Organisation du Yaye de Dabou édition 2019: les dépositaires du pouvoir en pays Odjoukrou (Eb Ebou) prennent position et mettent en garde Essis Emmanuel

Par Léon SAKI – Afrique Matin.Net

Les Eb Ebou – Dépositaires du Pouvoir

Le Socraf N’Gbaffrè de Dabou (SND), initiateurs du Festival Yaye de Dabou ont tenu ce Jeudi 17 janvier 2019 une conférence de presse au Musée des Civilisations de Côte d’ivoire, pour annoncer le lancement très prochaine du Festival. A cette occasion, les Eb Ebou, dépositaires du pouvoir dans l’anthropologie sociopolitique Odjoukrou ont marqué l’événement de leur présence massive. Ils ont voulu ainsi traduire leur attachement à la vérité et à la légalité par leur soutien au SND et son président, initiateur du Yaye de Dabou, Festival des Arts et Cultures Odjoukrou dont la paternité est en ce moment disputée avec les organisateurs actuels dirigés par Essis Emmanuel.

Docteur Silvie Memel Kassi – Directrice du Musée des Civilisations

L’ouverture de cette rencontre solennelle a été faite par Docteur Silvie Memel Kassi, Directrice du Musée des Civilisations. En tant que fille de la région, « comment ne pas être aux côtés de nos patriarches, les dépositaires du pouvoir, les Eb Ebou, ceux qui ouvrent et ceux qui ferment, alors qu’ils sont venus de très loin pour prendre part à cette réunion? En 12 ans de fonction, il n’ y a pas eu plus de 5 réunions des Adjoukrou ici. Toutefois que vous nourrirai le besoin de vous réunir ici, n’hésitez pas, le musée vous est ouvert. Et dans la mesure de mes possibilités, je ferai tout pour que l’image de Dabou soit imprimée dans les consciences des peuples de ce pays », a rassuré la Directrice du Musée qui s’est par la suite retirée pour laisser se poursuivre cette importante rencontre marquée par la présence de plusieurs organes nationaux et internationaux. La parole est ensuite revenu au président du SND , Lath Meless Sébastien qui a retracé l’historique de la création du festival.

Selon lui, c’est face à l’impérieuse nécessité de mettre en œuvre l’un des axes de sa mission notamment la conservation et la valorisation du patrimoine culturel Adioukrou, que des jeunes du département de Dabou ont mis sur pied l’ONG Soccraf N’gbafrê de Dabou en juin 2006. Association à caractère culturel, le Socraff Ngbaffrè de Dabou (SND) qui a voulu donner un coup d’accélérateur aux initiatives existantes,  a pour objectif d’intégrer les objectifs culturels aux stratégies de développement, d’encourager la coopération culturelle interne, d’impliquer les forces vives (et surtout les femmes) et de développer toutes les valeurs dynamiques du patrimoine culturel du peuple ODJOUKROU par l’appropriation réelle du capital historique existant, élément fondateur de son identité afin de les promouvoir, a indiqué le président Lath Meless.

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Un intervenant

C’est dans cette perspective, dira-t-il, qu’ils organisèrent, le samedi 27 septembre 2014, un séminaire au centre Hôtelier Akparo de Dabou pour définir « la politique de valorisation du patrimoine culturel du peuple Odjoukrou ». Séminaire auquel ont pris part d’éminentes personnalités politiques, coutumières, administratives et culturelles de Dabou. Parrainé par la Ministre Jacqueline Oble, première femme agrégée de droit et grande fierté du peuple Odjoukrou, cette rencontre d’échanges et de réflexion a donné lieu à deux exposés. Le premier, présenté par le Professeur sur « LE GENIE ET LES POTENTIALITES ODJOUKROU » et le deuxième donné par Docteur Silvie Memel Kassi sur « LA CULTURE COMME UN AUTRE LEVIER DU DÉVELOPPEMENT ».

Cette rencontre didactique des fils et filles de la région a permis de produire, selon le président Lath Meless, plusieurs résolutions dont les plus importantes sont : la mise en place de relais dans tous les villages et l’organisation d’un festival. 

