Décès du grand planteur ivoirien Sansan Kouao en exil: le regard d’un intellectuel ivoirien sur les grands instants de sa vie

Décédé ce 30 septembre 2020 en exil au Ghana, l’homme qui a été le plus grand planteur ivoirien de tous les temps, Sansan Kouao, est célébré par les internautes. Nous vous proposons ici le récit de Joel Ettien, un intellectuel ivoirien vivant en Europe, sur un pan de la vie du natif de Niablé (sud-est de la Côte d’Ivoire).
En 1990, l’opposant Gbagbo Laurent, s’était lancé dans la compétition présidentielle contre le puissant Houphouët Boigny. Au départ, le président avait fait fixer la caution à 5 millions de frs fca, il avait eu vent que le candidat Gbagbo ne les aura point. Les bruits lui parviennent, qu’avec ce montant, le président Houphouët risquait d’éliminer, son adversaire. A deux jours du dépôt des dossiers de candidature, le montant était fixé à 32 millions. Dans le QG du candidat Gbagbo Laurent, c’était silence radio et le temps avance. Qui pouvait oser, venir en aide au candidat Gbagbo Laurent, sans risque de représailles et qui défraie la chronique. Pour rappel, Laurent Gbagbo, par ce courage, venait de casser le mythe Houphouët, qui sortait du monopartisme. Le puissant Houphouët !
L’heure de clôture de ces dossiers, approchait. Le candidat Gbagbo ne sait où mettre de la tête.
Toute la Côte d’Ivoire avait retenu son souffle. Il est 16H 45 du dernier jour, aucune mouche volait et le suspens planait sur la campagne. C’est la toute première fois, qu’un ivoirien se présentait contre le président Houphouët et il est 17h30 et à 18h, c’était la clôture. Quand le vieux Sansan Kouao, fait appeler l’opposant Gbagbo, pour lui donner rendez-vous à la devanture du bureau du ministère de l’économie et des finances, avec une voiture contenant, les 32 millions.
Le candidat Gbagbo vient d’être sauvé in-extrémis par le planteur Sansan Kouao. Un homme que le candidat Gbagbo ne connait ni d’Adam ni d’Eve. La caution des 32 millions vient d’être remise au service d’accueil et Gbagbo Laurent va rentrer dans l’histoire, grâce au planteur Sansan Kouao. Qui peut donc contredire qu’il ne fait pas parti des pères de la démocratie en Côte d’Ivoire? En plus, c’était à fonds perdu, puisqu’il ne les avait plus exigés, ces 32 millions. Il faut le faire.
Le président Gbagbo avait fait de lui, son père. Pendant son mandat, le vieux planteur était le président de l’association nationale des producteurs du café et du cacao de Côte d’Ivoire, l’ANAPROCI. Voilà un symbole qui ne pouvait subir aucune sévisse peu importe, le changement de régime.
Le 29 mars 2011, les forces républicaines de Ouattara, sont partis de Bouna pour venir non seulement, tenter de l’éliminer physiquement et comme, il en avait eu vent, il s’était réfugié au Ghana.
Ceux-ci pillèrent tous les biens du symbole ivoirien, sans lui laisser aucun résidu. Ses 10 voitures, ses centaines de tracteurs, ses maisons, passeront à tabac et tous trépassent.
Une partie de la fortune de Sansan Kouao partie en fumée
Un certain Lakiss Ibrahim, un exploitant libanais, avec la complicité du pouvoir, est entré dans la forêt classée monument de l’histoire forestière, pour y abattre tous les bois d’agrume aux essences rares. Il venait d’abîmer tout l’écho système du vieux sans reverser aucun centime à la famille, encore moins à son village ou au conseil régional d’Agnibilékro, dont son village dépend.
Voilà ceux qui ont nourri la Côte d’Ivoire et que la Côte d’Ivoire tue en retour ! Hélas!
Joël ETTIEN
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