Sud-Comoé/Une région en état de dégradation avancée

Par Kadjo Ouamien*

 Dans un contexte marqué par le progrès spectaculaire de certaines villes comme Agboville, Divo, Korhogo… où la plupart des cadres se battent pour apporter le bien être dans leurs régions, à Aboisso, les populations restent irrémédiablement assujetties à leur corps défendant à la précarité.

 Dans cette ville cosmopolite du sud-est de la Côte d’Ivoire, des cadres et non des moindres brillent par leur inaction. Certains esprits futés considèrent que le Président du Conseil régional constitue une grosse déception pour la région dont il doit porter les dossiers et défendre les intérêts.

En matière d’équipements routier, – les populations, dans leur grande majorité lui reprochent de ne pas avoir obtenu le traitement du point critique de la voie internationale qui se situe dans la descente d’Assouba. Ce tronçon est le plus accidentogène de la Côte d’Ivoire qui a occasionné des pertes en vie humaine avoisinant plus d’une centaine de morts. Il lui est aussi reproché de n’avoir rien fait pour le revêtement bitumineux des voies principales de la ville.

À ce jour la ville d’Aboisso n’a reçu aucune couche de bitume, les artères principales de la ville sont cabossées et jonchées de nid-de-poule, voire des nids d’Autriche.

Les populations lui reprochent également de n’avoir pas pu construire le siège du conseil régional après plus d’une vingtaine d’années de règne sans partage. Un siège est un élément urbain essentiel qui permet de jauger de la crédibilité d’une institution.

Avoir régner pendant ces années sans être habité par l’obsession de bâtir un siège est une erreur monumentale qui à l’avenir pourrait entraîner la délocalisation du conseil à Bassam.

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Passer ces années d’existence à « squatter » un bâtiment de la Mairie, sans songer à se refaire une belle et bonne toilette est une incongruité théorique, voire une aberration politique.

Fait cocasse, l’hyperprésident dont le long cortège de véhicules font vrombir les moteurs sur les routes dégradées de la ville ne se gêne même pas. – C’est tout simplement du voyeurisme et c’est désopilant de voir de telles scènes.

Impossible n’est pas Aboisso, fait curieux, notre président – a réussi par on ne sait quelle mystérieuse alchimie à enjamber – le chef-lieu de région pour catapulter le bitume dans son village natal à Affienou. L’affaire paraît saugrenue mais elle a bel et bien été réalisée, et cette attitude – est fâcheusement égoïste.

Le moins qu’on puisse dire c’est que le président du Conseil régional sait s’envoyer (comme dirait l’autre), mais a échoué là où certaines personnalités – ont magistralement réussi à métamorphoser leurs villes, notamment Agboville, Divo, Korhogo., pour ne citer que celles-ci, qui symbolisent à elles seules, l’engagement du Président Ouattara à promouvoir le développement dans leurs régions.

À quoi cela sert-il d’occuper de hautes fonctions si on ne peut rien faire pour lutter contre le sous-développement qui se développe à Aboisso ?

*Professeur d’Histoire Géographie, Fils de la région