Petit Bassam : le Chef Nimba Richard sort de sa réserve et somme Frederick Konan de dégager de ses terres.

Par Michel Mangou – Afrique Matin.Net 

Le litige foncier portant sur le site Cissé de la Paix du village de Petit Bassam tire-t-il à sa fin ? C’est le constat qui peut être fait après la sortie du Chef Gnagne Nimba Richard. Longtemps resté dans le silence, il a fait une apparition, ce jeudi 30 mai 2019, pour demander à Frederick Konan Kouadio, Directeur Général de la société UNIVISION de quitter ses terres.

En effet, après le passage des émissaires du Chef du village de Petit Bassam à l’émission télévisée, Afrique Matin Reçoit, qui ont fermement accusé le Directeur Général de la société UNIVISION de faire du faux pour exproprier leur village de ses terres, ce dernier a formulé un droit de réponse dans lequel il traite ses détracteurs de personnes non-mandatées par le Chef Gnagne Nimba Richard. Selon ses propos, le chef est un haut cadre de la Compagnie Ivoirienne d’Electricité (CIE), capable de s’exprimer sans passer par des émissaires. « Il s’agit là d’arnaqueurs qui participent à la vente illicite des terrains en complicité avec certains badauds. Pour un sujet aussi important, pourquoi ne sont-ils pas venus avec le chef du village qui est un cadre de la CEI capable de mieux s’exprimer qu’eux ? C’est parce qu’ils mènent une démarche solitaire et illégale qui risque de leur coûter cher au regard des graves accusations portées contre des magistrats et des administrateurs publics», avait réagi M. Frederick Konan Kouadio.

C’est un Chef très en colère qui s’est présenté devant la presse nationale pour s’insurger contre les propos de M. Frederick Konan Kouadio, exprimer son ras-le-bol face à « ses agissements » et formuler sa totale solidarité à ses émissaires, en occurrence Labion Maxime et Tié Bi Clément

Mais bien avant lui, le Secrétaire Général Labion Maxime a fait un rappel des faits.

Les Faits

« La Cité Cocoteraie est située à Anani. Donc c’est un lotissement qui a été initié par le village via M. Cissé Lassana nommé en tant que promoteur pour faire aboutir le lotissement. Le village de Petit Bassam est dans la commune de Port-Bouët et propriétaire de ces terres. Pour l’histoire, le village de Petit Bassam est le village ancêtre de la commune de Port-Bouët qui compte quatre villages ébrié : Anani, Abouabou, Vridi Ago et Adjawi. Sur la parcelle d’Anani, nous avons des individus qui se sont installés sans titre ni droit. C’est alors que le promoteur M. Cissé a sollicité les services de la société UNIVISION dont le responsable se trouve être M. Frederick Kouadio Konan pour ne faire uniquement que le déguerpissement et en retour recevoir en termes de rémunération 40 lots. Ce monsieur a pu obtenir des décisions de justice pour faire le déguerpissement. Mais après avoir fait son travail et reçu en retour ses 40 lots, curieusement contre toute attente il cherche à se maintenir sur la parcelle. Il est allé jusqu’à demander l’expulsion par décision de justice de Cissé Lassana, l’homme qui l’a commis. Et à présent, il veut se maintenir sur le terrain pour expulser le village pour se faire propriétaire de l’espace. Et d’ailleurs, il a commencé à répandre l’information qu’il en est le propriétaire. Voici le problème ! C’est un jeune baoulé qui est né en 1972 peut-être à Yamoussoukro ou quelque part là-bas. Venu sur le territoire des Ebrié, il se bat contre le village pour prendre ses terres. Est-ce normal ? On est allé au tribunal, il a perdu le procès, il dit même des choses sur le chef selon lesquelles le chef lui aurait donné une convention pour gérer la parcelle, ou encore que les attestations produites par le chef ne seraient pas valables parce qu’il est propriétaire. Et encore, il sort ces paroles que « tous ceux qui parlent au nom du chef ne sont pas reconnus par ce dernier. Ils ne font qu’utiliser son nom, parce que si c’était le cas que le chef les avait mandaté, il serait lui-même sorti pour parler ». Aujourd’hui le chef est là pour un mot. Mais je tiens à signaler une chose. Chez nous les Ebriés, le chef ne parle pas n’importe comment. Il a ses porte-paroles qui interviennent en son nom. Quand le chef prend la parole, c’est pour dire deux mots et passer la parole à ses porte-paroles. Donc il ne lui appartient pas de réclamer la présence du chef. Mais comme il veut entendre, il va entendre. Chef, vous avez la parole ». C’est par ces mots que le chef du village de Petit Bassam, M. Gnagne Nimba Richard pris la parole.

