À sept mois de la présidentielle : le PDCI-RDA de Daloa en quête d’un leader charismatique
Franck Elisé Bouabré correspondant Afriquematin.net
Alors que le compte à rebours pour l’élection présidentielle d’octobre 2025 est enclenché, le PDCI-RDA de Daloa traverse une période d’incertitude. Ébranlé par les disparitions successives de figures politiques emblématiques, telles que Stéphane Bra Kanon Kapoua, Touré Fah et Charles Jérôme Gauze entre 2023 et 2024, le parti semble orphelin dans la capitale du Haut-Sassandra. Dans ce contexte, une interrogation cruciale s’impose : qui saura raviver l’élan militant, défendre les intérêts du candidat Tidjane Thiam et conduire les troupes à la bataille électorale ?
Les militants du PDCI-RDA, encore marqués par le deuil de leurs leaders, peinent à retrouver leurs repères. La question de la relève politique devient de plus en plus pressante. Selon certains cadres du parti, la solution pourrait résider dans le retour de Maître Kossougro Sery Émile, ancien délégué communal et vice-président du PDCI-RDA. Ce septuagénaire, reconnu pour son expérience et son talent de rassembleur, est perçu par beaucoup comme l’homme providentiel. Kouamé Martial, vice-coordonnateur de la Jeunesse du PDCI-RDA (JPDCI) déclare avec ferveur :
« Maître Kossougro est le seul leader capable de redonner au PDCI-RDA sa grandeur à Daloa. Il dispose d’un réseau influent de militants actifs, non seulement au sein du parti, mais également auprès du RHDP et d’autres formations politiques. »
Les partisans de Maître Kossougro Sery mettent en avant son bilan impressionnant. Sous son mandat de délégué communal, le nombre de sections locales est passé de 12 à 32, un record inégalé à ce jour. Il a également renforcé la visibilité des secrétaires de sections et des présidents de comités de base, tout en offrant une plateforme d’expression aux jeunes et aux femmes du parti.
Dans un contexte où Tidjane Thiam prône un renouveau axé sur l’efficacité et la responsabilité au sein du PDCI-RDA, les militants de Daloa estiment que le leadership de Kossougro Sery répond parfaitement à ces aspirations. L’ère du copinage politique est révolue. Ne resteront en poste que ceux qui sont compétents et méritants, disait Tidjane Thiam, un message qui trouve un écho favorable auprès de la base.
Maître Kossougro Sery ne se limite pas à un bilan administratif. En tant qu’ancien maire, il a su rassembler les communautés chrétiennes et musulmanes, les ethnies Bété et Dioula, ainsi que les divers courants politiques, notamment EDS et PDCI-RDA, pour promouvoir la cohésion sociale. Malgré un soutien limité de l’État, il a initié des projets de développement tels que le reprofilage des routes et l’installation de feux tricolores à Daloa. En seulement 18 mois, il a également créé des opportunités d’emploi pour les jeunes, renforçant ainsi son capital de popularité auprès de cette tranche de la population.
Son action a permis de réhabiliter le siège du PDCI-RDA, autrefois délabré après les crises politiques de 1999 et 2011, en un espace fonctionnel et accueillant pour les militants. À Daloa, son nom continue d’inspirer respect et admiration, tant chez ses partisans que chez ses adversaires.
Pour de nombreux militants, ni l’âge ni le handicap de Maître Kossougro Sery ne constituent des obstacles. Au contraire, son expérience et sa détermination sont perçues comme des atouts majeurs. « Le vin ne se bonifie-t-il pas avec le temps ? », s’interroge une militante de l’Union des Femmes du PDCI-RDA (UF). « Nous avons besoin de son esprit combatif et de sa force de frappe. Kossougro doit revenir pour éviter au PDCI-RDA une défaite cuisante aux élections communales. »
Avec Daloa représentant les trois quarts de l’électorat du Haut-Sassandra, l’enjeu est considérable. Sans un chef pour guider les troupes, le PDCI-RDA risque de perdre un bastion stratégique. Les militants exhortent donc les instances dirigeantes du parti à prendre la pleine mesure de cette urgence et à préparer activement le terrain pour l’échéance présidentielle.
À sept mois du scrutin, le PDCI-RDA de Daloa se trouve face à un défi de taille : identifier un leader capable de fédérer, de mobiliser et de conduire les militants à la victoire. Pour beaucoup, Maître Kossougro Sery Émile incarne cette figure salvatrice. Son parcours exemplaire, son charisme et son aptitude à rassembler en font un atout indiscutable pour le parti. La balle est désormais dans le camp des instances dirigeantes, qui devront répondre à cet appel pressant de la base.