Exclusif ! Sortie du livre – Tuerie des 07 femmes d’Abobo : Carell Bohoui-Baclaud : « Le film a été réalisé en 2010 à l’ONUCI, par France 24, l’AFP, RFI… »

Par JM Opokou, correspondant basé à Londres

Annoncé pour paraître dans le mois de décembre 2017, le premier des livres tant attendus de Carell Bohoui-Baclaud, Consultant en stratégies politiques et sociales, Spécialiste en communication, infographiste, est désormais disponible chez amazone.com. L’ouvrage est la synthèse de travaux techniques détaillés réalisés, pendant deux ans, sur le film du massacre des 07 femmes d’Abobo en Côte d’Ivoire.  C’est le premier d’une série de deux livres consacrés à l’évènement et à ses ramifications. Sur la base de ces travaux entamés en décembre 2015, l’expert nous confiait dans un entretien, il y’a deux ans déjà, démonstration imagée à l’appui, que le massacre des femmes d’Abobo n’avait pas existé. Dans cette interview, il nous parle de son premier livre et fait des révélations à couper le souffle. Entretien…

La sortie de vos ouvrages était attendue depuis le mois de décembre dernier. Le premier vient finalement de paraître. Peut-on savoir ce qui s’est passé?

Les deux livres sont déjà prêts depuis longtemps. Nous avons juste été confrontés à la spécificité d’adaptation de leur mise en forme et à quelques détails d’ordre administratif.

 C’est une étude technique essentiellement imagée par des captures d’écran et des photographies. Plusieurs centaines d’images.

Pourquoi avoir choisi cette option, plutôt que de livrer du texte avec juste quelques illustrations. Cela vous aurait certainement fait gagner du temps, non ?

 Nous avons opté pour cette approche, afin que tous ceux qui le désirent, vérifient, eux-mêmes, le contenu pour se faire une idée de la crédibilité ou non des travaux menés. Il nous a paru utile de simplifier la compréhension du rendu, dans la mesure du possible. Et dans le cas précis, les images parlent mieux que les mots.

Pouvez-vous être plus explicites ?

Nous nous situons aux antipodes de la littérature, des discussions de clochers, de bars ou de cafés. Des débats passionnés ou biaisés.

Nous sommes au stade des preuves concrètes de ce que nous avançons. Vérifiables par tous. Même par un analphabète ou un intellectuel inintelligent.

Vu la sensibilité du sujet, et dans un contexte de désinformation, de manipulation et de dénégations ambiantes entretenues par de grosses machines médiatiques, il nous a paru nécessaire de procéder ainsi. 

Au début de l’année 2016, vous affirmiez, des images du film à l’appui, que la vidéo du massacre des femmes d’Abobo, était un film de fiction. Vous avez soutenu que l’évènement n’avait jamais existé. Les faits semblent vous donner petit à petit raison, vu ce qui se passe depuis lors à la Haye. Quel est votre sentiment ?

Pour être franc avec vous, nous ne suivons pas particulièrement le procès, parce qu’il n’a rien à nous apprendre sur le sujet que nous ne savions déjà avant ses débuts. Nous nous sommes intéressés aux deux premiers jours de l’ouverture, juste pour information, afin de vérifier la constante de la version officielle de l’histoire. Sans plus.

Avant le procès, nous avions déjà fini avec la question de l’authenticité du film et de la réalité de l’évènement. Et nous avons laissé filtrer un bout entre février et mars 2016, comme vous l’avez indiqué.

La question pour nous n’est pas d’avoir raison ou pas. Mais de savoir si le contenu de nos travaux est vrai ou faux. A partir de cet instant, chacun pourra se faire son idée propre sur la question.

Pourquoi avoir alors attendu tout ce temps pour sortir vos livres ?

L’histoire du film de la tuerie des 07 femmes d’Abobo, est le maillon essentiel d’une chaine plus complexe que vous semblez le croire. Il nous fallait détricoter cette toile méticuleusement.

Nous avions certes fini avec la question de l’authenticité de la vidéo et de la réalité de la manifestation, mais l’étude était bien loin d’être achevée. Car chaque étape terminée, imposait de nouvelles équations à  résoudre.

Peut-on savoir lesquelles ?

Qui se cache, par exemple, derrière les personnages imaginaires qui animent la vidéo ? Qui a réalisé le film, les extraits qui l’ont précédé le jour du prétendu massacre et accompagné après, les photographies montées, les reportages et témoignages imaginaires ? Où et quand tous ces éléments ont-ils été réalisés ? Qui a produit tout ce faux ? Etc.