LIRE AUSSI :   Le Mozambique à la manœuvre face aux menaces du coronavirus et du djihadisme

Propos du chef :

« Ce problème concernant Konan Kouadio Frederick m’oblige de sortir de ma réserve. Je n’ai pas signé de mandat de surveillance pour Konan Kouadio Frederick. Il est venu uniquement pour faire un travail, il a fini son travail qu’il dégage des lieux. La terre ne lui appartient pas. J’étais en Europe lorsque  mon secrétaire m’a appelé pour me dire que je suis convoqué au tribunal de 1ère instance concernant Konan Kouadio Frederick qui aurait dit je lui ai donné toute cette charge de faire tout ce qu’il veut sur le terrain. Et que ma signature que je portais sur les attestations était du faux et qu’elles n’étaient pas valables. Et que c’est lui qui a la charge de donner ces attestations. En ce jour, je dis et le répète qu’il dégage du site. J’ai mandaté M. Labion Maxime et Béké Kévin. Ce sont eux qui suivent tout ce qui est travaux sur le terrain. Sa part comme il l’est signifié dans la grosse est là, ses terrains sont là, personne ne va toucher à ses lots, qu’il en fasse ce qu’il veut. Mais nous concernant, qu’il quitte les lieux, qu’il laisse la cité Cissé de la Paix en paix, vraiment paix. Il y a une délégation qui là pour effectuer les travaux».

Mise au point de Labion Maxime et adresse à la Diaspora Ivoirienne en France : « Frederick Kouadio n’as pas de Terre à Anani, il n’a que 40 lots »

Labion Maxime « Je crois que M. Konan Kouadio Frederick est servi. C’est le chef du village de Petit Bassam qui est assis là. Mais je tiens à lui dire d’avoir un peu de respect pour un chef de village parce que dans son village i y a un chef, dans son village, il y a des terre. Alors, moi, je le répète encore ici. Lui, il est né en 1972, il déclare la guerre à un village, il nous trouvera sur son chemin. Tu es venu travailler, tu a été récompensé, tu retournes à tes bureaux pour faire de tes 40 lots ce que tu veux. Mais s’il revient encore pour provoquer le village, je le dis pour que le monde entier soit témoin parce qu’il dit qu’il a des magistrats, des policiers et des agents du ministère de la construction à sa solde, la terre appartient au village. C’est pourquoi, selon les informations qui nous parvenues, je remercie Madame Akessi. Il y a des avancées notables à son niveau parce que nous avons les guides. Aujourd’hui, l’affaire est entre les mains du tribunal parce que nous avons porté plainte M. Kouadio Konan Frederick pour usurpation de titre, tentative d’spoliation du village de ses terres et troubles à l’ordre public. Qu’il arrête d’utiliser abusivement le nom du chef du village. Nous remercions Madame Magueria qui commence à s’éloigner de lui, de s’éloigner car le guide du village doit être appliqué à la lettre. Il est présentement recherché par la Brigade de recherche. Il prétend avoir des documents, il aille les déposer à la Brigade où nous avons déjà été déposer les nôtres. Aux dernières nouvelles, Frederick Kouadio est allé jusqu’en France pour dire aux Ivoiriens de la diaspora qu’il a une parcelle en vue d’une opération immobilière, les invitant à souscrire. A propos de ce sujet, nous lançons un appel aux Ivoiriens de la diaspora que si c’est pour la parcelle Cissé de la Paix de Petit Bassam, Kouadio Konan Frederick n’a pas de terre à Anani. Il n’a que 40 lots »