MUGEFCI: une Carte qui unit sur le principe, mais qui divise dans le fond

Finies les élections à la MUGEFCI, place aux projets. Et voilà, un an déjà que l’actuel Conseil d’Administration est à la tâche. Malgré cette embellie, des voix contraires se font entendre dans un lointain surprenant,  jouant du coup l’avocat des fonctionnaires, en s’opposant de façon systématique aux réformes, notamment l’implémentation de la carte unique et intelligente. Or, ces réformes pour lesquelles l’on s’agite tant, ont été validées en Assemblée Générale par les délégués de la Mugefci, une Assemblée qui a valeur d’organe suprême. S’opposer à une décision prise lors d’une assemblée générale, l’émanation des fonctionnaires, c’est faire injure à tous ces fonctionnaires qui ont donné à ces délégués mandat pour parler et agir en leur nom.

Or sur le terrain, sur les réseaux sociaux, c’est le constat. Des individus font croire qu’à la MUGEFCI il y aurait des pratiques mafieuses, des méthodes peu catholiques. Pour éclairer la lanterne des mutualistes, voire l’ensemble des Ivoiriens, la RTI a réuni sur deux plateaux différents (radio et télé) Gnagna Zadi et Mesmin Komoé.

Il ressort de ces confrontations audio et télévisées qu’il y a une opération grand-ménage engagée par le Conseil d’Administration avec mandat de l’AG. Si sur la forme, c’est-à-dire les mesures de toilettage entreprises par le conseil d’administration dont Mesmin Komoé en est le président, l’on s’accorde à dire que les feux sont au vert, dans le fond, il se trouve que cette réforme n’est pas du goût de Zady Gnagna qui estime que demander de l’argent aux mutualistes pour entreprendre des réformes, notamment leur établir la carte intelligente est un abus.

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Comme solution, il propose que la carte soit gratuite, mieux il enjoint le Conseil d’administration à trouver des partenaires pour réaliser ce projet. Pour le PCA de la Mugefci, présenter le débat sous cet angle, c’est faire preuve de mauvaise foi caractérisée d’une volonté manifeste de mauvais perdant, car en réalité la carte n’est pas à la seule charge du mutualiste.

« Pour le coût de la carte, c’est une contribution que nous demandons aux mutualistes pour nous permettre d’acquérir des serveurs plus performants  et de grande qualité et aussi acheter des logiciels », a-t-il clarifié, avant de noter que la carte a l’avantage de satisfaire la famille du fonctionnaire sur une période de trois ans. « (…) d’un coût de 10 000 francs CFA pour le lot de cartes par famille, cette carte aura l’avantage de dématérialiser et de maîtriser les coûts de transactions liées à la délivrance des prestations, la maîtrise des dépenses des prestations et l’inclusion financière et la réduction des coûts de paiement des prestations. Aussi, les mutualistes détenteurs de la carte pourront bénéficier des kits scolaires à la librairie de France à des prix homologués avec une réduction de 10 % », a-t-il indiqué.

Rappelons à toutes fins utiles que les actes que pose le Conseil d’administration découlent des décisions prises/arrêtée lors de l’AG, or il se trouve que le projet relatif à la carte intelligente a été adopté, parmi tant d’autres, en assemblée générale le 07 juin 2018 ; cette Ag étant souveraines, ses décisions sont absolues et inattaquables. C’est dans cette logique que le PCA s’est exprimé au lendemain de sa victoire : «c’est vrai, qu’il a fallu prendre au cours de la campagne des décisions de façon empirique. Aujourd’hui de manière scientifique, il faut les tenir.

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A cet effet, pour joindre l’acte à la parole, Le Conseil d’Administration qui a en charge la définition des orientations stratégiques ainsi que le suivi et le contrôle de leur mise en œuvre, a pris plusieurs mesures urgentes. Il s’agit : d’assurer l’ouverture des services pour la réception des mutualistes de façon continue aux heures de travail ; de lever les codes de validation des bons ; de prendre en compte les fonctionnaires en attente de leur premier mandatement en 2018 ; d’intensifier la lutte contre la fraude ; de mettre en route de la carte unique et intelligente …

La carte intelligente a une histoire. Pendant la campagne pour le renouvellement des instances de la MUGEFCI, le groupe Solidarité-Egalité  (GSE) de Mesmin Komoé opposé à la liste conduite par Soro Mamadou composée de Jean Yves Abonga, Zadi Gnagan, etc. a présenté sa vision d’une MUGEFCI moderne et modèle. Pour cela, il a présenté son projet de la Carte unique et intelligente. « Aller à la modernisation, c’est de mettre une carte unique et intelligente qui servira de carnet de santé et en même temps de bon de mutuelle avec un double système de sécurité, le système par empreintes digitales et par code. Cette innovation, nous allons la porter afin de faciliter  les prestations au sein de la MUGEFCI [1]», lit-on. Sur le site d’un autre confrère, l’on peut aisément noter cette volonté du candidat« (…) il a visité le Site Fiscale des Impôts de Zone4, Bietry, le vendredi 7 juillet 2017 (…) Au nombre des innovations de taille du candidat, il y a la carte à puce. A l’en croire, cette carte aura l’avantage de dématérialiser les prestations de la Mutuelle, mieux, maîtriser les différents risques tout en réduisant les charges[2]»

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C’est sur la base de cette innovation qu’il a été élu avec une victoire écrasante  (239 délégués sur 246) ». Il bénéficie désormais de la grande confiance des fonctionnaires, une confiance exprimée dans les urnes, au soir du scrutin du 24 octobre. Il a donc les coudées franches pour dérouler son programme comme le ferait un homme politique qui ferait voter des projets de lois par l’Assemblée nationale au sein de laquelle il  a la majorité. Comparaison n’est pas raison, dit l’adage. Mais nous rappelons qu’au cours de la mandature 2013-2017, de très grandes décisions issues des différentes assemblées générales ont été appliquées. Mais à peine le pouvoir a changé de camp que l’on s’égosille à gorge déployée pour s’opposer contre des décisions de l’actuelle Assemblée générale. Mais qu’est ce qui a changé entre temps ? Apparemment rien ; sauf que les hommes ont changé, les données aussi.

Mais n’oublions pas que nos agissements nous trahissent des fois. Pis, vouloir jouer les chantres de la bonté au service du fonctionnaire, qui a déjà fait son choix dans les urnes, c’est pêcher dans le désert. Rdv en 2021 pour proposer mieux, voire lui garantir une assurance-vie !

En attendant silence. Ici, on travaille !

Bernard MANIZAN

Journaliste professionnel, traducteur, communicateur