Cacaoculture/Le doyen des producteurs du Guémon crie sa colère

Par Haidmond Kaunan/afriquematin.net, envoyé spécial

Fofana Soumaila, doyen des producteurs de café et cacao dans la région du Guemon,  président du conseil d’administration de coopérative et par ailleurs président du syndicat national des transporteurs terrestres de Côte d’Ivoire (Synttci) a saisi l’occasion de notre passage dans cette région pour dénoncer la mauvaise gestion de la filière café et cacao en Cote d’Ivoire.

« Les cabosses de cacao pourrissent dans les plantations pour deux raisons. Le petit producteur n’a non seulement pas de moyens pour faire face à la maladie de la pourriture brune mais également faute de routes il ne peut  faire sortir le produit résiduel des champs vers les magasins de stockage », nous confie le doyen Fofana Soumaila, PCA d’une société coopérative dont le siège est un vaste domaine qui vraisemblablement montre que la gloire qu’a connu ce lieu s’exprime au passé au vu  des véhicules à remorques stationnés à l’intérieur et le silence qui règne dans l’espace..

« On ne peut pas être ministre de l’agriculture et ne pas collaborer avec les producteurs », rappelle Fofana Soumaïla

« Le gouvernement ne subventionne pas les produits phytosanitaires. Le petit paysan est obligé d’avoir recours aux produits trafiqués qui se vend à vil prix. C’est la cause la courte espérance de vie des cacaoyers. La terre et le cacaoyer sur lesquels sont testés ces produits n’ont pas les mêmes caractères de celles de chez nous. Vous voyez que rien ne peut contre ces pourritures si n’est juste en guise de calmant », fait-il remarquer. Et d’ajouter « qu’on ne peut pas être ministre de l’agriculture et ne pas collaborer avec les producteurs », argue-t-il. Pour Fofana Soumaïla, tout se résume à la politique« on ne devrait pas  faire  de la politique avec le paysan. Les taux de prélèvement du gouvernement sont trop élevés », dénonce-t-il  tout en indiquant que c’est le manque de route qui explique essentiellement l’insécurité dans le Grand Ouest. « Les opérateurs économiques sont à la merci des braqueurs en pleine journée,  sachant qu’il n’existe pas de bonnes voies pour se mettre à les poursuivre. La seule voie qui mène au port de San Pedro est foutue or ce sont des milliards de francs qui convergent vers ce deuxième poumon économique du pays, chaque jour » a- t-il  lâché  dans  un accès de colère.

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