Dosso Aboubacar Sidik (Africa Sport): « l’Africa va mal parce que les ressources du club (…) ont été dilapidées par Vagba et Bahi »

Dosso Aboubacar Sidik Vice-président de l’Africa

L’enjeu des élections à la Fédération Ivoirienne de Football (FIF) qui passionne en ce moment n’a pas atténué la crise à l’Africa Sports. Après la plainte déposée contre le président du club vert et rouge au parquet et la sortie musclée du collectif des supporters contre Vagba, c’est au tour du vice-président Dosso Aboubacar Sidik d’accuser directement de malversation le duo Vagba-Bahi.
C’est le samedi 16 mai dernier au cours de l’émission Sports et musique en Côte d’Ivoire de Fréquence 2 animée par Idriss Konaté et Eliane Tapé.

Président comment va l’Africa sports au moment où nous parlons ?

L’Africa va très mal. Depuis un moment on a eu deux présidents à la tête du club. Les événements qui se sont succédés, ont interpellé la Fédération qui a rapproché les deux tendances rivales pour mettre en place un protocole d’accord, lequel protocole n’a jamais été respecté. Pour répondre à votre question, je dirai que le mal de l’Africa n’est pas un problème de personne mais plutôt un problème de gestion.
La première crise qu’il y a eu portait sur la mauvaise gestion de M. Vagba. Mais depuis que les deux tendances ont été mises ensemble, les choses se sont empirées au niveau de la gestion du club. Entre guillemets « Ça nous a coûté ce que ça nous coûté ». Avant le protocole, lorsque je dirigeais encore la section football, lors de la première phase du championnat, nous étions 4è et à 4 points du leader. L’Africa Sports avait en ce moment commencé à cracher du feu, tant bien même que nos joueurs n’arrivaient pas à s’entrainer trois fois de suite parce qu’on n’avait pas de stade d’entrainement. Allez-y comprendre quelque chose ! Et ce n’était pas par manque de moyens, mais pour une raison de mauvaise gestion.
Aujourd’hui, l’Africa va mal parce que les petites ressources du club obtenues grâce aux transferts et autres ont été dilapidées par Vagba Alexis et Bahi Antoine. Cela fait deux mois que les joueurs ne sont payés et les comptes ont été saisis. C’est la triste réalité!

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Vous êtes vice-président de l’Africa Sports et vous parlez en des termes qui confondent les deux présidents. Comment se fait votre gestion parce que les sons sont discordants ?

Effectivement, les sons sont discordants parce que nous n’avons pas le même regard. Aujourd’hui quand on parle d’une équipe, d’un club c’est d’abord les acteurs. Quand les acteurs sont malmenés, vous devez vous attendre à de mauvais résultats. Rappelez-vous, nous avons passé, je ne sais plus combien de temps, à discuter avec les joueurs pour les mettre en confiance afin de leur faire signer des contrats d’engagement de 9h à 23h. Dans lesquels contrats les jeunes devaient recevoir des primes à la signature allant de 1 000 000 à 1 500 000 de frs.
Au terme de cette discussion avec les joueurs, je me suis rendu auprès du président de la section football, M. Bahi pour lui remettre les dossiers notamment les contrats signés dont le montant global s’élevait à 14 millions afin de procéder au paiement des primes. Contre toute attente, on met ces dossiers de côtés sous prétexte qu’ils n’ont pas encore validé les transferts. Finalement on fait signer des primes d’engagement de 250 000 frs et 500 000 frs alors qu’on avait en ce moment plus de 150 millions dans les comptes de l’Africa. Pour éviter la honte devant ces jeunes qui m’ont fait confiance, j’ai remis les dossiers à Vagba pour me mettre de côté.
Vous ne faites donc plus partie du Bureau Exécutif ?
Je n’ai pas démissionné mais je suis en retrait en ce moment parce que je ne veux pas être comptable de la mauvaise gestion.

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Selon vous, le championnat doit-il reprendre ou s’arrêter ?

Comme j’aime l’Africa, je préfère qu’on arrête le championnat à ce niveau-là pour reprendre une nouvelle saison sinon on risque de plonger en 2è division (rire).

Si les membres associés vous demandaient de prendre en mains l’Africa Sports, accepteriez-vous ?

Je suis né Africa de père et de mère eux-mêmes Africa. Si les supporters me font confiance en me donnant cette occasion, je ne cracherai pas dessus. Aujourd’hui, j’ai quand même appris beaucoup de choses en matière de gestion du football et aussi, je suis directeur d’entreprise. J’ai donc une expérience. Si les supporters me font confiance, on pourra y mettre la main et la bonne foi. La grande erreur que nous avons commise et qui nous rattrape aujourd’hui, c’est d’avoir pris un retraité comme président de l’Africa Sports d’Abidjan. Le club ne doit pas vivre des subventions de la fédération, non. Il faut avoir des personnes qui ont des relations à l’extérieur et à l’intérieur. Ces relations, nous les avons.

On vous dit très proche de Koné Cheick Oumar. N’est-ce pas son combat que vous menez ?

Nous entretenons avec lui des relations d’amitié et de fraternité. C’est vrai qu’il y a eu des choses regrettables qui se sont passées, mais je tiens à vous préciser que Koné Cheick Oumar, en son temps à eu à payer 700 000 aux joueurs de l’Africa comme salaire. La mi- saison, il a fait venir Toto Nobile qui nous a permis d’être champions de Côte d’Ivoire. Il faut tout de même lui reconnaitre cela. Koné Cheick Oumar avait mis l’Africa à un niveau. C’est vrai, j’étais de ceux qui l’avaient combattu mais il faut reconnaitre son mérite. Nous entretenons toujours des relations de fraternité.

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Vous pensez qu’il peut être aussi la solution au problème de l’Africa ?

Je pense qu’il peut être un conseiller. Quand Vagba était candidat en 2014, Koné m’a approché pour me ceci : « mon frère, je sais que tu m’as combattu quand j’étais président, mais je préfère que tu sois président. Dans le cas contraire, si tu laisses Vagba être candidat, je vais le combattre. Je lui ai répondu que je n’étais pas prêt et qu’il me fallait encore un tout petit peu de temps pour apprendre. Kouadio Georges m’a également dit : « frère, si on te donne il faut prendre ». Koné Cheick Oumar nous avait déjà mis en garde concernant Vagba. Pour lui, Vagba ne sera pas à la hauteur pour diriger l’Africa. Aujourd’hui, la réalité est là.

Quoi qu’il en soit Vagba est un président légalement élu, n’est-ce pas ?

Vagba a été élu par 29 supporters dont 10 membres de sa famille. Avec Vagba, rien n’est prévu, rien n’est normal. Vagba n’a rien pensé ni dépensé. Depuis ses deux mandats, l’Africa n’a jamais terminé 5è du championnat.
Et pourtant Vagba n’est pas le seul à diriger, il travaille avec Bahi Antoine.
Vous savez Bahi est un ami et l’amitié est sacrée. Aujourd’hui, sur l’antenne de Radio Côte d’Ivoire je ne voudrais pas parler de lui mais il faut le reconnaître, Vagba et Bahi c’est la même chose. Aujourd’hui les fonds de l’Africa que nous avons reçus, qui les a dilapidés ? C’est bien entendu Vagba et Bahi Antoine qui se sont partagés l’argent. Nous avons engagé des actions en justice contre eux. L’Africa n’est pas leur patrimoine. Ils vont payer !

Interview réalisée par Radio Côte d’Ivoire