Yamoussoukro/Lutte contre les fléaux sociaux : le Lycée Mamie Adjoua sensibilisé contre les grossesses précoces et l’immigration clandestine
Par Isabelle Kouassi, depuis Yamoussoukro
La cérémonie de la double rentrée des clubs de santé et littéraire du Lycée Mamie Adjoua s’est déroulée, hier mercredi 12 décembre 2018, à l’Auditorium de cet établissement à Yamoussoukro. Elle a été marquée par une grande sensibilisation faite contre les grossesses en milieu scolaire et l’immigration clandestine. L’ensemble des élèves a pris l’engagement solennel d’aboutir à un objectif de zéro grossesse pour cette année scolaire 2018-2019.
Avec un ton plein de détermination, les filles du Lycée Mamie Adjoua de Yamoussoukro l’ont annoncé publiquement devant Madame le proviseur Sako Sita. « Non aux grossesses non désirées », ont-elles scandé en cœur sur la supervision de Coulibaly Chigata et Koné Mamoueba respectivement présidentes des Clubs littéraire et de Santé. Cette prise de conscience collective est survenu à la suite une conférence sur le thème ‘’ La sexualité/ l’avortement’’ prononcée par Dr Traoré Haby, du programme national de Santé scolaire et universitaire (Médico scolaire) d’Assabou 1. Pour ce médecin-chef, les facteurs qui poussent les jeunes filles à vivre l’expérience des rapports sexuels précoces résident dans le narcissisme, les prétendus soucis familiaux et l’orgueil ou l’envie. Les rapports sexuels précoces, révèle la conférencière, ont pour corollaire les infestions sexuellement transmissibles (Gono, hépatite, cancercol, syphilis, chancre, etc.), les grossesses non désirées, l’abandon des enfants et les infanticides. Les grossesses non désirées contribuent, dit-elle, à la hausse du taux de l’échec scolaire, de l’échec social, les incidences dramatiques sur la santé et le psychisme, et le nombre croissant des enfants en situation difficile. Quant à l’avortement, Dr Traoré Haby n’est pas passée par quatre chemins pour taxer cet acte de « criminel ». Curetage, décoction, plantes, comprimés et tiges sont, entre autres, les méthodes d’avortement usuelles enregistrées en Côte d’Ivoire. Elle soutient que les complications sont catastrophiques pour les adeptes de cette pratique. « La technologie montre qu’à deux semaines, le cœur du fœtus bat. L’avortement est un assassinat avec comme complices des médecins, des féticheurs, etc. », a accusé Dr Traoré Haby.
Invité spécial du Club littéraire, Patrick Krou, journaliste-écrivain a instruit l’auditoire des risques auxquels sont confrontés les migrants en transit dans les pays de l’Afrique du Nord. Depuis l’an 2000 à nous jours, dira le désormais ambassadeur de la lutte contre l’immigration clandestine en Côte d’Ivoire, 22000 jeunes africains et non des moindres ont péri dans la mer méditerranée. « C’est une hécatombe et les Africains doivent en être conscients. Les décideurs africains doivent suivre le bel exemple de l’Etat nigérien qui a pris des lois pour réprimer tous les acteurs englués dans ce phénomène suicidaire. Il nous revient de dire NON à l’immigration clandestine ainsi nous pourrions sauver des vies. L’Eldorado c’est la Côte d’Ivoire et rien d’autre. Vous avez des exemples d’Ivoiriens qui ont réussi en vivant ici. Notre pays a besoin de la synergie de tous les filles et ses fils pour le bâtir dans la paix, la réconciliation et le pardon », a conseillé Patrick Krou. Et d’ajouter : « Conformément au thème ‘’La magie du livre’’ retenu par votre Club littéraire, je voudrais humblement vous inviter à pratiquer la lecture, car la lecture c’est la vie ! Lisez ! Lisez et lisez tout ! Chez parents, vous-mêmes lisez pour donner le goût de la lecture à vous enfants ». Accompagnant l’invité du jour, l’écrivain-juriste, Sévérin Bouatini a ajouté du grain à moudre aux propos de son prédécesseur : « Madame le proviseur est un exemple vivant de la lecture. Elle dit que sa retraite est assurée parce qu’elle a de nombreux bouquins à lire. Je suis juriste de formation. Je n’ai jamais mis les pieds dans un amphithéâtre de Lettres modernes. C’est l’un de mes professeurs qui m’a donné le goût de la lecture. J’occupe un poste de responsabilité au Chr de Yamoussoukro. La première fois que j’ai pris l’avion, c’est grâce à la lecture ! », a préconisé l’auteur de l’ouvrage ‘’Le crime du professeur Djounga’’.
Une séance de dédicace et de photos a mi fin à la cérémonie.