BAILLY SPINTO: quarante cinq ans de carrière, ça se fête!
Par Maurice Loue Blanc consultant, journaliste indépendant
Pas de doute que Spinto fait partie des monuments de la musique ivoirienne, voire africaine. C’est donc dans l’ordre des choses normales, qu’il veuille marquer un point d’honneur sur sa carrière, par un concert qu’il organise spécialement, ce vendredi 21 décembre, à partir de 20h, à la salle Lougah François de la maison de culture d’Abidjan Treicheville. Ceci, pour le plaisir de ses fans et de la jeunesse qui pourrait le découvrir et s’inspirer de la voix tonic, suave, langoureuse qui le caractérise.
Pour la petite histoire, Bailly Spinto, est un transfuge des petits groupes de musique qui se sont formés dans les années 70 à Treichville, quartier phare de la musique yéyé qui a été fortement influencé par le courant européen et surtout américain des Djems Brown, Ottis Riding et autres…
Enfant de cœur à la Paroisse Notre Dame de Treichville, c’est ici que lors des séances des chorales que le gamin se fera remarquer par sa voix au-dessus de la mêlée. Dès lors, il a compris qu’entre le football dont il était aussi féru et pétrit de qualités et l’école, sa voix était toute tracée pour la musique, devenue son métier à part entière.
Le club méditerranée, grosse structure touristique à travers le monde ne rate pas l’occasion. Il met le grappin sur l’enfant prodige de la miusique, et l’emmène animer ses croisières.
Formé, forgé par cette expérience, le retour de Bailly spinto au pays natal, sera ponctué, par un premier vinil, Taxi Sougnon en 79, puis la cerise sur le gâteau: Anoumé. Les décennies qui vont suivre, seront parmi tant d’autres artistes ivoiriens, celles de l’éclosion de l’artiste.
Désormais, il ne se passera d’événements, d’émissions radio et télé sans celui qui est désormais considéré comme le rossignol de la chanson ivoirienne.
Son répertoire fait de 17 albums, sera le menu de cette soirée de carrière qui s’annonce très émouvante avec en toile de mire, sa dernière production de deux titres : abôbô lago. Un conseil a l’adoration du Seigneur, maitre de la création et de sa carrière. Puis Maman chérie, hommage à sa génitrice qui n’est plus de ce monde.
Cet artiste satisfait de sa carrière, est un exemple à suivre pour la jeune génération. Pour cause, malgré la célébrité, la star est un homme rangé, casanier, qui partage sa vie avec celle qui l’a toujours soutenue : Boli Florence à la quelle, en guise d’amour et de reconnaissance, il a consacré une chanson, non des moindres. Autre coté de l’artiste peu connu, il ne monte jamais sur scène imbibé d’alcool, cet alcool qu’il déteste de sa vie. C’est un artiste atypique pourrait-on dire.
Dans son humilité, l’artiste s’est toujours confondu dans la populace de Yopougon, une des grandes communes d’Abidjan où il vient de s’offrir une somptueuse résidence, non loin de l’académie de la mer, en bordure de la lagune ébrié. Un cadre que les fans appellent affectueusement le bunker de Spinto. Sommet d’une vie bien remplie. De quoi fêter une carrière.
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