Abandonnée depuis 2 ans, à quand la réhabilitation de la Préfecture de Bouaké ?

Par Koffi K. Bah Étienne – Correspondant à Bouaké

L’État de Côte d’Ivoire n’est plus dignement représenté dans la région du Gbèkè, précisément à Bouaké (centre, environ 400 km au nord d’Abidjan). Deux (2) ans maintenant que cela dure. Et c’est toujours l’incertitude pour ce qui est de la réhabilitation des locaux de la Préfecture saccagés en 2016 lors de la protestation contre la Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE) suite à l’augmentation du coût de l’électricité.
Depuis lors, les locaux de la Préfecture de Bouaké, abandonnés, ont été envahis par des hautes herbes donnant l’impression au visiteur d’être en pleine savane dès qu’il franchit le portail d’entrée.  Rats, rongeurs et autres reptiles sont devenus les maîtres des lieux pendant que l’intérieur des bâtiments, et le bureau du préfet font penser à une maison hantée. Cependant ce temps, le Préfet de région, représentant du chef de l’Etat dans la 2ème ville de la Côte d’Ivoire et chef-lieu de la région du Gbèkè, et ses collaborateurs squattent une modeste résidence privée appelée « la maison blanche » au quartier Beaufort.

Une seule question revient sur toutes les lèvres. Autorités préfectorales, agents et usagers, tous se demandent à quand la réhabilitation de la préfecture  qui avait fière allure avant ces évènements de triste mémoire ?

Bien malin celui qui pourrait le dire avec exactitude. La seule personne, un proche collaborateur du préfet, qui semble en savoir un peu plus sur ce dossier et qui a accepté de répondre à nos questions n’en sait, en fait, pas grand-chose sur la date à laquelle pourrait débuter les travaux de réhabilitation.  « Je n’en sais rien à ce sujet.  Nous attendons l’État. (…). Il n’a pas encore donné de date », lance-t-il désespérément.

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L’Etat, de son côté, semble ne pas non plus pressé pour remettre la préfecture en état. Et pourtant, ce ne sont pas les opportunités qui ont manqué. La ville martyre de Bouaké, après la crise de 2002-2011, fait l’objet d’attention de la part d’organismes d’aide au développement. Ainsi, après ces évènements au cours desquels les consommateurs de l’électricité, dans leur colère, ont  pris pour cible les locaux de la préfecture après avoir saccagé ceux de la CIE en 2016, un partenaire au développement s’était manifesté pour la réhabilitation. Mais celui-ci se rétractera suite à une prise en main du dossier par l’Etat de Côte d’Ivoire. Notre interlocuteur se veut plus précis, en réponse à notre question « qu’est ce qui bloque la réhabilitation de la préfecture ? » : « C’est le financement du gouvernement. Puisqu’après ces événements malheureux, nous les agents de la préfecture, sommes restés 2 mois sans travailler. Le préfet de région a sollicité le PNUD (Programme des Nations unies pour le développement, ndlr) pour la réhabilitation de la préfecture et il  accepté. Mais dans le même temps, le gouvernement a pris un décret en conseil des ministres annonçant la réhabilitation de la préfecture. Dès lors, le PNUD s’est retiré du projet de la réhabilitation parce qu’en tant qu’organisation internationale qui accompagne l’État, il ne peut se substituer à lui. Le préfet s’est soumis donc à la décision de la hiérarchie. »

Négligence ou défaut de financement ? La question reste entière. Une chose est sûre : c’est le statu quo depuis 2 ans.

Relogés dans une résidence privée, visiblement trop restreinte pour accueillir tous les services de cette administration, le Préfet de la région du Gbèkè et ses collaborateurs attendent toujours la réhabilitation des locaux de la préfecture qui ne fait surement pas  partie des urgences du gouvernement.

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