Santé: Anoma M. Louise, Déléguée Médicale présente les conséquences de la CMU sur le corps paramédical et propose des solutions.

Par Léon SAKI – Afriquematin.net

La CMU ou Couverture Maladie Universelle connait, depuis son lancement par l’Etat ivoirien, des difficultés, dans sa mise en oeuvre sur le terrain liées notamment à son arrimage avec la MUGEFCI.

On parle beaucoup des fonctionnaires qui reprochent au nouveau système de santé, des dysfonctionnements qui les empêchent de pouvoir se soigner correctement mais on oublie ses effets collatéraux sur d’autres secteurs activités dont celui du paramédical, aujourd’hui fortement secoué.

Mlle. Anoma Mehelié Louise, visiteur et Déléguée Médicale à l’agence Prest’afrik avec sept (7) d’expérience, exprime son opinion sur la CMU et propose au gouvernement quelques solutions pour la survie du secteur paramédical.

En quoi consiste exactement votre travail?

Je suis chargée de la promotion et la vente des produits pharmaceutiques. J’ai donc pour cible les médecins, sages-femmes,infirmiers etc…
Je m’assure donc de la disponibilité des produits en pharmacie afin qu’après prescription, le patient puisse avoir ses médicaments en pharmacie.

Aujourd’hui, quel est l’impact de la CMU sur vos activités?

Il est bénéfique pour nous d’avoir des produits remboursés par des assurances, mais l’arrivée de la CMU ne joue pas beaucoup en notre faveur en ce sens qu’elle a elle-même ses propres médicaments.

Avec beaucoup de contraintes puisque obligatoire, les médecins se voient dans l’obligation, toutefois, de ne prescrire que les produits de la liste CMU. Il y a une liste de molécules établie à des prix très très bas défiant toute concurrence même je dirais, et vendue pour la plupart en détail, alors que les laboratoires ont des conditionnements différents et vendus à des prix publics depuis l’autorisation de mise sur le marché. Cela ne joue pas beaucoup en notre faveur car il y a cette différence de prix et le détail. Elle prime donc sur l’ensemble des assurances, s’impose à tout le monde. Dès lors, nos produits sont moins prescrits et cela joue beaucoup sur nos revenus. Nous sommes donc obligés de nous rabattre vers les privés pour bénéficier des assurances privées mais jusqu’a quand ? Et pendant ce temps nos objectifs sont influencés.

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Quelle formule proposez-vous pour que tout le monde gagne?

Pour ma part, je pense qu’il serait mieux de mettre nos produits sur cette nouvelle assurance afin de nous faire bénéficier de plus de prescription puisque obligatoire pour tout habitant sur le territoire ivoirien. De cette façon, les autorités pourraient avoir un pourcentage sur ces produits comme le font les assurances privées et permettre aux clients de bénéficier rapidement, efficacement et le plus simplement de leurs médicaments.