Des montées de Violences xénophobes en Afrique du Sud
Des vagues de violence sont montées encore une fois de plus au pays de Nelson Mandéla, Violences perpétrées par le peuple sud-africain contre les populations étrangères vivant dans le pays. Ce sont des coups au couteau, des bastonnades en groupe, des personnes brulées vives, des lynchages que vivent au quotidien depuis le vendredi derniers les ressortissants des pays étrangers vivant au pays de l’arc-en-ciel.
Haine d’autrui, intolérance, violence… depuis quelque temps, les vieux démons de l’Afrique du Sud semblent refaire surface. Vendredi, à Pretoria, la capitale, une manifestation antiétrangers rassemblant près d’un millier de personnes a poussé la police à intervenir pour empêcher des échauffourées entre riverains et immigrés.
Cette marche a failli dégénérer lorsque la foule des protestataires a pénétré dans un quartier où vivent des migrants somaliens. Les deux camps, armés de briques et de poteaux de bois, étaient prêts à en découdre. N’eût été l’intervention des forces de l’ordre avec des canons à eau, du gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc, l’affrontement aurait pu être sanglant. The Globe and Mail, The New York Times
L’accès de xénophobie qui gagne la « Nation arc-en-ciel » rappelle les heurts qui avaient eu lieu en 2008 et 2015. Comme alors, les étrangers sont voués aux gémonies, accusés de faire le lit du chômage (plus de 30 %), du narcotrafic et de la prostitution en profitant du laxisme de la politique migratoire. Pourtant, ils ne représentent que 4 % des habitants du pays, d’après le dernier recensement. Quartz, The Washington Post.
- Parmi les groupes d’immigrés régulièrement assaillis par la population locale – qu’une partie de la classe politique aiguillonne en sous-main – figurent les Zimbabwéens, les Malawites, les Somaliens, mais aussi et surtout les Nigérians. Au point que le quotidien de Lagos, The Guardian, dénonce « l’attaque de trop ».
- Alors que certains se demandent pourquoi les autorités ont laissé se dérouler une manifestation dont l’issue était largement prévisible, le président, Jacob Zuma, a appelé au calme, tout en exprimant des doutes sur le fait que ses concitoyens étaient fondamentalement xénophobes. Eyewitness News.
- Dans un entretien au Daily Trust, l’ambassadeur d’Afrique du Sud au Nigeria, Lulu Mnguni, a souligné que les racines de la violence venaient de ce que les Sud-Africains, eu égard aux défis sociaux qui sont les leurs, percevaient les étrangers comme une source de concurrence. Lui plaide au contraire pour l’ouverture, seule politique capable de créer une société véritablement cosmopolite.
- A l’aune de ce qui s’est passé ces derniers jours, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) redoute une escalade des tensions. D’autant que les immigrés envisagent de se mobiliser pour assurer leur propre protection. Voice of America
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