Pik Botha, figure controversée du régime de l’apartheid, est mort

Le Sud-Africain Roelof “Pik” Botha est décédé à Pretoria, à l‘âge de 86 ans, comme rapporté par les médias locaux. De ses 19 ans de service dans le gouvernement à ses prises de position controversées, l’homme aura marqué l’Afrique du Sud des années apartheid.

Celui qu’on surnommait Pik Botha est mort dans son sommeil dans la nuit de jeudi à vendredi, après trois semaines de maladie, a confirmé son fils Piet Botha au média sud-africain News24.

Figure du régime ségrégationniste de l’apartheid, il a avait, en tant que ministre des Affaires étrangères, tenté de défendre aux yeux du monde ce système brutal de répression basé sur la race.

Pour beaucoup, cependant, il fut l’un des visages les plus humains du régime blanc raciste. Au plus fort des années apartheid il avait pris le risque de prédire que le pays serait un jour dirigé par un Noir. Une déclaration qui lui a valu de fortes réprimandes de la part du président Pieter Willem Botha (aucun lien de parenté).

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“Pik” (“pingouin”), Botha avait incité le président Frederik de Klerk à libérer en 1990 Nelson Mandela, le chef historique du Congrès national africain (ANC), après vingt-sept ans de prison. En 1994, il a rejoint le premier gouvernement multiraciale du pays, mais il s’en retiré avec le départ de son parti, totalisant ainsi 19 ans à la tête de la diplomatie sud-africaine.

Après son départ du gouvernement en 1997, il avait déclaré : “L’Afrique du Sud est un pays assez développé grâce aux efforts conjugués des Noirs et des Blancs ; ils ont besoin les uns des autres. J’avais coutume de dire que nous sommes comme un zèbre : si quelqu’un tire une balle dans la bande noire ou dans la bande blanche, l’animal meurt.”

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