Côte d’Ivoire/ Gestion Intégrée des Ressources en Eau : Les solutions d’Alain-Richard Donwahi, Ministre des Eaux et Forêts
La question de l’accès à l’eau pour les usagers est un véritable enjeu pour toute l’humanité. L’Afrique est le continent des paradoxes en matière d’eau. L’on constate une forte variabilité des précipitations, des sécheresses et des inondations qui se suivent ou alternent dans certaines sous-régions. La population qui n’était que de 700 millions en 2000 et estimée à 1,15 milliard en 2015, pourrait doubler d’ici à 2050. Cette croissance démographique entraîne des besoins et services en matière d’eau potable et d’assainissement.
En Côte d’Ivoire, le taux d’accès à l’eau potable ne dépasse pas 70%. Les problématiques liées à l’accès à l’eau sont nombreux selon les spécialistes. Les infrastructures existantes ne supportent plus une pression démographie de plus en plus importante. Et pourtant, la Côte d’Ivoire compte 537 cours d’eau selon Alain Richard Donwahi, Ministre des Eaux et Forêts : « Les eaux de surface sont constituées par les fleuves, les rivières, les lacs et les lagunes reparties sur l’ensemble du territoire. Le pays dispose de quatre bassins versants nationaux ( Bandaman, Agneby, Mé et San Pedro) et de sept bassins fluviaux transfrontaliers (Volta Noire, Bia, Niger et bien d’autres», affirme-t-il. Selon le ministre des Eaux et Forêts, les ressources en eau souterraine contenues dans les acquières couvrent 97,5 % du territoire et les eaux atmosphériques constituées des eaux de pluies ont une pluviométrie moyenne annuelle estimée à plus de 1300 mm et le volume d’eau des précipitations totales annuelles dépasse 400 milliards de m3. C’est pourquoi dira-t-il, « il nous faut une politique de développement des ressources en eau, pour les différents secteurs d’activités tributaires de ces ressources ».
Au regard de l’importance de l’eau pour les besoins vitaux et pour des secteurs productifs tels que l’énergie, et surtout l’agriculture qui emploie près de 80% de la population, Alain-Richard Donwahi dira que l’eau est un facteur de développement socio économique durable. « L’Etat de Côte d’Ivoire a compris tôt cette exigence et a développé avec plusieurs Etats et des organismes, des décisions importantes », a-t-il soutenu. Il a également indiqué que comme l’une des solutions, le code de l’eau constitue la base légale de la politique de l’eau de la Côte d’Ivoire. « Dans son articulation, ce code présente le régime juridique des eaux, des aménagements et des ouvrages hydrauliques, le régime de protection et de la gestion des eaux », a-t-il soutenu.
Le ministre a également insisté sur les attentes de la gestion intégrée des ressources en eau (Gire), dont la mise en œuvre connaitra selon lui, des avancées majeures et tangibles par l’application du nouveau cadre institutionnel prévu par la code de l’eau : « Il est désormais question de l’autorité chargée de l’eau qui assure les fonctions régaliennes de l’Etat en matière de gestion de ressource en eau. « Des organismes d’exécution, de conception et de coordination et un mécanisme de financement de la gestion des ressources en eau ont été mis en place».
Cependant, Il a déploré la pollution des eaux dans les bassins hydrologiques du Bandaman, du Sassandra, de la Comoé et de la Bia et d’autres cours d’eau : « Cette situation a un impact négatif sur l’environnement, sur l’exploitation des forêts sur la santé et le bien être des populations auxquels il convient d’apporter des réponses durables», a insisté le ministre.
Comme grand défi, le ministre des Eaux et Forêts a révélé que le principal enjeu de la gestion de l’eau, c’est de conduire chaque secteur d’activité, et inviter chaque individu à s’engager résolument pour une mise en œuvre réussie de la gire. Il s’est réjouit du financement du Programme Intégré de Développement et d’Adaptation au Changement Climatique dans le Bassin du Fleuve Niger (PIDACC/BN) par la BAD, et rêve pour l’horizon 2040, d’« Une Côte d’Ivoire où les ressources en eau sont utilisées et gérées de manière équitable et viable pour le développement socio-économique et la coopération sous régionale dans un environnement de développement durable où chaque personne a accès à l’eau saine pour tous les usagers et un assainissement adéquat », a conclu le Ministres Alain-Richard Donwahi.
Fatime Souamée