Venezuela/ Maduro sera-t-il lâché par son armée ?

Le second mandat du président est contesté par l’opposition et non reconnu par

Le président vénézuélien, Nicolas Maduro, espérait, ce jeudi 24 janvier 2019, que ses forces militaires allaient contrecarrer le soutien d’une partie de la communauté internationale apporté à Juan Guaido, président du Parlement contrôlé par l’opposition, qui s’est autoproclamé hier mercredi 23 janvier 2019 « président » par intérim. Ce dernier a, en effet, immédiatement été reconnu par les Etats-Unis et leurs alliés dans la région. Le gouvernement de Maduro a fait savoir que le ministre de la défense, le général Vladimir Padrino Lopez, et les commandants militaires régionaux allaient apporter leur « appui au président constitutionnel » et à « la sauvegarde de la souveraineté » du pays. Hier mercredi donc,  l’armée, soutien indéfectible de  Maduro, avait déjà rejeté l’autoproclamation de Juan Guaido, âgé de 35 ans. Nicolas Maduro a été investi, le 10 janvier, pour un deuxième mandat, mais contesté par l’opposition et non reconnu par les Etats-Unis, l’Union européenne et de nombreux pays d’Amérique latine – situation qui divise la communauté internationale. Le secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, a demandé un « dialogue » pour empêcher une « escalade menant à un conflit qui serait un désastre pour la population du pays et pour la région ». L’Union européenne a, elle, appelé à écouter la « voix » du peuple du Venezuela et a réclamé des élections « libres et crédibles », tandis que Madrid estimait que des élections sont « l’unique » solution « possible ». De son côté, le président français, Emmanuel Macron, a salué jeudi dans un tweet « le courage des centaines de milliers de Vénézuéliens qui marchent pour leur liberté » face à « l’élection illégitime de Nicolas Maduro » et assuré que l’Europe soutenait « la restauration de la démocratie ». Le président américain, Donald Trump, suivi par plusieurs alliés latino-américains dont le Brésil et la Colombie, a reconnu officiellement, mercredi, Juan Guaido comme « président par intérim du Venezuela ».  Le secrétaire général de l’Organisation des Etats américains (OEA), Luis Almagro, a assuré à Juan Guaido « sa reconnaissance pour impulser le retour de la démocratie dans ce pays ». Outre le Brésil et la Colombie, neuf autres pays membres du groupe de Lima ont dit reconnaître M. Guaido : Argentine, Canada, Chili, Costa Rica, Guatemala, Honduras, Panama, Paraguay et Pérou. Moscou, en revanche, a critiqué la position des pays occidentaux.

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Source : lemonde.fr