La Chronique du vice-président du PDCI-RDA, Kobenan Tah Thomas « l’incident autour des 46 soldats ivoiriens détenus au Mali considéré comme un casus belli »

La Chronique ‘’Les Actualités Politiques Ivoiriennes’’, numéro 45 du mercredi 28 Septembre 2022 du vice-président du PDCI-RDA, Kobenan Tah Thomas.

Bonjour chères concitoyennes et chers concitoyens.

L’atmosphère diplomatique et politique ouest-africaine s’alourdit chaque jour à mesure que s’exacerbe l’incident autour des 46 soldats ivoiriens détenus au Mali. Une brouille diplomatique qui gagne du terrain contre laquelle nos appels à un règlement simplifié tombent partout, sauf dans des oreilles attentives. Il y a quelques jours d’ailleurs, un internaute nous accusait de nourrir une haine viscérale à l’encontre du Chef de l’Etat ivoirien parce que selon lui, notre position sur la question  des 46 soldats semble plutôt favorable aux autorités de Bamako.  Peut-être bien, peut-être pas ! Ce vieux cliché qu’on attribue à quiconque ne supporte d’office le Président OUATTARA est bien désuet même si certains s’y accrochent comme si attribuer  à un adversaire politique le défaut de la haine fait de vous un saint rempli d’amour et de tolérance. Le seul penchant qui est le nôtre n’est favorable qu’à une situation de paix sous régionale. A ce titre d’ailleurs, nos avis qui paraissent si haineuses aux yeux de certains auraient pu éviter à notre chef d’Etat des paraboles et métaphores animalières !

Peut-être qu’il nous faut résumer de nouveau la situation. Entre les besoins factuels du peuple malien et l’exigence de la gouvernance mondiale, il y a un écart énorme. Le monde impose la démocratie, les Droits de l’Homme, des Objectifs du Millénaire pour le Développement, un système unique d’appréciation du bien-être, des modèles dont la mise en œuvre exigent de chaque Etat, des ressources de tous ordres. C’est un carcan et s’il faut s’y conformer au risque d’être sur le banc des accusés. Dans cette logique, la mise en scène des interventions de la Côte d’Ivoire, de la France et de bien d’autres chefs d’Etats de la CEDEAO n’ont pas servi la cause de l’apaisement.

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A l’opposé, le Mali est aux prises avec des équations simples. Vaincre le terrorisme et sortir du carcan des Etats faibles et retrouver le lustre de son apogée quand les dynasties y avaient pignon sur rue. Et tout ceci, dans la liberté de choisir qui sera son partenaire et en disposant du temps pour refonder cet Etat.

En tout cas, la vive réaction du Premier ministre malien qui casse tous les codes de la retenue et de la courtoisie diplomatiques implante donc à n’en point douter, le décor d’un Casus belli, c’est-à-dire, un acte ou une situation qui provoque ou justifie une guerre. Pour le Mali, aucun « outrage » ne sera désormais toléré. Pour la CEDEAO, exclusion faite de la Guinée de Mamady DOUMBOUYA, la verve discursive du premier ministre malien à la tribune de la 77ème Session des Nations Unies est aussi un « affront »; et elle l’est ! Ce serait hypocrite de le nier. Reste à savoir de quelle manière les affronts subis ou ressentis seront lavés. Advienne que ce ne soit point dans le sang.

Advienne aussi que les sortilèges de ceux qui sont passés maîtres dans l’art de diviser les partis politiques en Côte d’Ivoire ne gangrènent pas davantage l’unité faite autour du président Henri Konan BEDIE. Certes,  ils ne seraient pas à leurs premiers essais s’il s’avère qu’ils sont impliqués dans l’attisement des tensions au sein des responsables de notre parti. Tout compte fait, l’évocation des affronts, des calomnies et des manœuvres dilatoires évoquées de part et d’autre nous mettent dans le cas d’un casus belli. Espérons que l’issue du Bureau Politique de cette fin septembre et du  Congrès à venir ramène calme et sérénité sur les ondes de la maison vert et blanc.

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Merci et à la semaine prochaine.