Campagne cacaoyère dans  l’ouest  ivoirien /Des exportateurs accusés d’opérer bord champs.

 

Par Haidmond KAUNAN,  envoyé spécial .

La souffrance des coopératives de café-cacao, en ce début de campagne dans la région des montagnes est telle que la désolation gagne même les plus optimistes des représentants de celles-ci.

« Nous assistons actuellement à une véritable anarchie dans tout l’ouest montagneux. Et ce d’autant plus que désormais des exportateurs opèrent à visage découvert, bord-champs. Ils n’attendent plus le produit en zone portuaire à San Pedro. Ces inconnus agissent avec la complicité de certaines coopératives qui ne bénéficient pas de financement avec des exportateurs. Ils acceptent de vendre sur place entre 850 et 900 FCFA »révèle OKT, PCA d’une société coopérative à Bangolo qui crie, très amer, au désordre dans cette filière. Avant de se pencher sur le calvaire quotidien des coopératives : «  Les producteurs et les coopératives vivent un stress au quotidien,  un traumatisme permanent. Puisque l’Etat  ne finance pas les organisations,  nous n’avons pas du tout la paix. S’ils vous accordent  un revolving, la pression que vous recevez est forte. Il faut vite rassembler le produit pour le livrer, de peur de perdre un autre financement de deux semaines de délai. Or les traitants qui ont plus de moyens que nous  nous raflent tout le produit même dans nos sections. C’est un cauchemar que nous vivons tout le long de la campagne »,  ajoute-t-il pour montrer combien de fois une coopérative n’est rien sans  financement.  Nous nous rappelons qu’un représentant  d’une coopérative, au cours de l’une de nos enquêtes portant sur  la face sombre de la filière Café-Cacao en Côte d’Ivoire, nous implorait  en ces termes : « Pardonnez, cherchez nous  des partenaires, nous nous mourrons ».

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Pour, S Y, un des présidents de coopérative de la région des montagnes,  il faut remettre de l’ordre dans les textes, dans la maison. Arguant que : «  c’est parce que les tous  puissants exportateurs savent la souffrance des coopératives qu’ils soufflent le chaud et le froid. Tout est  mensonge depuis le sommet ».
Le constat est vraiment  triste en ce début de campagne  cacaoyère à l’ouest. Les traitants et les véhicules à remorques inconnus chargent et vont régulièrement à la livraison quand les responsables de coopératives se tordent de douleur pour juste avoir du produit pour ne serait ce qu’une livraison.