Elections générales/Comment éviter la fraude électorale

Par afriquematin.biz :Source : wiki

La fraude électorale inclut tous les processus ayant pour objet d’influencer le résultat des élections, de façon à garantir ou favoriser un résultat voulu. Toutes les sociétés utilisant le système des votes sont confrontées au problème, et cherchent à s’en prémunir. Le succès en la matière est une condition pour se prévaloir du label démocratique.

La fraude électorale peut trouver un point d’application à chaque élément du scrutin. A commencer par la campagne électorale dont la propagande qu’il faut distinguer de l’information, incluant l’affichage et les professions de foi des candidats, l’organisation des bureaux de votes et du scrutin, dont les bulletins de vote, les listes électorales, le décompte des voix ou dépouillement, voir bourrage d’urne ci-dessous et enfin la publication des résultats.

Ainsi la fraude électorale vise à l’élimination indue des électeurs- défavorables, et à l’inscription indue des électeurs-favorables à un camp. Ces deux techniques, souvent utilisées conjointement, emploient des moyens similaires avec des complicités dans les services administratifs. Par exemple dans le cadre d’un vote par circonscription, les manipulations ont lieu avant le scrutin. Dans le déplacement d’électeurs, des personnes enregistrées dans deux circonscriptions se déplacent pour voter dans la circonscription où ils ont une résidence secondaire, plutôt que dans celle qu’ils habitent la plupart du temps. Dans le cadre d’un vote sur plusieurs lieux, le vote multiple par inscription sur les différentes listes.

A cela, il faut ajouter le secret sur la composition du corps électoral. Ce type de disposition empêche de connaître le pourcentage des suffrages exprimés sur le nombre d’électeurs potentiels. Il y a aussi la fixation de délais qui sont courts pour l’inscription sur les listes électorales avec un lieu d’inscription centralisé ou distant, ou une procédure compliquée.

Ce type de disposition limite naturellement le nombre d’électeurs inscrits au nombre de citoyens informés, que l’on peut sélectionner, sans oublier la modification des règles de citoyenneté qui consiste en une élimination d’un corps d’électeurs supposés opposants. Enfin le vote des absents qui est synonyme de faire voter des gens qui ne votent pas. Cela inclut évidemment des « personnes âgées », voire, si on en croit certaines rumeurs, des morts.

Pour cela, il suffit de présenter des procurations ou autres artifices similaires. En outre, contrairement au bourrage d’urne dont on peut considérer qu’il s’agit d’une variante, cette fraude ne risque pas de multiplier au-delà du raisonnable le nombre de bulletins puisque le vote est associé à un électeur réel.

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Le bourrage des urnes
Le bourrage d’urne consiste à introduire des bulletins de vote supplémentaire dans l’urne. Ces bulletins de vote supplémentaires sont favorables à une liste ou à une candidature. Et pour le principe, les échanges d’enveloppes consistent à modifier intégralement le contenu d’une enveloppe contenant une centaine.

Cette méthode de truquage du vote nécessite une bonne organisation et la complicité de membres du bureau de vote. Dans la pratique, la première méthode consiste qu’à la clôture du scrutin, les bulletins de vote sont regroupés par centaine ou par millier et mis dans des enveloppes. Lorsque l’ensemble des bulletins de vote a été mis sous enveloppes, l’attention se porte sur la répartition des tables de scrutateurs.

C’est le moment choisi pour les membres truqueurs pour effectuer l’échange d’une enveloppe de cent. La seconde méthode consiste qu’à la clôture du scrutin, les enveloppes de bulletins de vote sont constituées et le reliquat des bulletins de vote est également mis dans une enveloppe.

Plutôt que d’intervertir une enveloppe contenant plusieurs bulletins, on intervertit l’enveloppe du reliquat. Cela nécessite moins d’organisation pour les membres truqueurs, et c’est le moment choisi par les membres truqueurs pour effectuer l’échange de l’enveloppe. A noter que l’échange de plusieurs enveloppes ou de reliquat n’a aucune conséquence sur les émargements. Il s’agit là que d’un simple échange.

