CI/ Les producteurs d’anacardes grognent et accusent l’État
Par Albert Zatté – Afrique Matin.Net
Les producteurs d’anacardes ivoiriens grondent de colère. Ils accusent l’Etat d’être à la base du blocage pour la création leur interprofession.
Les producteurs d’anacardes accusent l’Etat (leur tutelle qui est le ministre du commerce) notamment la direction des organisations professionnelles (DOPA) d’être responsable de ce blocage de la mise en place de l’organisation interprofessionnelle agricole (OIA) , structure qui doit regrouper tous les acteurs du secteur ( producteurs , acheteurs , exportateurs ) .
C’est le directeur général de la Fédération nationale des producteurs d’anacardes de Cote d’Ivoire (FENAPA-CI) M. Salif Tenena Coulibaly qui dénonce cet état de fait lors d’un point de presse qu’il a animé récemment. Selon M. Salif Tenena Coulibaly tous les acteurs qui composent la filière anacarde sont entièrement prêts pour la création de l’interprofession, les textes qui doivent régir l’organisation sont déjà disponibles.
Mais l’Etat crée un blocage. ‘’ Si nous ne sommes pas allés à l’interprofession , pour moi c’est la Dopa qui a échoué et lorsqu’on échoue on doit rendre le tablier , sinon tous les acteurs que ce soient les producteurs , les acheteurs , les exportateurs , les transformateurs les acheteurs sont tous prêts à aller à l’OIA . Ils savent pourquoi ils nous trainent par le bas a dénoncé le Directeur Général de la FENAPACI M. Salif Tenena Coulibaly.
Dans son élan d’explication le conférencier fera savoir que ‘’ Seul le Conseil du coton et de l’anacarde, une structure mise en place par la tutelle (le Ministère du Commerce) , peut nous expliquer ce qui crée le blocage. Le Conseil c’est une autorité de régulation, l’interprofession c’est l’affaire des acteurs, il faut plutôt parler de la Direction des organisations professionnelles agricoles (DOPA), c’est la direction qui a pour mission de permettre aux structures d’aller à l’interprofessionnelle.’’ A-t-il précisé.
Le D.G de la FENAPACI a souligné que cet état de fait n’entachera pas la détermination des acteurs du secteur anacarde de se regrouper en interprofession, car toutes les dispositions ont été prises par les acteurs pour le faire les jours à venir. ‘’ (…) beaucoup de choses ont été engagés beaucoup de choses ont été faites nous allons nous appuyer sur les acquis pour aller chercher l’interprofession où elle se trouve(…)’’ a-t-il précisé. Soulignant que les autres secteurs agricoles notamment l’oignon, la volaille, le coton, le palmier à huile … n’ont pas eu de difficultés particulière pour mettre en place leur interprofession.
En plus le conférencier s’insurge contre l’ingérence de la tutelle dans la création de l’OIA en dépit de l’ordonnance qui autorise la mise en place de l’interprofession. ‘’ L’ ordonnance 2011-473 du 21 décembre 2011 prise par le Président de la république qui autorisait toutes les structures à aller à l’interprofession qui est un cadre où tous les acteurs d’une filière peuvent se retrouver pour échanger et être aussi l’interlocuteur de l’Etat mais depuis ce temps nous trainons alors que nous voulons aller à l’OIA (…) ‘’ , a déploré M. Salif Tenana Coulibaly .
‘’ Je pense qu’il y a un problème, c’est parce que la filière anacarde génère suffisamment d’argent que l’Etat est plus regardant. Les autres filières notamment la cola , le coton , l’aviculture , le palmier à huile , l’oignon sont allés aisément à l’interprofession pourquoi pour l’anacarde les choses trainent encore ? Il ya un problème ‘’, a dénoncé le directeur général de la FENAPA-CI.
Et pourtant poursuit –il, la mise en place de l’OIA) s’avère important pour les acteurs de l’anacarde car c’est un cadre formel d’échanges entre les acteurs qui permettra de booster la filière. Le Conseil coton et anacarde a organisé à Bassam le lundi 29 octobre dernier un atelier auquel a pris part les acteurs de la filière anacarde et plusieurs autres filières agricoles.
Le thème était ‘’ l’actualisation de la feuille de route pour la mise en place de l’organisation interprofessionnelle (OIA) de la filière anacarde’’. Le Directeur général de la FENAPACI a souhaité que cet atelier ne soit pas un atelier de trop, qu’il soit un catalyseur de la mise en place de l’interprofession de l’anacarde (OIA) .