soit pris à bras-le-corps par les Rois, pour expliquer qu’il faut déconcentrer afin de permettre aux gens d’aller développer et créer de la richesse dans leurs localités. Oui, il y a du potentiel partout dans notre belle Côte d’Ivoire, et j’y crois fortement.
Nous présenterons bientôt, à toute la presse, notre vision à travers le projet communautaire ²Vision stratégique 2035 pour le développement d’Ebrah².
Majesté, comment comptez-vous gérer les problèmes fonciers liés à la gestion de votre prédécesseur ?
Dieu a donné l’intelligence à l’homme de faire face aux problèmes qu’il rencontre. Nous avons des moyens légaux de règlement des questions qui dépassent les compétences traditionnelles. Pour tout conflit, toute incompréhension, il y a des moyens administratifs et légaux à disposition. Ce qui ne vous appartient pas, vous ne pouvez pas le vendre. Ne vous inquiétez pas, la justice fera son travail si nécessaire.
Quels sont vos grands chantiers pour développer Ebrah ?
Je suis toujours en consultation. Je ne fais rien, et je ne prends aucune décision seul, au risque de me tromper. Je vous ai parlé, toute à l’heure de tradition. J’allie modernisme et tradition. Ce n’est pas parce que j’ai vécu plus en ville que je vais me permettre de marcher sur un certain nombre de choses.
Je vous ai parlé aussi de notre plan de développement qui a été déjà fait. Il reste, juste, à le mettre en œuvre. Donc, je ne suis pas seul à dire ‘’je vais faire ça’’. Nous allons mettre en œuvre, tous ensemble, un plan de développement qui est déjà élaboré.
Rien que pour vous dire que, par exemple, nous voulons construire des logements pour permettre à chaque Ossouhon d’avoir un toit, permettre aussi à ceux et à celles qui veulent venir sur le territoire d’Ebrah, de pouvoir le faire. Mais il y aura un certain nombre de conditions. Il y aura des contrats ou des conventions qui seront signés. Si vous ne respectez pas votre engagement, je serai ferme là-dessus. Là je dis : « je ». Nous avons aussi pensé à l’environnement, parce qu’en toute chose, vous arrivez dans des endroits à Abidjan, ce ne sont que des pierres. On se croirait, à la limite, dans certains pays du Nord, où il n’y a aucun arbre. Il y a des espaces qui sont dégagés, ce qu’on a appelé l’agriculture urbaine, pour permettre de nourrir la population sur place ainsi que celle d’ailleurs, et de permettre aux jeunes de pouvoir avoir un emploi. Il y a beaucoup d’éléments, il y a beaucoup de potentialités aussi. Il y a tout ici.
Il s’agira pour nous, à travers une démarche cohérente, une adhésion consensuelle de la communauté du village, de renforcer l’accessibilité d’Ebrah à travers le développement d’un système de transport multimodal, de structurer le territoire, d’améliorer les conditions de vie des habitants, et surtout d’améliorer l’attractivité de la localité, à travers la projection de plusieurs infrastructures touristiques novatrices.
A Ebrah ce n’est pas la matière, ou la compétence, qui manque. C’est juste vous faire savoir comment passer le message, pour que les uns et les autres se mettent ensemble, pour mettre en œuvre le plan de développement pour nous, ainsi que pour nos générations futures.
Certains habitants n’apprécient pas que vous ayez célébré le chef de l’Etat, ici, dans votre village. Que répondez-vous à ceux-là ?
Lorsque vous traversez, aujourd’hui, Bingerville pour Ebrah, en 30 minutes, alors que vous le faisiez pratiquement en une heure ou deux heures, voire trois heures en saison de pluies, lorsque le Chef de l’Etat, que tous les Ivoiriens ont voté-oui il faut qu’on le dise, parce qu’il a été élu- et que nous reconnaissons comme un bâtisseur, cette personne-là vous dit : « écoutez, j’ai entendu vos prières, voici le goudron pour vous »,vous ne voulez pas que je dise merci à ce Monsieur ? Vous ne voulez pas que le peuple Ossouhon dise merci à ce Monsieur ? Que ceux qui disent qu’ils sont contre, qu’ils se regardent dans un miroir et qu’ils disent qu’ils n’utilisent pas le goudron, ou les infrastructures qui sont faits par le Président. En ce moment-là, on pourra discuter. Oui ! Le peuple a dit merci le 4 Décembre 2021. Nous avons reçu, à cette occasion, ici à Ebrah, plus de 1 500 personnes venues de toute la Côte d’Ivoire, pour nous soutenir, pour dire merci au Président de la République.
Tout à l’heure, vous parliez du développement du royaume, mais quelqu’un disait qu’on ne construit pas avec des « y a qu’a » ! Où comptez-vous trouver les ressources ?
Vous étiez là, le 27 Août2022 ? Vous avez vu la qualité des personnalités présentes ? Et vous pensez que je ne peux pas trouvez les ressources financières ? Nous allons vendre notre plan de développement et mobiliser des ressources.
Allez-vous développer votre royaume avec des cotisations ?
Le peuple Ossouhon est un peuple volontaire, prêt à relever les défis. Non, non. Je vais vous dire que cette fête nous a coûté un peu plus de 30 millions de francs Cfa. Il y a eu des dons, c’est vrai, mais nous avons compté sur notre peuple et nos partenaires.