Déclaration de la Société civile relative au carburant toxique vendu en Côte d’Ivoire

Déclaration de la Société civile relative au carburant toxique vendu en Côte d’Ivoire

  Public Eye, une ONG suisse spécialisée dans les enquêtes sur la qualité des produits pétroliers et la défense de l’environnement, vient de rendre public un rapport extrêmement inquiétant sur le carburant vendu sur le territoire ivoirien. Ce rapport met en évidence la grande nocivité et l’ampleur de la toxicité de l’essence et du Diesel qui circulent sur le marché ivoirien actuellement. Il évoque un carburant hautement toxique avec un taux de souffre entre 200 et 1 000 fois supérieur à ce qui est autorisé ; cela expose les populations, sans distinction, sans appartenance ethnique, politique, sociale et religieuse, à une mort certaine les années à venir.

   Selon Public Eye, la pollution de l’air lié au trafic routier devrait causer d’ici 2030, trois (03) fois plus de décès prématurés en Côte d’Ivoire qu’ailleurs. La prolifération de nouvelles maladies notamment l’AVC, le diabète, l’insuffisance rénale, les crises cardiaques, etc., aujourd’hui courantes, en sont certainement les conséquences. Il est également relevé dans ledit rapport que la législation ivoirienne en vigueur est favorable à l’écoulement, par les multinationales pétrolières, d’un tel carburant.

  Après les déchets toxiques déversés sur notre sol et qui ont provoqué la désolation et la mort dans de nombreuses familles, voilà qu’un autre phénomène plus mortel, qui n’épargne absolument personne, vient sévir dans notre pays avec la complicité passive de nos institutions, d’où notre grande inquiétude. Faut-il laisser faire et mourir en silence ?

    Les organisations de la société civile représentées par le FORSCI et la plate-forme du CIDEC qui ne sauraient tolérer un tel crime de l’Etat contre sa propre population demandent :

Au gouvernement ivoirien:

  • Le retrait immédiat et sans condition de ces produits pétroliers motels des stations à pompage service ;
  • De prendre des mesures législatives d’urgence pour interdire sur le sol ivoirien la vente de tels produits carburants toxiques.

Aux populations :

  • De se tenir prêtes et se munir d’un cache-nez en vue d’un grand sit-in de protestation devant l’Assemblée nationale les jours à venir, sit-in baptisé « Opération cache-nez pour la vie ».

Fait à Abidjan le 23 août 2017

Pour le FORSCI                                                              Pour la Plateforme du SIDEC

Mlle GBALET Pulchérie                                                   Mme TRAORE Karidjatou