La quête de  réponses à toutes ces interrogations justifie, en grande partie, le temps mis pour l’achèvement des travaux. Nous n’avions pas un calendrier non plus.  Il faut ajouter à tous ces facteurs, le quotidien de toute personne ordinaire que nous sommes.

Avez-vous trouvé les réponses à ces interrogations ?

C’est le contenu de l’ouvrage présent. Preuves imagées à l’appui. Les réponses se trouvent dans les éléments que nous venons d’énumérer. C’est-à-dire le film et tous les supports qui l’ont accompagné.

C’est donc à partir du film que vous avez résolu tout le mystère ?

Effectivement. Rien que le film. Interrogé sur le plan technique dans la forme et le fond, l’élément a dénoncé ses acteurs, son lieu et sa période de réalisation, l’équipe de réalisation, ses producteurs et ses différentes versions. Bref, toute son histoire depuis 2010.

La tuerie des 07 femmes d’Abobo est donc un film définitivement imaginaire, vous le confirmez ?

Nous vous le confirmons. La Tuerie des femmes d’Abobo, comme nous l’avons démontré il y’a deux ans, est un film d’animation.

Sa conception a sollicité l’usage de la Rotroscopie. C’est une technique utilisée pour la réalisation de films d’animations. Elle a l’avantage du réalisme.

Les images sont obtenues à partir de prises de vue de mises en scène d’acteurs réels. Filmées ou photographiées. Les images recueillies, sont ensuite décomposées, puis transformées une à une (les acteurs, leurs tenues, les décors, l’ajout d’éléments nouveaux, etc.).

Les hommes peuvent être transformés en personnages féminins, et inversement. Les adultes en jeunes hommes, enfants, vieillards ou vieilles dames. Les personnes en animaux…

Les images fixes transformées, sont ensuite restituées par un défilement chronologique pour donner le film d’animation. Rendant ainsi, les composantes réelles du film inidentifiables.

Les films d’animation obtenus à partir de cette technique, présentent des scènes aussi vraies que la réalité, parce que les images fixes transformées qui sont restituées par la suite, sont tirées de mises en scènes et d’acteurs réels.

Pour ce qui concerne le massacre des femmes d’Abobo, nous vous présentons l’exemple d’un acteur majeur du film transformé en personnage féminin. Ceci pour vous donner une petite idée de la transformation qu’ont subi les acteurs, afin d’obtenir les personnages imaginaires et pratiquement inidentifiables du film.

Un acteur pendant le tournage à l’ONUCI, et un des personnages de l’individu transformé en femme dans le massacre des femmes d’Abobo (extrait vidéo)

Le lecteur découvrira dans le livre qui vient de paraître,  tous les acteurs majeurs de la tuerie des 07 femmes d’Abobo et leurs personnages transformés, dupliqués en nombre indéterminé pour donner les images de foule que présente le film.

Vous avez affirmé aussi qu’il existe depuis l’année 2010 ?

Effectivement. Le film du massacre des femmes d’Abobo a été réalisé en 2010, à Abidjan, au siège des forces onusiennes en Côte d’Ivoire, l’ONUCI. Plus exactement sur le site de l’ex Hôtel Sébroko, dans la commune d’Attécoubé. Un site qu’elles occupaient, avant leur départ de la Côte d’Ivoire, il y’a peu de temps.

Il a été réalisé par un conglomérat de puissants médias occidentaux, conduits par le Groupe de médias publics français France Média Monde, à travers ses structures France24 et RFI, et par l’AFP, l’Agence Française de Presse.

Et il existe en plusieurs versions, avez-vous dit ?

Oui.  Les mêmes images, acteurs, éléments du décor et scènes, transformés ont servi à d’autres films imaginaires, reportages fictifs et photographies montées, réalisés par la même équipe. Bien longtemps avant et après la diffusion du film de la tuerie des femmes d’Abobo.

Toutes ces manœuvres dans quel objectif ?

La tuerie des femmes d’Abobo, n’est qu’un épisode d’un vaste film documentaire d’évènements apocalyptiques de fiction, soutenus par plusieurs centaines de photographies montées, des reportages et des témoignages fictifs, destinés à entrainer la crise politique née du contentieux électoral en Côte d’Ivoire, sur le terrain militaire.

C’est le volet médiatique d’une vaste stratégie militaire s’appuyant sur des ressorts diplomatiques, politiques et surtout humanitaires, devant permettre sa mise en œuvre en toute légitimité internationale.

En d’autres termes, ils répondent à un plan bien élaboré ?

