Scandale à la Mairie de Cocody: pour reprendre leurs activités, les syndicats versent 800 mille par jour au Maire.
Par Michel Mangou – Afrique Matin.Net
Le Maire de la commune de Cocody, N’Goan Mathias, s’est fait remarquer par une importante mesure prise dès son arrivée à la tête de la municipalité de Cocody. Il s’agit de l’interdiction des syndicats des transporteurs sur l’étendue de son territoire municipal. Cette mesure a été saluée avec ferveur et beaucoup d’enthousiasme par les propriétaires de taxis, les chauffeurs et les populations de la commune de Cocody parce que désormais les taxis communaux pouvaient se rendre dans n’importe quelle zone de la commune sans se voir embrigader par les syndicats.
Aussi, la suppression des lignes traditionnelles instaurées par ces associations de racket à grande échelle répercutait favorablement sur le coût du transport revu à la baisse. Le Maire N’Goan Mathias, reprochait aux syndicats leur forte propension pour la violence pace qu’il se passait pas de jour sans qu’il n’y ait des affrontements dans la commune de Cocody à l’initiative des syndicats.
Trois années bien sonnées, après avoir pris ces courageuses mesures, voilà que le Maire va finir par abdiquer sous l’appétit du CFA et de la corruption. Le premier lundi du mois de mai, les populations et les conducteurs de taxis sont subitement pris à partie par une cohorte d’individus insalubres avec des liasses de tickets en mains. Ils disent être des « syndicats » venus reprendre leurs activités à la demande du Maire de la commune. « Le Maire a signé un arrêté pour autoriser la reprise des activités des syndicats sur toute l’étendue de la commune de Cocody, c’est pourquoi nous sommes là », disent-ils en chœur.
Surpris, certains chauffeurs de taxis ont choisi de ne pas rouler quand d’autres ont décidé de ne rien donner de ce qu’ils demandent. Il s’en est alors suivie, une course-poursuite soldée par des casses de véhicules et agressions physiques des chauffeurs. Le bilan est très lourd, 20 chauffeurs de taxis blessés dont 6 cas graves. Après la victoire de la violence, les anciennes lignes ont été réinstaurées avec des tarifs appropriés. 1300 frs pour les longues lignes et 700 frs pour les lignes courtes à verser aux syndicats par taxi chaque jour.
2700 frs comme pénalité au contrôle pour ceux qui n’auraient pris de ticket. Selon, un certain M. T. chauffeur de taxi, « le Maire a déçu tout le monde en faisant revenir les syndicats à Cocody. Quand ils sont arrivés lourdement armés, ils ont commencé à nous imposer des cotas à payer chaque jour sans nous avoir associé à la prise de cette décision. Ce qui revient à dire que même s’ils retournent nous dire de payer 2000 frs par jour nous allons le faire. Voyez-vous comment c’est injuste et cela, aux yeux du Maire.
Voici, nous avons eu 20 blessés dont 6 cas graves que nous avons présenté à la Mairie mais rien n’y fit ». Quant à S.T, il accuse le Mairie d’avoir été corrompu. Il affirme détenir des preuves que les syndicats auraient décidé de remettre 800 mille chaque jour au maire après les encaissements faits sur le terrain dont les montants, dira-t-il, s’élèverait à plus de 10 millions par jour. Avec le retour des syndicats, le coût du transport a augmenté sur certaines lignes et le Maire doit en être certainement fier parce qu’il apparaît ici clairement que son projet n’est pas pour le bien être social de ses administrés mais plutôt pour le sien.