Collecte des produits agricoles en Côte d’Ivoire/Pistes rurales et ponts artisanaux, un cauchemar pour les producteurs !!!

Par Haidmond Kaunan/ afriquematin.net

La collecte des produits agricoles est une  équation difficile à résoudre en Côte d’Ivoire. Avec la générosité de la nature, produire est souvent aisé mais ramasser devient très difficile. Et ce d’autant plus que  les voies de communications presqu’inexistantes avec ces ponts artisanaux défectueux ne donnent vraiment pas envie de cultiver. C’est la raison pour laquelle la première des doléances des producteurs aux autorités compétentes a toujours été la réhabilitation des voies d’accès à leurs lieux d’habitation et à leurs plantations.

 Désespérés, les paysans sont toujours obligés de lever des cotisations annuelles pour la réfection des pistes et des ponts en vue de résoudre le problème de l’évacuation des personnes malades dans des centres de santé en ville, de la collecte des denrées alimentaires, et des produits d’exportation pour les faire acheminer vers les zones portuaires.

Le citoyen lambda qui se trouve  à Abidjan , la capitale économique de la Côte d’Ivoire ignore totalement les souffrances et les misères quotidiennes qu’endure le producteur de tubercules de manioc qui se trouve dans la sous-préfecture de Céchi, grand grenier agricole du département d’Agboville dont la voie d’accès n’est pas du tout facile.

 Le producteur de cacao qui se trouve dans les sous- préfecture de Dogbo ou de Doba ou Grabo dans la région de San Pedro n’a pas la même quiétude que le citoyen qui vit dans la commune d’Abidjan-Cocody. Le paysan étant toujours stressé, en train de chercher la solution pour faire traverser les ponts artisanaux avec ses sacs de fèves de cacao. Idem pour le grand producteur d’hévéa et de cacao qui se trouve dans le village d’Ebilassokro, dans le canton Zaranou, dans le département d’Abengourou. 

LIRE AUSSI :   Colombie-Prix « Guachupe de Oro » /Corine Hazoumé honore la Côte d’Ivoire à Bogota

«  il n’est pas facile de franchir le tronçon Boka Kokoré- Zaranou avec du produit agricole.La route constitue pour le paysan quel que soit le type de véhicule dont il dispose, un véritable cauchemar. Pour organiser une livraison il nous faut  faire sortir le produit par Kia et non par des remorques comme ailleurs. » raconte Essan Kasy, un producteur agricole du département. La situation n’est pas également souhaitable  dans la sous-préfecture de Rubino, dans le département d’Agboville. Comme nous explique Yao Paul , pca de la société coopérative d’Aké-Douanier. » Dans le département d’Agboville on ne peut parler de coopérative si vous n’avez pas de tracteur.Ici, il n’y a pas de routes praticables.Nous collectons nos produits agricoles tout confondus avec des tracteurs. Sinon vous vous privez, vous mêmes de nourriture » confie-t-il. Et ce n’est pas le cas de l’axe Watté-San Pedro , distant seulement de 25 km de la commune qui fait exception. Cette zone grande production vivrière et produits d’exportation. Lors de notre passage il ya seulement deux semaines, il nous avait été donné de constater que , désespérés , les producteurs agricoles du secteur étaient en train de  cotiser chacun la somme de 2000 francs en vue d’obtenir un total de 15 millions de francs cfa pour  réhabiliter la route. » Notre problème à Watté s’appelle essentiellement « la route ».

Soyez le bienvenu.Il y a seulement une semaine nous faisions un long détour de 87 km pour parvenir à ce village. Dans le transport commun qui est le taxi-brousse, on payait le ticket à 3500 francs cfa.La seule occasion pour pouvoir réunir de l’argent c’est ce mois de décembre où chacun a un minimum » raconte Jean Piere Laré, opérateur économique et organisateur de ce projet. Bref!!!

LIRE AUSSI :   Jeûne musulman/Le mouvement « An Bikô » célèbre le partage

 En Côte d’Ivoire, l’on salue les ponts et chaussées des capitales et des grandes agglomérations. Mais nous arrive-t-il d’oublier que les vivriers et le palmier à huile, l’hévéa, le cacao, la noix de coco… aussi proviennent du département de Tabou qui semble rangé à l’oubliette?.