Le vaste film documentaire de fiction comprenant plusieurs épisodes graduels de contestations, de violences, de drames, d’exodes massifs des populations et d’affrontements armés, a été conçu pour légitimer, aux yeux de l’opinion africaine, française et internationale, l’intervention de l’armée française et des forces onusiennes sur place, contre l’ancien pouvoir.

Les actions militaires ‘’salutaires’’ de la France et de l’ONUCI, devaient intervenir à la suite de toute de cette campagne de pourrissement, afin ‘’de protéger les populations civiles et mettre fin au chaos humanitaire créé par l’ex-président’’. Puis, conduire à sa neutralisation définitive avec l’entrée en scène de la CPI. Avec l’onction de la communauté internationale.

Ce qui a été d’ailleurs parfaitement réussi.

 En la matière, ce n’est pas une innovation dans le monde, non plus. Les USA, par exemple, ont coutume de réaliser des vidéos djihadistes imaginaires pour justifier leurs actions militaires en Asie.

Pouvons-nous avoir une idée de quelques versions de la tuerie des femmes d’Abobo?

Il y’a le film imaginaire de la répression de la RTI (13 mn 41) et ses extraits, publiés le 16 décembre 2010, les vidéos fictives des manifestations et de la répression des militants du  RHDP, les 19 et 21 février 2011.

Nous avons aussi, une série de vidéos de marches et de répressions des femmes du RHDP (l’ex opposition ivoirienne), diffusée entre le 24 février et le 03 mars 2011 (d’autres republiées après), et dont la tuerie des femmes d’Abobo est l’aboutissement final. Notamment, les manifestations et la répression des femmes de Treichville, publiées du 24 au 28 février 2011, la marche des femmes RHDP de Koumassi, vidéos publiées le 28 février 2011, La marche des femmes RHDP d’Anyama, vidéos publiées le 01 mars 2O11, les marches des femmes d’Adjamé et d’Attecoubé, vidéos publiées le 03 mars 2011.

Et le clou de cette période apocalyptique, le Bombardement du marché Siaka koné, publié le 17 mars 2011.

Toutes ces vidéos sont donc des films imaginaires, des versions des femmes d’Abobo ?

Absolument ! Nous les avons toutes passées à l’étude de manière détaillée. Vous en prendrez connaissance dans le second ouvrage qui paraît dans quelques jours. Tous ces films ont été montés dans un plan unique.

Nous vous informons que dans le cadre de nos travaux, nous avons travaillé sur plus de 50 vidéos, plusieurs dizaines de reportages, d’articles de presse et des centaines de photographies liés à ces films.

Ce sont les mêmes acteurs, les mêmes éléments du décor, les mêmes personnages et les mêmes scènes (modifiées dans l’un, ajoutées ou amputées dans l’autre film, etc.) qui ont été transformés, pour créer chaque  film. Avec de nouveaux scénarios, de nouveaux personnages et de nouveaux décors.

Nous vous donnons une autre illustration avec le décor du film des femmes d’Abobo, et des vidéos imaginaires des manifestations et répressions des militants du RHDP à Abobo, les 19 et 21 février 2011.

 C’est un décor identique dans la capture 1 (extrait vidéo manifestations du RHDP à Abobo les 19 et 21 février 2011, Titre : ‘’Abobo le 19 Février’’) qui est transformé dans la capture 2, le film de la tuerie des femmes d’Abobo, 03 mars 2011. Nous sommes en face ici, d’un plan unique modifié.

Décor vidéo manifestations du RHDP à Abobo le 19 février 2011, et décor modifié, film massacre des femmes d’Abobo, 03 mars 2011.

En plus des transformations des éléments et de la modification des scénarios, toutes les astuces techniques de brouillages ont été mises à contribution afin de dissimuler l’identité des films.

Vous remarquerez, par exemple,  la constance commune de chacun des films cités, avec des baisses ou des augmentations subites de la luminosité, le jeu des contrastes, des coupures fréquentes entre les scènes, le floutage  permanent des images, des accélérations et autres.

Vous pouvez aussi noter l’identité du filmage, des techniques de prises de vue, des plans inclinés, et de montage. L’identité de plusieurs scènes dans les séquences de crimes ou de marches et bien d’autres éléments.

Pouvons-nous avoir une idée d’un personnage transformé dans différents films, pour nous édifier davantage ?

Nous vous donnerons un exemple de l’actrice, avec un foulard et une grande figure de tête à l’avant du T-shirt, pendant le tournage au siège de l’ONU.

