Séminaire Cédéao-Espagne/Le Dialogue avec les communautés pour la Paix et la Sécurité dans l’espace Cédéao au cœur des débats
Par Brou François/afriquematin.net avec sercom
Les 23 et 24 juin 2025, la ville de Bouaké a accueilli un séminaire régional organisé dans le cadre du projet Cédéao-Espagne sur le thème : « Dialogue avec les communautés : Femmes, Paix et Sécurité dans l’espace Cédéao ». Cette rencontre visait à renforcer le rôle des femmes dans la prévention des conflits et la promotion d’une paix durable en Afrique de l’Ouest.
Le Contexte sécuritaire général en Afrique de l’Ouest présente une très nette diminution des guerres civiles de grande ampleur mais une situation sécuritaire qui se complexifie de jour en jour avec l’enchevêtrement de menaces multiformes et complexes. A citer les coups d’Etat, les pandémies, les conflits électoraux, les trafics d’armes et de drogue, le blanchiment de capitaux, la traite des personnes, la cybercriminalité, et la désinformation qui engendrent le phénomène.

C’est pourquoi, lors du Dialogue Technique de génération de connaissance sur Femmes, Paix et Sécurité, organisé au mois de Décembre 2023 en République du Sénégal par le Département du Développement Humain et Affaires Sociales, à travers le Centre de la CEDEAO pour le pour le Développement du Genre (CCDG), il a fortement été question de voir désormais l’organisation prendre en compte le tournant communautaire de la violence extrémiste et mieux adapter sa stratégie.
Selon la correspondance, la lutte classique contre le terrorisme ne suffit plus et que le dialogue avec les communautés, l’implication de toutes les communautés, et la valorisation des stratégies endogènes s’imposent comme des solutions durables dans le cadre d’une co-construction de la paix et de la sécurité.
A l’initiative donc, du Centre de la Cédéao pour le développement du genre et avec l’appui de la coopération espagnole, cette assise a eu pour objectif principal le renforcement du dialogue entre les institutions et les communautés locales. Elle a mis également en exergue un accent particulier sur le rôle des femmes dans la consolidation de la paix et la sécurité. Il s’est agi également de partager des expériences, d’échanger des bonnes pratiques et de définir des stratégies concrètes pour promouvoir la participation des femmes dans les processus de paix au sein de l’espace Cédéao.
Le Dr Bakary Sambe Directeur de Timbuktu Institute, facilitateur de ce Dialogue technique a souligné que cette rencontre constitue une première étape du Projet Cédéao-Espagne sur FPS, « qui accorde la dignité de solution à ses stratégies endogènes notamment par une pleine implication positive des femmes dans la prévention et la résolution des conflits qui minent la région ». Cette prédisposition féminine à l’implication effective pour la paix peut se manifester aussi dans des situations de crise institutionnelle où il est nécessaire d’interpeller les instances communautaires.
La session a également permis aux participants(es) de renforcer la coopération entre la Cédéao et l’Espagne, en vue de soutenir des initiatives locales et régionales en faveur de la paix, de la sécurité et de l’autonomisation des femmes. Elle a aussi marqué une étape importante dans la promotion du dialogue communautaire et de la participation des femmes dans la consolidation de la paix en Afrique de l’Ouest. Il témoigne de l’engagement commun des partenaires pour un avenir plus pacifique, inclusif et sécurisé dans l’espace de ladite communauté.
Rappelons qu’en ouverture de ce séminaire, le Secrétaire général de la préfecture de Bouaké, Ocelyn Fidèle Yapo, a, au nom du Préfet de la région de Gbêkê, préfet du département, Tuo Fozié, a rappelé par ailleurs que « la Côte d’Ivoire, sous l’impulsion du Président Alassane Ouattara, s’est engagée en faveur de la paix, de la sécurité, de la réconciliation nationale et du développement durable ».
Poursuivant, le premier responsable administratif de la région, a souligné que « cette rencontre est venue à point nommé, afin de mieux comprendre les impacts différenciés des conflits sur les femmes, mais aussi mettre en lumière leur rôle dans la préservation des crises, vu qu’elles sont les plus exposées lorsque les crises et conflits naissent dans les pays », a-t-il déploré en présence des congressistes.

Quant directeur de cabinet Yaya Koné, représentant le premier magistrat de la commune, il a signifié, à son tour, « que la tenue de ce dialogue a été un appel à l’action collective pour construire une société où les femmes sont pleinement reconnues dans leurs rôles de bâtisseuses de paix, de développement et d’humanité », a-t-il soutenu au nom du Maire Amadou Koné.
Faut-il rappeler que le Réseau Paix et sécurité pour les Femmes de l’Espace Cédéao (REPSFECO) a été créé le 28 juillet 2009 sous l’impulsion du Centre de la Cédéao pour le Développement du Genre (CCDG) afin de doter la sous-région d’un mouvement fort de femmes engagées sur tous les débats et interventions.
Cet atelier s’est inscrit dans la mise en œuvre de la Résolution 1325 de l’Onu sur les Femmes, la Paix et la Sécurité (FPS) et répond aux défis sécuritaires croissants dans la région, notamment le terrorisme, les crises politiques, déplacements forcés.