France-Présidentielles/La crise avec le Mali s’invite dans la campagne

Une élection à l’Elysée ne se gagne sans doute pas grâce au volet international. Mais la bonne connaissance des dossiers étrangers permet de se construire une stature de chef d’Etat. Les candidats le savent et c’est la raison pour laquelle ils sont si prompts à donner leur avis sur les tensions au Mali. De la gauche à l’extrême droite, les candidats à l’Elysée s’emparent du sujet, avec parfois une certaine improvisation.

Après le décès, le 22 janvier, d’Alexandre Martin, 53e soldat tué au Mali depuis 2013, la stratégie de la France au Sahel s’est imposée dans le débat. L’annonce par la junte de l’expulsion de l’ambassadeur français à Bamako, a poussé les candidats à se positionner plus avant. Avec, parfois, une certaine improvisation.

Interrogée sur une chaine de télévision française, la candidate du parti Les Républicains, Valérie Pécresse a déploré que le chef de l’Etat sortant Emmanuel Macron n’emploie pas la manière forte en retour. Dans ces conditions, « qu’est-ce que l’ambassadeur du Mali fait encore en France ? », a-t-elle demandé.

Marine Le Pen a eu le même réflexe- en déclarant qu’il « devrait déjà être dans l’avion » en direction de Bamako. Les deux candidates semblaient ignorer que le Mali ne dispose plus d’ambassadeur en France depuis le mois de février 2020, mais d’un chargé d’affaire, après un incident diplomatique lié à l’opération « Barkhane ».

 La présidente de la région Ile-de-France Anne Hidalgo a également estimé « qu’on n’a pas vocation à rester dans un pays qui ne veut pas de nous » et que la question du maintien de la France au Mali était « clairement posée », sans pour autant remettre en question la présence des soldats sur place.

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A l’extrême droite, Eric Zemmour a renchéri, « nous nous battons pour expulser les djihadistes du Mali, mais le Mali expulse notre ambassadeur », constate-t-il.  

Quant au candidat du Parti communiste Fabien Roussel, il est aussi favorable à une sortie « progressive » des forces françaises du Mali et au candidat de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon de renchérir « tout cela est très mal engagé et il faut se retirer de là ».

Le candidat écologiste, Yannick Jadot a aussi préconisé le « repli de nos soldats sur d’autres pays » et souhaité que les militaires présents au Mali soient maintenus.

Source : lemonde.fr/afrique