Affaire Gbagbo préparait une rébellion dans les années 90: un intellectuel ivoirien recadre Franklin Nyamsi
DE QUEL GBAGBO & DE QUEL FPI FRANKLIN NYAMSI PARLE-T-IL?
Dans une vidéo que je viens de regarder sur la toile ce matin du 18 Novembre 2019, le perroquet Camerounais de SORO Guillaume nommé Franklin NYamsI, dit que le FPI de Laurent Gbagbo aurait prépositionné des militaires au Burkina Faso dans les années 90, pour y préparer un coup d’État contre le régime de Bédié, avec un accord supposé du Régime de Blaise Compaoré. Il affirme que des archives(?) existeraient à cet effet.
Humm! S’il est avéré que le fameux Niamsy possède des capacités exceptionnelles pour voir et savoir ce qui n’existe pas encore en dehors de l’esprit, nul ne saurait lui apporter de contradiction; car dans ce cas, tel un bipolaire, il ne serait que seul à vivre le contraste qui loge dans sa tête.
Mais comme il s’agit après tout de l’honneur de notre parti et de notre Président qu’il a tendance à vouloir ternir par sa bouche, il est tout de même important de relever les incongruités de son discours et de le faire sortir de son rêve, car jamais il ne pourra réussir à porter atteinte à l’honorabilité du Président Gbagbo, là où son mentor, même avec les armes a lamentablement échoué. À preuve, ils rasent tous le mur pour solliciter une rencontre avec lui afin de se faire pardonner.
D’abord, lorsqu’on veut porter de si graves accusations dont on croît être sûr d’avoir des preuves, c’est la précision des faits qui est gage de la crédibilité de ladite accusation.
Or, notre « nouveau procureur » est plus qu’approximatif. Il parle vaguement des années 90. Bédié ayant dirigé le pays entre 1993 et 1999, en laquelle de ces années, ce coup d’État aurait-il été préparé, puis éventé, sans que personne en Côte d’Ivoire n’en sache rien, et que le gouvernement Bédié n’en ait soufflé mot jusque aujourd’hui, soit 20 ans après que Bédié a perdu le pouvoir par un malheureux coup d’État dont certains acteurs politiques du pays avaient annoncé l’imminence. « Je frapperai ce régime et il tombera comme un fruit mûr « .
Ensuite, Niamsi qui semble avoir été bien introduit au cœur des préparateurs du coup d’État ne révèle aucun nom de militaire, ni le sort qui leur aurait été réservé, puisque de toute évidence, le coup ayant échoué, ses présumés auteurs ont dû être dénoncés puis appréhendés. Mais de tout cela, rien.
Quel est donc ce coup d’État dont ni le régime de Bédié, ni celui de Comparé, ni même les médias « kpakpato » français n’ont-ils jamais parlé? La période de la longue crise au cours de laquelle tous les moyens étaient bons pour salir Gbagbo, n’aurait-elle pas été une aubaine pour diffuser cette information au détriment de son honorabilité et de sa crédibilité ? Aujourd’hui, quel impact cette information peut-elle avoir, « révélée » par un anonyme comme Nyamsi? Viendrait-il au secours d’une CPI plongée dans un imbroglio juridico-politique? Alors il aurait fait flop!
Au demeurant, n’y aurait-il pas là de bonnes raisons de craindre des crises hallucinatoires du sieur Nyamsi? Mais bon, comme on dit parfois chez nous, « palu fait ça aussi ». Alors Franklin Nyamsi doit rapidement consulter un médecin, pour se faire diagnostiquer et traiter du neuro paludisme qu’il traîne et qui le fait halluciner et délirer au fil des jours.
Pour sa gouverne et pour celle de tous ceux qui le suivent, il faut rappeler que le FPI a adopté deux slogans majeurs depuis son entrée officielle sur la scène politique ivoirienne; à savoir » Asseyons-nous et discutons », puis » Transition Pacifique à la Démocratie « . Ces slogans ont depuis toujours, eu le soutien de tous les congrès du parti, à tel point que ceux qui se sont lassés de ce pacifisme, sont allés au RDR et ensuite au Mpci, où ils ont assouvi leur désir en portant le glaive au sein de la mère patrie aux côtés de SORO Guillaume.
L’histoire récente de notre pays est connue de tous; ses principaux acteurs sont encore en vie et nul ne saurait accepter qu’elle soit travestie de manière aussi grossière, pendant que nous sommes encore là.
Au cours de cette histoire, il y a eu une fois, une seule, où Houphouët, ayant convié l’opposition à une rencontre, l’avait accusé de préparer un complot; c’était à l’occasion de la visite du Pape Jean-Paul ll en Côte d’Ivoire, pour l’inauguration de la Basilique de Yamoussoukro. Houphouët avait dit que des opposants prévoyaient d’assassiner le Pape. Mais à cette rencontre, après intervention de Laurent Gbagbo, le président Houphouët avait dit devant l’auditoire et la nation tout entière à l’adresse de Gbagbo: » Mr Gbagbo, je vous connais, il ne s’agit pas de vous… ».
Alors, de quel Gbagbo et de quel FPI parle Nyamsi?
Par Paul Kalou