Par contre, le nombre des enveloppes restantes sera inexact. Il faut donc que l’enveloppe échangé soit ouverte, les bulletins de vote enlevés soigneusement des enveloppes et les votes cachés ou détruits. Pour mettre en place ce truquage, cela nécessite une bonne organisation et des complicités. Pour pallier l’ouverture des enveloppes de centaines et des bulletins de vote, les membres truqueurs attendent patiemment que les tables de dépouillement aient achevé leur travail.
« Il vaut mieux prévenir que guérir »

Les enveloppes supplémentaires qui reviennent des tables de dépouillement sont prises et mises dans les enveloppes restantes. Mais si les membres trompés du bureau de vote méconnaissent les bases de la fraude électorale et effectuent d’une façon incorrecte leur surveillance des opérations électorales, cela peut se faire très simplement par les membres truqueurs.

Pour remédier à cet état de forfaiture, la première prévention qu’il faut observer, c’est que les membres du bureau de vote doivent vérifier que le nombre d’enveloppes qui restent, correspond à la différence entre le nombre total d’inscrits sur la liste d’émargements et le nombre de votants inscrit sur le compteur de l’urne. Les enveloppes restantes doivent être sous la surveillance des membres du bureau de vote.

La seconde consiste au comptage des émargements qui doit se faire sous la surveillance des membres du bureau de vote. Et ce comptage des émargements est effectué avant l’opération de l’ouverture de l’urne. Ensuite se fera l’ouverture de l’urne pour le comptage des bulletins de vote. Lorsque les émargements sont comptés, et une fois l’urne vidée, le cahier d’émargements ainsi que les enveloppes restantes doivent être placés dans l’urne qui doit être verrouillée.

Il faut donc que les membres du bureau de vote sachent quels sont ceux qui détiennent les clefs de l’urne. La troisième prévention doit faire état de ce que, lorsque les enveloppes contenant les bulletins sont constituées, elles doivent être placées dans l’urne avec le cahier d’émargements et les enveloppes restantes. Cette opération se fait sous la surveillance des membres du bureau de vote.

Lorsqu’une table de dépouillement demande une enveloppe, les membres du bureau de vote doivent surveiller cette « transaction » et ils doivent s’assurer que l’urne est bien verrouillée à nouveau. Enfin, la quatrième indique que lorsque l’urne contient plusieurs enveloppes identiques, le cahier d’émargements et les enveloppes, il faut placer l’urne au milieu des tables de dépouillement afin qu’elle soit au vu et su de tous.

Pour remédier également à ce mauvais système, il convient d’utiliser des urnes transparentes, de comptabiliser le nombre de votants pour s’assurer que le nombre de bulletins correspond, afin de limiter les manipulations qui cachent l’urne et son contenu. Il faut donc dépouiller sur les lieux du vote, de s’assurer que lors du dépouillement on ne détruit pas de bulletins. Il convient aussi d’inscrire dans les règlements électoraux la vérification préalable du bon fonctionnement des machines à voter.

La proclamation irrégulière
Un vote est très souvent réalisé dans de nombreux endroits. Il suffit donc, pourvu que l’information circule mal, de se « tromper » volontairement sur les totaux sans toucher aux résultats intermédiaires pour obtenir des améliorations éventuellement suffisantes. Il convient donc de se méfier de tout délai entre la fin du scrutin et la proclamation des résultats tout comme de la centralisation excessive des résultats nécessitant le transport sur de longue distance des bulletins dépouillés et des documents. Le transport est un moment favorable à la disparition d’une partie des bulletins.
La diffamation des candidats ou partis politiques

Si partout les campagnes électorales regorgent de coups bas et notamment de diffamations et fausses nouvelles, les pays où l’information circule mal, par exemple à cause d’une faible alphabétisation ou d’un développement insuffisant des medias, sont particulièrement sensibles à la propagation de rumeurs et de toutes sortes de fausses nouvelles visant à discréditer les opposants ou leurs options politiques. Ces manipulations de l’information peuvent être considérées comme relevant de la propagande inégale.

Une autre méthode consiste à connaître des électeurs qui seront absents le jour de l’élection et qui n’ont pas fait de procuration pour voter. Il suffit alors de faire de fausses procurations pour ces gens-là, mais il faut être sûr que ces électeurs-là ne reviendront pas voter.