A côté, vous avez deux de ses personnages transformés dans la tuerie des femmes d’Abobo, 03 mars 2011 (le film)  et la marche des femmes RHDP de Koumassi, vidéo publiée le 28 février 2011.

L’actrice et un de ses personnages transformés dans les femmes d’Abobo, film 03 mars 2011. 

L’actrice transformée dans la marche des femmes RHDP de Koumassi. Film, 28 février 2011.

La vidéo de la marche des femmes RHDP de Koumassi, est la marche amputée du film des femmes d’Abobo. Ce sont les acteurs, les mêmes scènes, les mêmes personnages fictifs et décors, les scénarios qui ont été modifiés et des séquences ajoutées ou amputées, pour monter l‘une et l’autre.

Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

Nous vous faisons remarquer que les films des femmes d’Abobo, ne présentent pas de marches. Juste des simulations d’images introduites entre les scènes de sit-in, des défilements d’images de pieds et de personnages brouillés dans le film officiel. 11 secondes environ au total sur un court métrage de 8 mn (officiellement).

Ce film commence par un défilement d’images de personnages statiques, avec un changement de décor en arrière-plan de chaque image présentée, jusqu’à l’épisode du drame.

La RTI, la télévision publique ivoirienne, ne montrera  des images de marches des femmes d’Abobo, qu’un an plus tard. Le jour du premier anniversaire de la mort des victimes du film.

Les images qu’elle présente chaque année depuis 2012, comme les femmes d’Abobo, sont celles de la vidéo fictive de la marche des femmes RHDP de Koumassi (28 février 2011). Nous invitons chacun à se rendre sur youtube pour  le vérifier.

La vidéo du massacre des femmes d’abobo (la marche des femmes d’Abobo), est une version de celles des marches des femmes RHDP de koumassi, Teichville, Anyama, d’Adjamé… que nous avons indexé.

Ce sont les mêmes éléments, personnages, décors modifiés qui sont mis en scène dans d’autres scénarios.

Doit-on en déduire que tous ces évènements n’ont jamais eu lieu finalement ?

Tous ? Nous n’irons pas jusqu’à l’affirmer ainsi.

Cependant, ce dont nous sommes entièrement sûrs et certains, est que tous les films cités sont des films imaginaires, animés par des personnages fictifs, obtenus par la transformation de mises en scènes d’acteurs réels. Et ces films présentés comme provenant de manifestants, de témoins desdits évènements, de vidéastes amateurs et autres sources anonymes, ont été conçus par une seule équipe de spécialistes de médias occidentaux au siège de l’ONU en 2010. C’est-à-dire bien avant les évènements dont ils rendent compte.

C’est un immense désaveu fait à l’ONU et à sa juridiction la CPI, à l’Etat français sous la présidence de Sarkozy, à tous ces grands médias que vous citez et aux organisations humanitaires internationales, telles qu’Amnesty internationale et Human rights Watch, qui ont accrédité ces évènements ?

Nous avons parfaitement conscience que nous sommes seul contre ces puissantes machines destructrices et de désinformation massives. Avec tout ce que cela comporte.

Mais, ce n’est nullement un défi lancé à quiconque. Nous avons réalisés des travaux, nous les portons à la connaissance de l’opinion. C’est tout.

Maintenant, libre à ceux qui le désirent d’en prendre connaissance. Nous n’avons pas créé de vidéos. Et les illustrations, ne sont venues de nulle part que des films eux-mêmes. Films qui sont à la portée de tous.

Avez-vous effectué d’autres travaux sur la crise ?

Non. Nous n’avons pas pour vocation de nous éterniser sur ces questions. Nous avons, avec ces deux livres, déjà fait notre part en tant que modeste sachant. Nous sommes depuis longtemps retournés à notre vie ordinaire et gérons le train-train quotidien.

Que peut-on retenir à la fin de cet entretien plus qu’édifiant ?

Le premier ouvrage est disponible en ebook sur amazon.com

Nous avons choisi cette option, afin que tous ceux qui le souhaitent puissent, sans trop de tracasseries, y avoir accès directement à partir d’internet pour le lire sur leurs tablettes, leurs téléphones portables ou leurs ordinateurs.

Ce premier livre est, en fait, le film de la tuerie des femmes d’Abobo revisité techniquement en arrêts sur images.

Le second, ‘’LE PLAN COMMUN’’ qui sortira dans quelques jours, est la relecture imagée des autres versions des femmes d’Abobo qui lève le voile sur l’imaginaire et l’identité de ces films.

Londres le 24 janvier 2018 à 16 heures Pour Afrique Matin

 Le livre en vente : https://www.amazon.fr/dp/B07914Z3XQ