Situation socio-politique/ La réalité relative et la vérité absolue en Côte d’Ivoire

Par Ewouédjé Clément*

Deux concepts s’affrontent dans un contexte politique et social de plus en plus tendu en Côte d’Ivoire, la réalité est relative et la vérité est absolue. Alors que le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), parti d’Alassane Ouattara, au pouvoir continue de promouvoir une vision idyllique de la nation, les Ivoiriens vivent au quotidien une réalité bien différente, marquée par la souffrance, la dépravation des mœurs et une série de crises qui s’aggrave, au fil des ans.

La réalité quotidienne des citoyens ivoiriens est un tableau très sombre à la fois pitoyable, notamment les détournements de fonds publics, l’abus de pouvoir, les restrictions des libertés individuelles et collectives, ainsi que des condamnations à relents politiques. Les jeunes, pris au piège d’un système gangrené par le clanisme et l’achat de conscience, voient leur avenir compromis par la baisse du niveau d’études et le manque d’infrastructures adéquates dans les secteurs de la santé et de l’éducation.

Les désordres dans le foncier urbain et rural, la corruption au sein de l’administration publique, et l’impunité généralisée ne font qu’accentuer le désespoir et l’amertume de vivre. Dans ce climat, la surpopulation carcérale et le mauvais traitement des détenus soulignent l’absence de justice équitable. Le peuple ivoirien se retrouve ainsi confronté à une réalité où le déni du gouvernement ne fait qu’accentuer le fossé entre les promesses électorales et ses conditions de vie.

La vérité, elle, est implacable. Le mécontentement populaire grandit face à cette souffrance infligée par le Rhdp aux populations avec les appels à une rupture d’avec le passé engendrant d’intenses crises, politique, électorale, économique, diplomatique, militaire qui se sont fait entendre, notamment en ce qui concerne la révision de la liste électorale avant les élections présidentielles de 2025. Les citoyens exigent une impartialité de la Commission Électorale Indépendante (CEI) et des institutions en charge des élections.

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Le rejet du Rhdp est palpable, et la montée en puissance de Tidjane Thiam apparaît comme une lueur d’espoir. Le candidat du Pdci-Rda incarne une alternative crédible, prônant un changement à tous les niveaux et une véritable réconciliation nationale. Son discours résonne avec les aspirations d’un peuple fatigué par des décennies de promesses non tenues par l’exécutif et de crises politiques majeures, notamment la violation de la constitution en 2020.

Il est temps que la réalité soit reconnue et que la vérité soit entendue. Les Ivoiriens crient leur désarroi face à la souffrance que leur inflige le RHDP. Les enjeux sont clairs : lutter contre le chômage des jeunes, mettre fin aux pratiques de pillage et de clanisme, et instaurer une véritable justice qui transcende les clivages ethniques et politiques.

La nécessité d’une prise de conscience collective est plus pressante que jamais. La société civile, muselée, doit retrouver sa voix pour exiger des comptes et promouvoir un avenir meilleur. La lutte contre la corruption, la promotion d’un véritable développement économique, et l’éradication des violences verbales et physiques sont des impératifs pour bâtir une Côte d’Ivoire unie et prospère, et il importe de retenir que la réalité est relative, mais la vérité est absolue. Les Ivoiriens sont à un tournant décisif de leur histoire commune. Face aux défis qui les attendent, ils doivent s’unir pour revendiquer un changement radical.

Tidjane Thiam et d’autres voix émergentes offrent l’espoir d’une Côte d’Ivoire renouvelée, où la dignité, la justice et l’équité ne seront plus de vains mots, mais des réalités vécues. L’heure de la réconciliation et de la transformation a sonné. Tous ensemble pour une Côte d’Ivoire rassemblée, réconciliée, pour le bonheur pour chacun et le progrès pour tous !

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*Secrétaire Général de Section,

Délégation Yopougon Toits Rouge