Côte d’Ivoire: après le décès d’un détenu politique, l’AFFDO-CI préoccupée par les droits de l’homme

COMMUNIQUE DE PRESSE DE AFFDO-CI

L’Association des Femmes et Familles des Détenus d’Opinion de Côte d’Ivoire (AFFDO-CI) est préoccupée et très inquiète par les graves violations des droits de l’homme qui ont cours dans les prisons de notre pays, la Côte d’Ivoire, particulièrement ceux des détenus d’opinion, dont les conséquences des tortures subies vont jusqu’à la mort.

L’AFFDO-CI informe l’opinion nationale et internationale ainsi que toutes les personnes ayant apporté une aide financière, lors de son SOS lancé sur le réseau social Facebook, le 20 Juin 2018, du décès de M. KANON SERGE survenu ce Samedi 30 Juin 2018 à 22H30 au Centre Hospitalier de Yopougon.

Arrivé au CHU de Cocody le 18 Juin 2018, les différentes analyses ont montré que le détenu souffrait d’un mal qui ne pouvait être suivi au CHU de Yopougon. Le 25 Juin 2018, l’on le ramena à la MACA, car selon la procédure judiciaire, un détenu ne peut quitter un centre hospitalier pour se rendre dans un second même en cas d’urgence.C’est donc le 28 Juin qu’il est admis en Médecine Spécialisée du CHU de Yopougon et qu’il rendit l’âme deux jours plu tard.

Rappelons que M. KANON SERGE était un technicien en bâtiment, qui a été arrêté sous dénonciation par la police nationale dans les environs du palais de Justice de Yopougon. Après une détention abusive de 22 jours au 17ème arrondissement, il a été placé sous mandat de dépôt le 14 OCTOBRE 2011 et conduit à la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan (MACA).

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Il a comparu le 21 Janvier 2015 et fut condamné lors des premières assises à 10 ans de prison ferme, le 10 MARS 2015, pour attente à la sureté de l’Etat. Durant le procès, son état de santé était déjà alarmant et aucune preuve ne l’accablait. Si M.KANON Serge avait été transféré bien des années auparavant dans un centre hospitalier, il serait encore vivant. L’on a attendu, comme les autres qui sont morts, qu’il soit à la porte du cimetière pour le transférer dans un centre de santé.

L’AFFDO-CI déplore que le droit à la santé des détenus soit si négligé par les autorités.

Depuis Janvier 2017, L’AFFDO-CI, à travers différents canaux de communication n’a cessé d’interpeller le gouvernement ivoirien sur la détérioration  alarmante de l’état de santé des détenus d’opinion et signale,en sus, que le nombre des personnes décédées en prison est désormais de neuf (09).

L’AFFDO-CI dénonce les conditions de détention de tous les détenus d’opinion, les tortures subies à la DST et dans d’autres lieux de détention illégaux qui, précisons-le, sont la cause de la dégradation de santé de tous les détenus d’opinion.

L’AFFDO-CI condamne fermement ces assassinats programmés des détenus d’opinion.

L’AFFDO-CI réitère sa compassion à la famille M. KANON SERGE, aux détenus d’opinion et renouvelle sa compassion aux familles des huit autres détenus d’opinion décédés dans les conditions similaires.

L’AFFDO-CI exhorte le Chef de l’État ivoirien à plus d’humanisme en faveur de ses opposants détenus.

L’AFFDO-CI demande à tous les ivoiriens, à tous les religieux et à toutes les chancelleries de continuer à œuvrer sous toutes les formes afin que les 301 détenus d’opinion recouvrent leurs LIBERTES, car 7ans de détention dans des conditions malsaines, c’est énorme.

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Au gouvernement ivoirien, l’AFFDO-CI dit : POUR LA DIGNITE HUMAINE, APRES 7ANS, LIBEREZ LES DETENUS D’OPINION !

Fait Abidjan, le 01 Juillet 2018

Pour l’AFFDO-CI

Dr GUEU THEODORE

Porte-parole