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Politique/Voici les raisons pour lesquelles des présidents africains veulent-ils s’éterniser au pouvoir

Une analyse de Kédjébo Kpandji, militant de la société civile

Le pouvoir, qu’il soit politique, économique ou social, a toujours été un sujet de fascination et d’analyse. De nombreux penseurs, philosophes et historiens ont tenté de comprendre pourquoi le pouvoir n’est pas éternel.

L’un des éléments clés qui expliquent l’impermanence du pouvoir est la nature humaine elle-même. Les sociétés humaines sont marquées par des tendances au changement, que ce soit en raison de l’évolution des valeurs, des croyances ou des aspirations. L’aspiration à la liberté et à l’égalité, par exemple, est souvent un moteur de contestation contre des régimes jugés oppressifs.

 Symbolisant un changement radical dans la structure du pouvoir en France, la Révolution de 1789 a été alimentée par le désir de liberté, d’égalité et la fin des privilèges de l’aristocratie.

Le pouvoir comporte des limites inhérentes, souvent liées à la légitimité et à la perception. Un pouvoir qui ne parvient pas à se maintenir dans l’acceptation populaire risque de s’effondrer. Par exemple l’effondrement de l’Urss, les dirigeants soviétiques ont perdu le soutien de la population en raison des échecs économiques et de la répression politique et cela a conduit à la dissolution de l’Union en 1991.

Il y a aussi les crises économiques, sociales ou environnementales qui peuvent également être des catalyseurs majeurs de changement. Lorsque les conditions de vie d’une population se détériorent, cela peut conduire à un mécontentement généralisé envers ceux qui exercent le pouvoir.

On en veut pour preuve la grande dépression de 1929 qui fut un désastre économique conduisant à des mouvements politiques radicaux et à des changements de régime dans plusieurs pays, dont l’ascension du nazisme en Allemagne.

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A cela, faut-il ajouter la rotation des élites où de nombreux systèmes politiques sont remplacés par d’autres, souvent à cause de conflits internes, de rivalités ou d’alliances stratégiques.

 Plusieurs dynasties ont régné sur Rome, mais l’instabilité interne, comme les luttes de pouvoir et les coups d’État, a souvent conduit à la chute de ces dynasties.

La manière dont l’information circule a un impact considérable sur le pouvoir. L’avènement d’Internet et des réseaux sociaux a radicalement changé la dynamique du pouvoir en permettant aux citoyens de s’organiser et de faire entendre leur voix plus facilement.

Il y a eu le printemps arabe où les mouvements de protestation dans plusieurs pays arabes, facilitées par les réseaux sociaux, ont conduit à des changements de régime rapides et imprévus.

Dans les démocraties, le pouvoir est censé être renouvelé régulièrement par le biais d’élections. Lorsque les candidats au pouvoir ne respectent pas les attentes démocratiques ou s’accrochent au pouvoir contre la volonté du peuple, cela peut entraîner des pertes de légitimité et, finalement, un changement radical.

Le cas de l’élection présidentielle au Zimbabwe, au Cameroun, au Congo Brazzaville en Guinée Equatoriale et à un degré moindre en Côte d’Ivoire en est palpable où les présidents au pouvoir pendant de longues périodes, ont souvent fait face à une forte opposition et à des mouvements de contestation.

Le pouvoir, bien que parfois immense et apparemment stable, n’est pas éternel, il est soumis à des forces changeantes, à des révoltes populaires, aux caprices de l’économie et à l’évolution des technologies.

 Comprendre ces dynamiques nous aide à appréhender non seulement l’histoire, mais aussi le présent et l’avenir de nos sociétés. La vigilance et l’engagement civique restent des outils essentiels pour garantir que le pouvoir demeure au service de la population plutôt qu’en son contrôle.

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