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Soubré/Des cades apportent leur soutien aux populations de Liliyo

Par Ewouèdje Clément-Correspondance particulière 

Il est des endroits où l’histoire s’écrit sans fracas, dans le murmure des rencontres de village et le cliquetis des urnes qu’on prépare. Liliyo, sous-préfecture oubliée des cartes politiques ivoiriennes, est devenue en quelques mois le laboratoire vivant d’une mobilisation qui pourrait bien redéfinir les règles du jeu électoral.

À l’heure où la Côte d’Ivoire se prépare à choisir son destin en octobre 2025, cette circonscription rurale offre une leçon de politique qui se gagne, d’abord au pied des cases, dans l’écoute des sans-voix et l’artisanat patient des convictions.

Tout commence par un constat amer. Au mois de janvier dernier, les listes électorales de cette localité comptaient plus d’absents que de présents. Un désert démocratique que le Dr Mahi Evrard, cadre du Pdci-Rda, a décidé de transformer en oasis. Son arme ! Une stratégie qui se décrit en trois dimensions, les mains, les cœurs et les esprits.

Les mains, ce sont ces 3 500 nouveaux inscrits, arrachés à l’indifférence par des équipes allant de hameau en hameau, portant l’état civil jusqu’aux concessions les plus reculées. Les cœurs, ce réseau de « Mamans Pdci » et de « Jeunes Engagés » qui ont fait des marches hebdomadaires, leurs tribunes, transformant l’acte de voter en devoir sacré. Les esprits enfin, ces chefs traditionnels conquis non par des promesses, mais par l’écoute de leurs doléances, un dispensaire réhabilité ici, une pompe à eau là.

Le 11 avril dernier, plusieurs centres de santé locaux, ont été approvisionnés, cette livraison minutieusement planifiée-lits d’hôpitaux, tensiomètres, kits de premiers secours-était l’aboutissement d’un travail de fourmi commencé six mois plus tôt.

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Dans l’ombre, une mécanique électorale d’une précision horlogère s’active. Cinquante bureaux de vote, cinquante cellules militantes rodées comme des équipes de foot de quartier. Chaque responsable connaît ses ouailles par leur prénom, leurs querelles de famille, jusqu’à leurs dettes de riz au marché. Une connaissance intime du terrain qui vaut tous les sondages.

 À cinq (5) mois du scrutin, Liliyo fait-il figure de test grandeur nature et si la formule prend-et tout indique qu’elle prend –, le Pdci-Rda tiendrait là bien plus qu’un modèle organisationnel. D’aucuns diront qu’une sous-préfecture ne fait pas une présidentielle. Ils auront raison, mais l’histoire se souvient toujours des étincelles qui ont précédé l’embrasement.