Côte d’Ivoire/Deux projets de loi inquiètent les blogueurs et les influenceurs

En Côte d’Ivoire, deux projets de lois inquiètent la communauté d’internet. Le gouvernement a annoncé la modification prochaine de la juridiction sur la presse et l’audiovisuel. L’objectif est d’encadrer les fonctions des blogueurs, influenceurs et activistes sur la toile. Mais ces derniers craignent une atteinte à leur liberté d’expression, tant les contours de cette initiative gouvernementale restent encore flous.

Le sujet a agité la toile durant tout le week-end. Les deux projets de lois annoncés par le gouvernement visent à modifier le régime juridique de la presse et celui de la communication audiovisuelle, en y soumettant désormais les blogueurs, activistes et influenceurs.

En cas de validation par l’Assemblée nationale, les acteurs d’internet et leurs publications passeraient sous la tutelle de l’Autorité nationale de presse et de la Haute autorité de la communication audiovisuelle, au même titre que les journalistes.

Craintes de censures

Une décision alarmante pour ces professionnels du web, qui jugent les dispositions du texte très vagues et imprécises. Cyriac Gbogou est le vice-président du réseau panafricain de blogueurs AfricTivistes : « On pense que cette loi a été prise par rapport à quelque chose… Pourquoi prendre cette ordonnance en y ajoutant les mots blogueurs, influenceurs et webactivistes ? La deuxième question : est-ce que ce n’est pas fait pour davantage censurer ou contrôler tout ce qui est dit sur ces différentes plateformes ? Moi, en tant qu’AfricTivistes, ça me parle parce que nous luttons pour que les gens puissent avoir plus de voies pour dénoncer les choses et autres en utilisant aujourd’hui tout ce qui est réseaux sociaux et internet. Ce sont des questions que l’on se pose. »

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Si les blogueurs craignent une future restriction de leur liberté, le porte-parole du gouvernement Patrick Achi explique la nécessité d’adapter la loi à l’évolution des outils de communication, tout en protégeant les mineurs contre certains contenus et le public contre les discours haineux et xénophobes.

Source : RFI