Transport/Le ministre Amadou Koné, inquiet du nombre d’accidents mortels sur les routes ivoiriennes

 Les autorités ivoiriennes ont récemment lancé un plan pour la sécurité routière pour la période 2021-2025. Selon les chiffres officiels, le nombre de morts sur les routes est estimé en moyenne à 1 200 par an, le nombre de blessés à plus de 21 000. Quelles solutions pour remédier à cet état de fait qui endeuille des familles. Sur les antennes de rfi, le ministre des Transports Amadou Koné évoque également le projet de construction du métro d’Abidjan dont les travaux de déguerpissement ont commencé depuis la semaine dernière.

En début du mois d’août, vous avez présenté un vaste plan de réforme de la Stratégie Nationale pour la Sécurité Routière. Quelle est l’importance de se saisir de ce sujet ?

Pour le ministre Amadou Koné, « il faut se donner tous les moyens pour faire appliquer les décisions qui sont prises, souvent depuis plusieurs années ».

Il est important de se saisir du dossier, parce que nous avons pris des engagements internationaux de réduire de 50 % le nombre d’accidents sur nos routes. De 2013 à 2019, nous avons constaté une progression importante du nombre d’accidents de 21 %.

 Justement, à combien estimez-vous le nombre de morts sur la route, parce que de nombreuses voix estiment que ce nombre, en terme de statistique pourrait être sous-évalué ?

Nous disposons de statistiques très précises, parce que nous sommes, en Côte d’Ivoire. Nous sommes dotés – de moyens, que ce soit au niveau hospitalier, ou du groupement des sapeurs-pompiers, du ministère de l’Intérieur, du ministère des Transports, qui nous permettent de savoir quotidiennement le nombre d’accidents et de morts qu’il y a sur nos routes. Bien évidemment, je suis sûr qu’il y a quelques incidents comme ça, sur certaines routes rurales, qui ne sont pas déclarés ?

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« En fonction de ce qui a été déclaré », vous dites. Y a-t-il d’autres qui ne le sont pas et qui donc pourraient faire grossier ce chiffre, si vous en aviez connaissance ?

Oui, mais je pense que c’est marginal.

 Pour un feu rouge non respecté, l’on parle de 2000 francs CFA d’amende, il y a de cela deux (2) ans, le maire de Yopougon avait tenté de les augmenter considérablement dans sa commune. Il a dû faire marche arrière, suite à une fronde des syndicats de transporteurs. Est-il faisable d’augmenter les amendes ou de durcir les sanctions ?

Dans l’immédiat il faut se donner tous les moyens pour faire appliquer les décisions qui sont prises, souvent depuis plusieurs années. Après, on verra.

La vidéo-verbalisation ne serait-elle pas une solution pour faire appliquer ces décisions ?

Cela a été expérimenté dans certains pays, cela donne des résultats impressionnants. Et nous, nous avons décidé de commencer cela sur Abidjan et d’étendre cela très rapidement à l’intérieur du pays, notamment sur les axes routiers où il y a le plus d’accidents.

Et quel est le coût de cette mise en place ?

Nous avons opté pour la mise en place de ce système avec un privé. Ce privé fera les investissements. Bien évidemment, très rapidement nous devons peut-être, en tant qu’État, faire les investisseurs nous-mêmes. Je peux vous dire que cela coûte énormément d’argent, mais il est nécessaire que nous mettions un peu d’ordre, parce que le coût est important et excessif pour nos économies.

Concernant les contrôles techniques il y a beaucoup de véhicules qui ne sont pas en règle et qui continuent de circuler. Comment peut-on améliorer cette situation ?

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Il y a un travail important qui a été fait depuis quelques années, c’était d’avoir une base de données numériques de véhicules. Avec cette base de données numériques, aujourd’hui la vidéo-verbalisation, il est tout à fait possible pour nous, dans la circulation, de savoir ceux qui ont, ou non, fait le contrôle technique.

 Le projet du métro d’Abidjan a été lancé il y a dix ans, piloté par un consortium français et le début des déguerpissements des axes où seront posés les rails a commencé, la mise en service est programmée pour 2026. Pourquoi ce projet a pris du retard dans son exécution ?

Ce projet qui s’étend sur trente-huit (38) km est complexe, il sera réalisé dans un espace déjà fortement urbanisé, avec beaucoup de travaux de génie civil. Et tout ceci fait que c’est un projet qui ne peut pas se réaliser dans un délai beaucoup plus court que celui que nous avons souhaité. On a eu beaucoup de mal à boucler le financement à un moment donné. Cela aurait coûté beaucoup plus cher, si on n’avait pas une partie du tracé qui était déjà dégagée, parce qu’il faut savoir que le métro d’Abidjan sera parallèle à un chemin de fer historique et le cout de l’opération avoisine plus d’un milliard d’euros. Les autres lignes de métro certainement coûteront beaucoup plus cher.

 Qu’est ce qui est mis en place pour les personnes qui ont été expropriées, expulsées, pour la construction du métro ?  

C’est comme pour tous les projets d’infrastructure où des populations sont déplacées. Évidemment, les populations sont indemnisées, il y a une cellule qui est en place depuis plusieurs années, qui a fait les études, qui a rencontré toutes les personnes indemnisées, qui a eu des discussions avec ces personnes, donc toutes ces personnes seront indemnisées. Le budget pour le faire existe, donc il n’y a pas à se soucier de ce que ces personnes ne soient pas prises en compte.

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Est-ce une promesse que vous faites ?

C’est une promesse que je fais, car les ressources sont disponibles. Elles ont commencé à être payées, je veux le dire quand même, et nous n’avons pas de problèmes de ce côté-là.

Source : rfi.fr