Maladies tropicales négligées/L’élimination totale de la lèpre au centre d’un atelier de réflexion à Abidjan

Par Nadège Kondo/afriquematin.net

Un atelier de deux (2) jours se tient depuis le 20 avril, dans les locaux de la résidence Limaniya à Cocody-Riviera 4.

Comment atteindre l’objectif zéro cas de lèpre d’ici 2030 en Côte d’Ivoire ? C’est la principale préoccupation, au centre d’un atelier de deux jours qui se tient depuis le mardi 20 avril 2021, dans les locaux de la résidence Limaniya à Cocody-Riviera 4.

Initié par le programme national d’élimination de la lèpre (Pnel), avec l’appui technique du Partenariat mondial pour zéro lèpre (Gpzl), l’atelier réunit plusieurs participants, issus de divers ministères et des partenaires au développement.

L’objectif de cette rencontre est d’élaborer une feuille de route nationale pour l’élimination de la lèpre en Côte d’Ivoire.

Au cours de cet atelier, le Directeur coordonnateur du programme national d’élimination de la lèpre, Docteur Marcellin Assié a indiqué que l’objectif zéro lèpre en Côte d’Ivoire est réalisable. Pour ce faire, il compte sur la mobilisation de toutes les parties prenantes pour atteindre cet objectif que sa structure s’est assignée. « Beaucoup pensaient que la lèpre était déjà éliminée. C’est l’erreur qui nous a conduit à avoir encore jusqu’à 515 cas de lèpre jusqu’à l’an passé. L’expérience nous a montré que si on ne se mobilise pas pour attaquer la lèpre de façon multisectorielle on va trainer longtemps cette maladie », a-t-il noté. Avant d’ajouter que « l’objectif zéro lèpre permet de maintenir le cap et de travailler ardemment pour atteindre cet objectif ».  Poursuivant, il a fait savoir que la feuille de route qui sortira de cet atelier étant consensuelle va engager tout le monde et permettra d’obtenir les résultats attendus.

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Pour conclure, il a fait savoir que la lèpre n’est ni une fatalité, ni un sort. Mais, une maladie connue provoquée par un microbe. « On connait ce microbe. On peut le combattre. Toute personne qui verra une tache sur sa peau, doit consulter les médecins ou les infirmiers qui le mettront sous un traitement et il guérira sans une infirmité. La lèpre n’est pas lorsqu’on a les mains ou les pieds coupés… Elle commence simplement par une tache sur la peau qu’on peut guérir sans laisser d’infirmités ».

Le rapport des experts internationaux de la mission sur le terrain présenté par Professeur Johnson Christian Roch, conseiller médical de la fondation Raoul Follereau recommande de former une cohorte d’Infirmier Spécialiste Lèpre (ISL) pour combler les gaps, de former les agents de premier contact, en utilisant au maximum les TICs. Mais également, d’améliorer la couverture des zones endémiques en agents formés, pour le dépistage et le traitement. Selon lui, les acteurs au niveau des districts doivent être équipés en matériel roulant, pour la mise en œuvre intégrée des activités.

Notons que depuis 2001, la Côte d’Ivoire a atteint le seuil de l’élimination de la lèpre comme problème de santé publique, c’est-à-dire moins d’un cas pour 10 000 habitants. Cependant le pays continue de notifier un nombre relativement important de nouveaux cas (plus de 500) chaque année depuis plus de 10 ans. La proportion des cas dépistés avec infirmité de degré 2 reste élevée (supérieur à 25%).

Images correspondant à l’atelier