Crise anglophone au Cameroun : un militaire tué et mutilé à Bamenda.
Un caporal de l’armée camerounaise a été enlevé et tué dans la nuit de vendredi à samedi à Bamenda, chef-lieu du Nord-Ouest, l’une des deux régions anglophones du Cameroun confrontées à un conflit armé depuis plus d’un an, ont annoncé les autorités.
« Une vidéo d’une extrême barbarie circule en ce moment dans les réseaux sociaux. On y voit clairement un soldat de l’armée camerounaise torturé, puis exécuté de la manière la plus bestiale et sauvage », a écrit sur les réseaux sociaux le colonel Didier Badjeck, porte-parole de l’armée camerounaise.
Depuis vendredi soir, des coups de feu ont été entendus à Bamenda. Selon un témoin, il s’agissait d’échanges des tirs en l’air sporadiques. « Nous espérons que tous ceux qui agitent la confusion en exposant de manière calomnieuse de prétendues exactions commises par l’armée camerounaise, auront le courage de dénoncer cet acte abject et ignoble », a ajouté le colonel Badjeck.
Dans un souci d’apaisement, le président camerounais Paul Biya a décidé il y a plus de dix jours d’arrêter les poursuites engagées contre 289 détenus de la crise anglophone, mais pour de nombreux observateurs cette mesure ne suffira pas à mettre fin au conflit. Dans le Nord-Ouest, le couvre-feu en vigueur depuis plusieurs semaines a été suspendu jusqu’au 3 janvier à l’occasion des fêtes de fin d’année.
Dans les régions anglophones, les combats entre l’armée camerounaise et des combattants séparatistes anglophones sont réguliers. Les deux parties ont été pointées du doigt pour des entraves aux droits humains.
Depuis plus d’un an, des séparatistes ont pris les armes dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest anglophones du Cameroun pour en finir avec ce qu’ils estiment être « la marginalisation » de la minorité anglophone du pays.
Plus de 200 membres des forces de défense et de sécurité camerounaises ont perdu la vie dans ce conflit ainsi que plus de 500 civils, selon le groupe d’analyse International Crisis Group. Le nombre de séparatistes tués est inconnu. Ce conflit, qui n’a cessé de prendre de l’ampleur, a déjà forcé plus de 437.000 personnes à fuir leur domicile dans ces régions, selon l’ONU.
Source : jeune Afrique