Lutte contre l’orpaillage clandestin : Un syndicat s’engage à assainir le secteur

Par Nadège Kondo – Afriquematin, avec Sercom

Le syndicat national du minier artisanal et semi industriel de Côte d’Ivoire (SYNMASI-CI)  s’est engagé à professionnaliser le secteur de l’orpaillage sur toute l’étendue du territoire national. Le premier responsable, Yé Moussa et ses collaborateurs ont décidé de mettre le cap sur la sensibilisation des acteurs de la filière conformément aux nouvelles dispositions qui réglementent cette activité.

Vital Touré le Secrétaire Général

 » Depuis 2014, le ministre des mines et de la géologie a initié la mission de rationalisation de l’orpaillage qui a consisté à démanteler tous les sites clandestins et orienter les occupants de ceux-ci vers la  Direction des mines. Ceci pour leur expliquer que cette activité peut se faire dans la légalité. Et qu’il il y a des démarches à suivre pour être dans la légalité. Il y a un dossier à monter qui est étudié par la Direction des mines et transmis au ministère de tutelle qui l’étudie à un niveau plus élevé de façon minutieuse. C’est après une étude jugée favorable que le ministère octroie des permis » a explique Vital Touré, le secrétaire Général dudit syndicat.

Cette politique selon les premiers responsables vise, en effet, à lutter contre la clandestinité, la fuite des capitaux, à organiser la filière et ses acteurs. Le secrétaire général  a par la suite expliqué que malgré la bonne volonté du gouvernement certains continuent de mener de façon clandestine cette activité. Ce qui, d’ailleurs, cause d’énormes pertes.

« Une telle activité clandestine engendre beaucoup d’inconvénients. Il y a la destruction de l’environnement, l’insécurité galopante, la fuite des capitaux et surtout un grand désordre » a déplore Vital Touré avant de rappeler que le syndicat continue de mener des campagnes de sensibilisation. Pour y remédier, poursuit-il, « nous avons procédé, dans un premier temps, à des missions de sensibilisations à travers le territoire national. Dernièrement, dans le Hambol, nous avons approché les clandestins, pour leur parler des dangers liés à cette clandestinité… Certains ont dû comprendre par contre d’autres non ».

La répression des clandestins, un challenge à relever 

 Il a, en outre, prévenu qu’après la phase de sensibilisation  » ce qui viendra c’est la répression. Mais nous n’avons pas les moyens de faire la répression car nous ne sommes pas la force publique. C’est une brigade qui nous aide à réprimer ceux qui sont dans l’illégalité, les clandestins et tous ceux qui s’opposent à la loi fondamentale du minier. La répression se fera à travers cette brigade de répression aux infractions du code de minier et à travers la Gendarmerie. » a fait savoir le numéro 2 du SYNMASI-CI.

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Vital Touré, a, par ailleurs, invité les acteurs de la filière à se conformer aux lois établies par les autorités leur permettant de travailler en toute tranquillité. Pour les autorisations délivrées par le Ministère des mines et de la géologie, le secrétaire général, a expliqué qu’il y a des autorisations d’exploitation artisanale dont la superficie est comprise entre 0 et 25 hectares, des autorisations d’exploitation semi-industrielle dont la superficie est comprise entre 25 et 100 hectares. Aussi  les acteurs peuvent bénéficier d’autorisations d’achat, de vente, d’import et d’export ce qui leur permet de travailler dans la légalité.

La formation, la solution

 Le président Yé Moussa s’est pour sa part prononcé sur la question des orpailleurs étrangers. « L’orpaillage est beaucoup pratiqué par nos frères des pays limitrophes. C’est certes un fléau, mais les ivoiriens n’ont pas la culture de l’or. Nous sommes obligés de nous associer à ces frères étrangers pour apprendre et après devenir autonome un jour.  La présence de ces derniers n’est pas mauvaise en tant que telle.  Le mal est que nombreux parmi eux n’ont pas de papiers, n’ont aucune autorisation et ils s’adonnent à cette activité. Ils extraient l’or, ils rentrent dans leur pays sans payer de taxes et les excavations sont là », a regretté le président du SNYMASI-CI.

C’est pourquoi il surtout salué l’initiative du ministre Jean Claude Kouassi en créant des chantiers écoles à travers tout le pays pour intéresser les populations au métier de l’Or. Il a enfin exhorté tous les acteurs clandestins à se mettre vis à vis de la loi pour exercer dans la légalité.

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