Tiassalé-Conflit foncier/Bien que débouté par la justice, un Commissaire de police abuse des habitants de deux villages

Par Brou François/afriquematin.net avec UPL-CI

(lundi 25 février 2019)-Le rebondissement spectaculaire judiciaire dans un conflit foncier entre une famille du village de Broubrou, les populations des villages de Mouzoukro et de Tahikro (sous-préfecture de Gbolouville, département de Tiassalé) est inquiétant. Et pour cause, dans une déclaration faite à la presse le samedi 23 février, par Nanan Ayemou Vicent, chef des villages de Mouzoukro  et de Tahikro en présence de ses enfants et petits-enfants l’on a pu apprécier l’ampleur et la gravité de la situation.  

Alors que les habitants du village de Broubrou estimaient que le conflit foncier qui les opposait à la famille Kré est définitivement enterré par la grosse du 18 juillet 2013 délivrée par la section du tribunal de Tiassalé , le commissaire divisionnaire (à la retraite depuis un mois, mais de service au moment des faits), enclenche une autre procédure judicaire prévu pour être délibérée ce mardi 26 février 2019, au tribunal de Tiassalé.

Selon Aka Windia, porte-parole des populations des villages de Mouzoukro et de Tahikro, « il y a plus de 200 ans que leurs ancêtres venus du Ghana ont été accueillis par les ancêtres de la famille Kré. Qui, à l’époque leur a légué des parcelles de terre dont celle litigieuse de Broubrou  d’une superficie de plus de 110 hectares.

Les deux familles ont toujours vécu en parfaite harmonie dans la paix sociale quand, le commissaire divisionnaire, Bernard Kré Brou, va revendiquer cette parcelle et demander l’expulsion des villageois installés dans les villages de Mouzoukro  et Tahikro.

L’affaire va prendre une suite judiciaire qu’il va perdre devant les tribunaux et la famille Kré sera déboutée le 18 juillet 2013 par le tribunal de Tiassalé. La famille Kré va signer la signification de ce jugement contradictoire qui lui a été envoyée par voie d’huissier afin de lui donner la possibilité de faire appel dans le délai qui lui était accordé. Contre toute attente, il n’a pas fait appel du jugement. Outre le certificat de non appel, les villageois détiennent la grosse du jugement qui leur donne droit sur cette parcelle de terre ».

LIRE AUSSI :   Violences basées sur le genre/La côte d’ivoire enregistre 5405 cas

Seulement, le commissaire divisionnaire n’a pas fini de surprendre dans ces actes que les populations qualifient d’abus d’autorité’. Car, aussi curieux que cela puisse paraître, un rendez-vous judiciaire est donné aux deux parties au tribunal de Tiassalé le mardi 26 février 2019, pour un autre verdict sur cette même affaire qui a été déjà tranchée et qui n’a fait l’objet d’aucun appel de la part de M. Kré.

Vue l’allure rocambolesque que prend cette affaire les populations de Mouzoukro et Tahikro souhaitent porter l’affaire à la connaissance des autorités compétentes ivoiriennes afin que leurs droits et leur dignité soient préservés.

En effet, dans une assignation en revendication, en expulsion et en destruction en date du 7 décembre 2018, la famille Kré du village de Broubrou engage une procédure d’expropriation et de déguerpissement de plus de 600 familles d’une parcelle portant sur 110 hectares et sur laquelle, ces familles ont créé plusieurs cultures vivrières et de rente depuis des décennies. Joint par téléphone, le commissaire Kré Brou a indiqué qu’il est l’avant-dernier fils de la famille Kré et qu’il ne saurait parler au nom de la grande famille. Cependant, il nous  donne rendez-vous pour le mardi 5 mars 2019, à Broubrou pour prendre la version des faits de  sa famille.