« Le festival des arts et cultures Odjoukrou dénommé LE YAYE DE DABOU est donc le produit de ce séminaire. Ce n’est pas une « génération spontanée. C’est un processus qui a duré plusieurs années de travail et de rencontres. Des rencontres avec les ‘’Eb Ebou’’, le professeur Gbari Kock Yed Séraphin, le docteur Silvie Memel Kassi, la ministre Jacqueline Oble, le président Sess Daniel, le Ministre Réné Diby, l’ensemble des chefs traditionnels du département, le Directeur Départemental de la Culture et de la Francophonie, pour ne citer que ceux-là», révéla-t-il avant de montrer que dans le cadre de la mise en œuvre des résultats du séminaire et animé par le rêve d’une solidarité de l’ensemble des couches sociales pour une renaissance culturelle du département, les membres du Socraff Ngbaffrè de Dabou (SND) avec à leur tête, lui-même, ont parcouru hameaux et villages pour installer les relais en vue de collecter les informations portant sur le patrimoine culturel Odjoukrou.

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«Pendant cette tournée, le SND, initiateur du Yaye de Dabou, a reçu les bénédictions de toute la chefferie Odjoukrou, qui a rassuré les organisateurs quant à leur implication dans cet événement.

Le Yaye de Dabou, festival des arts et cultures Odjoukrou a donc une histoire. Une histoire qu’on ne saurait occulter du travail immense de ses initiateurs.

Le Président et Commissaire Général faisant l’historique du Yaye

Le Yaye de Dabou, festival des arts et cultures Odjoukrou a une histoire. C’est celle de tous ceux qui main dans la main, dans une synergie d’actions, envisageaient de témoigner de l’extraordinaire vitalité des inventions artistiques dont ce peuple généreux regorge dans l’optique de faire bénéficier à toutes les populations de Dabou, les dividendes issues de l’organisation du festival ». Mais voilà que des personnes qui l’avaient contacté en 2017 pour l’aider à organiser l’événement, compte tenu de leur position sociale, ont décidé de faire main basse sur le festival, regretta -t-il. « Pour les avoir invité à faire un bilan de la première édition qui a rapporté des dizaines de millions, j’ai été humilié, éjecté de mon poste de commissaire général. Ils m’ont même demandé de me plaindre où je veux. Mais ils ne savaient pas que j’avais déjà protégé le projet à l’OAPI. Malgré tous nos efforts de conciliations, l’intervention des Eb Ebou, ils n’ont pas voulu raison entendre. Et voilà que la deuxième édition s’est soldée par un échec à tous les niveaux. C’est pourquoi, fort de nos acquis au procès où ceux qui se présentent aujourd’hui comme nos adversaires n’ont jamais répondu à une convocation du juge, nous avons décidé, avec l’onction de nos chefs et de celle de tous les villages, décidé d’organiser la première édition, édition originale du Yaye festival de Dabou », a tranché tout net, le commissaire général et initiateur du Yaye de Dabou. Après lui, un documentaire retraçant l’historique du Festival pour restituer la vérité qui devait être projeté n’a pu l’être pour des raisons techniques.

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Chef de village – Intervenant

C’est M. Agnéro Akpa Ambroise, ancien Directeur de la Bibliothèque Nationale de Côte d’Ivoire, qu’est donc revenu l’honneur de présenter nouveau Commissariat Général du Yaye et la présentation des activités devant émaillée la première édition, dite Edition Originale du Yaye festival de Dabou. Nous reviendront exclusivement dans une prochaine édition sur cette importante intervention innovante.

Mais pour l’heure, revenons au temps fort de cette cérémonie marqué par l’intervention des têtes couronnées, dépositaires du pouvoir Odjoukrou. Après avoir félicité les initiateurs pour leur sagesse et le respect de l’autorité coutumière dans l’affaire du Yaye, ils les ont rassuré de leur soutien total, à tous les niveaux. Les « Eb Ebou » ont exprimé leur colère contre Essis Emmanuel et ses amis pour les avoir « déshonoré » et défié. Raison pour laquelle ils les met en garde en les invitant incessamment à prendre le chemin de la cohésion et la collaboration avec les véritables initiateurs du Yaye de Dabou. Car si dans le temps ils avaient été marginalisés par les Obodjou  parce qu’ils n’avaient pas le pouvoir politique moderne, aujourd’hui c’est le cas avec un Maire et un président de conseil régional Eb Ebou. Il faut noter que la gestion du micro de la cérémonie a été menée de main de maître par Essis Lasme Bruno, secrétaire général Adjoint du SND.

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