Henriette Lagou (Présidente du Renouveau pour la paix et la concorde, Rpc-Paix) « Pensons à garantir plutôt les conditions de la paix et de la stabilité »

Réalisée par la rédaction avec Sercom

« Le RPC-PAIX est un jeune parti qui, en 7 années d’existence est devenu une force politique qui compte en Côte d’Ivoire », affirme la présidente. A la faveur de la tenue de la 2ème convention  de son parti le samedi 27 avril 2019 prochain, elle a tenu à se prononcer sur les ambitions de sa formation politique pour la Côte d’Ivoire.

Vous êtes la présidente du Renouveau pour la paix et la concorde (Rpc-Paix), parti d’obédience centriste qui a vu le jour le 12 décembre 2012. Votre bébé, pour ainsi dire, a presque huit ans. Quel bilan, pourriez-vous dresser, aujourd’hui ?

Je vous remercie pour l’honneur que vous me faite de me donner la parole à quelques jours de la 2ème  Convention ordinaire du RPC-PAIX. En termes de bilan, nous pouvons déjà nous féliciter d’avoir résisté jusqu’à ce jour sur l’échiquier politique et dans un environnement pas toujours agréable.

Nous sommes un jeune parti qui, en sept (7) années d’existence est devenu une force politique qui compte en Côte d’Ivoire. Nous avons participé, depuis notre création, à toutes les élections. À ce jour, le parti compte vingt-quatre (24) délégués régionaux, 95 délégués départementaux et plus de 150 fédéraux. Nous tissons notre petite toile et faisons notre petit bonhomme de chemin. C’est dans cette vision que nous organisons ce deuxième évènement pour réfléchir sur notre avancée tout en peaufinant notre démarche politique.

Votre parti organise sa 2e convention le samedi 27 avril, sous le thème : «Le Rpc-Paix, parti politique centriste, face aux défis de son implantation, de la paix, de la stabilité et du bien-être de Côte d’Ivoire». Tout un programme ! Pourquoi le choix de cette thématique ? Quelles motivations ?

Ce qu’il faut savoir c’est que la convention est une obligation statutaire. Nos textes nous commandent d’organiser, entre deux congrès, une convention. Nous avons un congrès prévu en 2020. C’est donc une première raison de la convocation de cette 2ème convention ordinaire.

Ensuite, le RPC-PAIX s’est donné plusieurs défis à relever. Premièrement, la question de notre emprise territoriale d’où l’implantation. Ensuite, il y a notre engagement pour la paix qui constitue la pierre angulaire du fonctionnement politique de notre parti. Troisièmement, il y a notre action pour la préservation de la stabilité du pays et enfin, il y a notre contribution dans la recherche du bien-être de notre peuple. Tous ces aspects de notre développement politique se retrouvent dans l’affirmation de l’idéologie que nous proclamons et que nous affirmons en toute responsabilité : le centrisme.

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 C’est bien une convention que vous allez organiser, pas un congrès !  Aux Etats-Unis, au parti démocrate ou républicain, «convention » rime avec la désignation officielle du candidat qui doit porter le drapeau du parti à la présidentielle. Nous sommes à pratiquement une année de la présidentielle de 2020. En 2015, vous avez été candidate. Doit-on s’attendre à ce que vous remettiez le couvert ?  

Les Américains ont leur pratique. C’est connu ! Cependant, notre formation politique a son fonctionnement et dans celui-ci, nous devons organiser une convention. Selon l’article 15 des textes la régissant, la convention est l’organe délibérant du parti entre deux Congrès. Elle est compétente pour statuer sur tous les problèmes du parti entre deux Congrès à l’exception de ceux qui en relèvent.

Nous n’allons donc pas à une investiture, mais plutôt régler un certain nombre de préoccupations qui sont de quatre niveaux : l’implantation de notre parti, la paix, la stabilité et le bien-être des Ivoiriens. Quand viendra l’heure des élections, nous évoquerons la question.

Vous êtes membre du Rhdp, depuis le 03 juin 2019, quand bien même vous êtes centriste. Quelle est la position de votre parti politique sur la réforme de la CEI, telle que demandée par la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples ?

