Santé/Tout savoir sur les mutilations génitales féminines

 Par Yacouba Sylla (Orokhiaba)

Les mutilations génitales féminines (MSF) par définition sont l’ablation partielle ou totale du clitoris ou des organes sexuels extérieurs féminins.

 Pratique ancienne qui a la peau dure du fait des pesanteurs socio-culturelles ou la force de la tradition. L’Organisation mondiale de la santé distingue quatre (4) types de MSF . Il y a la clitoridectomie; qui est une ablation partielle ou totale du clitoris, ensuite l’excision,  qui est l’ablation totale ou partielle du clitoris et les petites lèvres avec ou sans ablation des grandes lèvres, l’infibulation, c’est le rétrécissement de l’orifice vaginal par ablation ou accolement des petites lèvres et ou des grandes lèvres sans ablation du clitoris.

Les formes non classées des MSF sont toutes les autres interventions nocives ou formes potentiellement nocives pratiquées sur les organes sexuels féminins à des fins non thérapeutiques. En tout état de cause, de toutes ces   définitions il faut noter que cette pratique, in fine à des conséquences de nature physique,  et psychologique sur la femme et sa santé.

A long terme, sur le plan humain, sa dignité de femme prend un sérieux coup par un manque d’estime de soi et les risques qu’elle encourent lors de l’accouchement pourraient conduire à la mort selon certains médecins gynécologues et les témoignages qu’on a pu recueillir auprès des femmes excisées. Nous dénonçons avec la dernière énergie cette pratique dégradante et humiliante pour la femme qui  va contre tous les principes d’égalité et du respect des droits de l’intégrité physique de la femme.

Sur le plan international des recommandations issues des conventions  ratifiées par la Côte d’ivoire condamnent les mutilations génitales féminines notamment la convention sur les droit des enfants (CDE), la convention sur l’élimination de toutes les formes de violences envers les femmes (CEDEF), la charte africaine pour les droits et le bien-être des enfants , la charte africaine sur les droits humains et ceux des populations et le protocole additionnel sur les droits des femmes , (protocole de Maputo).

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Sur le plan national l’environnement juridique et législatif n’est pas resté muet, une loi interdisant cette pratique a été votée en 1998 en Côte d’ivoire, la loi 98/757 promulguée le 23 Décembre 1998 prévoit une peine d’emprisonnement de 1 à 5 ans, d’une forte amende de 300 000 à 2 000 000 Fcfa, à 20 ans si la victime meurt pendant la mutilation.

Selon un rapport de l’UNESCO publié en 2013, on dénombre en moyenne 38% des femmes ayant subi une mutilation génitale en Côte d’ivoire.

Il faut noter que cette pratique fait souffrir énormément et malheureusement en silence les femmes.

Le ministère de la femme et de l’enfant qui est la tutelle doit davantage renforcer dans la réalisation du plan d’action gouvernemental, doté ses structures et services sectoriels de moyens adéquats pour veiller sur l’égalité mais aussi faut- il insister accentuer la protection et la lutte contre toutes les formes nocives de mutilations génitales féminines à travers ses canaux officiels de communication ou s’appuyer sur ses partenaires traditionnels les ONG ou les organisations de la société civile (OSC).

C’est aussi une lucarne pour dénoncer toutes les autres formes de violences basées sur le genre et celles faites sur les femmes.

C’est un combat que mène lire et savoir au tunnel de la fraternité (Lisaf) depuis déjà deux ans dans ses tournées de sensibilisation à Gagnoa, Oumé, Abidjan bientôt dans les zones nord et ouest ou les taux de prévalence sont les plus importants.

#Tous contre l’excision.

#Non aux violences faites aux femmes.

*Ecrivain, président de Lisaf

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