Côte d’Ivoire/Faut-il rendre le bilan de santé obligatoire?…
Par Docteur Osman Chérif
La santé est un pilier fondamental du développement économique et social d’un pays. En Côte d’Ivoire, où les défis sanitaires restent importants, l’idée de rendre le bilan de santé obligatoire et subventionné pourrait constituer une avancée majeure pour améliorer la santé publique et de réduire les inégalités d’accès aux soins malgré les progrès réalisés ces dernières années, le système de santé.
Selon le Dr Osman Chérif, le débat sur l’amélioration du système de santé en Côte d’Ivoire reste focalisé sur les infrastructures et l’accès aux soins curatifs. Pourtant, il y a un point clé qui demeure largement sous-exploité qui est la médecine préventive. Une de mes idées phares depuis plusieurs années est de rendre le bilan de santé annuel de chaque Ivoirien obligatoire, soutenu par une subvention de l’Etat.

Trop de patients arrivent à l’hôpital avec un état de santé déjà dégradé, dépensant des sommes importantes pour être hospitalisés et nécessitant plusieurs jours, voire semaines, pour guérir. Ces patients sont souvent des fonctionnaires ou des travailleurs du secteur privé qui contribuent significativement à la croissance économique du pays. Lorsqu’ils sont malades, c’est l’État de Côte d’Ivoire qui perd en productivité.
A cet effet, il faut rendre le bilan de santé obligatoire qui permettrait une détection précoce des maladies aigües et chroniques, ensuite une meilleure prise en charge avant qu’elles ne deviennent trop couteuses, une augmentation de l’espérance de vie, qui demeure à cinquante-neuf (59) ans en Côte d’Ivoire et enfin une population en meilleure santé, donc plus productive.
Financement du projet
À chaque fois que je parle de ce projet, on me dit comment tu finances tout cela ? Il y’a de nombreuses lignes budgétaires dont on peut se faire l’économie pour financer la santé des ivoiriens. Je propose la suppression ou la diminution de certaines lignes budgétaires in utiles, telles que les subventions aux entreprises publiques déficitaires, les dépenses liées aux cérémonies officielles, et les frais de fonctionnement des institutions non essentielles.
Ce bilan de santé annuel gratuit peut-être aussi soutenu par des partenariats avec des organisations internationales qui financent des programmes de santé préventive, comme, dont l’Oms, la Banque mondiale, le Fonds global pour la santé et l’Unicef (spécialement pour les bilans de santé infantile)
Tout ceci va aboutir à une baisse des couts de la médecine curative, et va réduire ainsi la pression financière sur l’Etat. Ce projet est réalisable. Loin d’être une utopie, d’autres pays comme le Japon ont déjà mis en place de tels dispositifs, avec des résultats probants. Il est temps que la Côte d’Ivoire prenne ce virage décisif. Et la meilleure façon de se soigner, c’est d’éviter de tomber malade.