Nous avons fait notre entrée dans la plateforme du RHDP et quand il s’est avéré de le muer en parti politique unifié, nous en sommes sortie. Quand bien même nous ne sommes pas dans le parti unifié, nous participons aux discussions engagées par le gouvernement pour la mise en place d’une CEI consensuelle et qui respecte les normes telles que prescrites par  la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples. Le RPC-PAIX qui est un parti engagé dans la recherche de la paix pense qu’il faut avant tout penser à l’intérêt supérieur de la nation et au respect de la quiétude du peuple ivoirien afin de trouver les ressorts nécessaires pour trouver un consensus qui satisfasse tout le monde. Il y va de la crédibilité de nos institutions.

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Que pensez-vous du processus de réconciliation nationale ? Quelle contribution le Rpc-paix, votre parti politique, peut-il apporter pour une réconciliation totale en Côte d’Ivoire ?

Depuis la naissance du RPC-PAIX, nous avons activé, par une diplomatie souterraine, un processus de réconciliation nationale, de dialogue, de vérité et de pardon. Ce sont les maîtres mots du fonctionnement de notre parti. Notre action prévoie une  nouvelle forme de réconciliation nationale. Cette réconciliation doit être impulsée par les partis politiques sous la direction de l’État. La mise en œuvre de ce schéma devrait permettre aux partis de jouer eux aussi leur partition dans un nouveau programme écrit et exécuté par tous les acteurs impliqués dans la vie politique ivoirienne sans exception. Ce nouveau contrat de réconciliation implique l’État, les partis politiques et des citoyens dont l’autorité est acquise auprès des populations. Ce nouveau pacte de cohésion social permettra à chacun d’engager sa responsabilité personnelle et surtout d’impliquer son organisation et sa communauté à l’effet de tracer les nouvelles conditions d’une vie paisible en Côte d’Ivoire.

Comment vous entrevoyez la présidentielle de 2020. Pour le Président Alassane Ouattara, il faut que les Ivoiriens arrêtent de se faire peur ! A votre sens, pourquoi les Ivoiriens seraient-ils effrayés par le scrutin présidentiel de 2020 ?

Nous pensons qu’il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs. Consolidons nos acquis en poursuivant nos actions de réconciliation et de cohésion sociale en favorisant le dialogue et l’entente entre les populations. Il est vrai que 2020 c’est dans quelques mois mais pensons à garantir plutôt les conditions de la paix et de la stabilité ensuite nous pourrons aller aux élections en toute quiétude dans les meilleures conditions lorsque le moment viendra. Nous nous disons qu’il faut éviter les discours qui fâchent et qui blessent et s’engager dans un processus de recherche constante de la paix.

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Vous êtes femme leader politique ! La Constitution du 08 novembre 2016 consacre la promotion du genre et des droits de la femme, en ses articles 35, 36 et 37. Le 03 avril 2019, le Chef de l’Etat a nommé 33 sénateurs, dont 11 femmes. Soit, le tiers. Que pensez-vous de la politique de la promotion du genre en Côte d’Ivoire ? Avez-vous le sentiment que dans les jours à venir, le pays pourrait aboutir à la mise en œuvre de la parité hommes-femmes ?

Le genre est une priorité de la Côte d’Ivoire et aboutir à la parité, c’est ce que les femmes politiques recherchent et ce que la communauté internationale à travers l’Onu préconise. C’est la finalité du combat de la promotion de la participation politique des femmes et leur présence dans les sphères de décision. Vous constaterez qu’en l’état actuel des choses, quoi que des progrès aient été faits, la femme est toujours sous-représentée.

Nous en voulons pour preuve, leur faible taux dans les assemblées élues. En matière de participation des femmes, la Côte d’Ivoire compte seulement 6 femmes sur trente et six (36) au gouvernement, vingt-sept (27) femmes sur  deux cent vingt-cinq (255) à l’Assemblée Nationale, dix (10) femmes maires sur cent quatre dix- sept (197) et seulement une (1) femme présidente de conseil régional sur trente et un (31) conseils régionaux.

 En raison de la lenteur avec laquelle le nombre de femmes augmente en politique, nous pensons que des méthodes efficaces doivent être adoptées pour améliorer leur représentation. Dans cette optique, nous pensons qu’avant d’atteindre la parité, nous pouvons accepter le quota. Avec la loi que le gouvernement veut introduire, c’est un excellent pas qui est en train d’être franchi. La loi acceptée d’abord, elle nous permettra d’atteindre la parité, l’objectif final.