Caféiculture/La hausse du prix peut-il inciter à l’augmentation de la production ?

Par Haidmond Kaunan-afriquematin.net

Le prix officiel du kilogramme de café bord-champs a été annoncé, hier 20 décembre au cours du dernier conseil des ministres à Yamoussoukro. Il a été fixé à sept cent cinquante (750)  francs bord-champs. Ce nouveau prix  nous rappelle les années 1997-1998 mais à ce moment-là, la superficie nationale des caféiers était importante et le verger se portait bien. Mais la production nationale du café a chuté de plus de la moitié de ce qu’elle était à cette époque. L’offre étant inférieure à la demande le cours mondial de cette matière première incontournable connait une ascension progressive depuis près de sept ans. Et ce, à cause de l’abandon de cette et sa reconversion en cacaoculture et  hévéaculture .La question qui devrait préoccupée plus d’un observateur est celle de s’interroger si la hausse du prix du kilogramme du café va encourager les producteurs à embrasser à nouveau cette culture difficile à pratiquer ?

La chute vertigineuse de cours mondial du café autour des années 1990 avait marqué négativement les producteurs de café. En Côte d’Ivoire les producteurs avaient abandonné leurs vergers et la nature avait même repris ses droits. Même au  Brésil, premier producteur mondial de café les producteurs pour leur part coupé les caféiers pour une reconversion de culture. Conséquences, le demande fut forte environ sep (7) ans plus tard. Ce qui va pousser le gouvernement ivoirien à fixer le prix du kilogramme du café à 700 francs.

Malheureusement comme un objet de  pacotille dont la brillance ne dure pas, le  cours du café avait connu sa plus grave chute autour de 2006. Le prix du kilogramme  du café oscillait autour de 125 f bord-champs. Et c’est ce qui va empoter le café pour toujours et  les producteurs des régions de la Nawa, du San Pedro, Haut-Sassandra, la Marahoué… vont reconvertir leur verger en hévéaculture. Au point  que, sans la grande  région  l’Est (Indénié-Duablin, La Mé…) et celle des montagnes, on ne parlerait même plus de café en Côte d’Ivoire. Et ce, à cause du fait que la chaîne de production du café est très difficile et  avec l’exigence de beaucoup d’intrants mais l’instabilité du  cours mondial. Il n y ‘a presque plus de décortiqueuse de café bord-champs. Le Conseil  café-cacao donne symboliquement  des  pépinières pour encourager les producteurs. Mais avec quelle mesure d’accompagnement? Comment l’Etat les rassure-t-il? Avec le changement climatique et la rareté de la main d’œuvre, sachant que la caféiculture exige beaucoup d’effort, l’Etat va-t-il pouvoir relever le niveau de la production nationale ?