Rencontre Bédie-Gbagbo: un leurre ou une ruse de deux nombrilistes (ou jongleurs) politiques?
Sans doute la démarche est-elle noble et on peut encore en discuter dans les salons pour les salons et dans les bars. Si elle est noble, il s’offre à l’observateur politique, au moins trois hypothèses.
Hypothèse1: Monsieur Bédié en effectuant ce voyage fait montre d’humilité, de grande humilité en allant à confesse pour faire pénitence. Une telle hypothèse suppose que M. Bédié reconnaisse auparavant devant la Nation ivoirienne qu’il a posé des actes « critiquables » non uniquement au détriment de M. Laurent Gbagbo mais par rapport aux peuples de Côte d’Ivoire. Dans un tel cas de figure,M. Bédé doit poursuivre sa marche et affirmer qu’il a, malgré lui, peut-être, plongé la main dans le sang de la Côte d’Ivoire par le fait de la guerre qui a fait des milliers de morts que nous pleurons encore et des conséquences qui en ont découlé. Et si tel est le cas, entre La Haye et Bruxelles, quelle aurait été la vraie destination ?
Hypothèse 2: M. Gbagbo accorde le pardon à M. Bédié en faisant preuve de magnanimité et ce, sans une éventuelle large consultation publique de sa base; dans une telle dynamique n’est-ce pas montrer à tous que ce Grand leader politique agit sans consulter sa base avec le risque d’imaginer que de cette manière et par un jeu de ruse et de manipulation, un leader peut conduire sa base à la guillotine. Si tel est le cas, que pourrait-il être reproché par ces deux personnalités à une tierce personne, si ce n’est de penser que cette alliance tactique à senteur de pseudo nationalisme pourrait manquer d’élégance et de finesse?
Hypothèse 3: la quête d’une nouvelle alliance, cause d’un recul économique de la Côte d’Ivoire et peut-être aussi à forte dose de traumatismes.
A supposer que ces trois hypothèses ne soient ni vérifiables ni vérifiées, peut-être serait-on alors en droit de penser que la finalité d’une telle démarche de jeux de clair de lune au village ou de cache-cache serait de constituer un front de lutte contre, probablement, M.Alassane Ouattara; ce serait alors humiliant pour la classe que nous avons appelée « classe politique » et on comprendrait alors que cette démarche sonne le glas d’une ère politique et offre l’opportunité de l’éclosion d’une nouvelle ère : celle d’une société civile digne, responsable et fière de sa liberté et de son indépendance.
Et si cette alliance doit conduire à l’élaboration d’un plan d’attaque contre M. Alassane Ouattara, ce serait tout simplement triste.
Puisse donc cette alliance en gestation conduire vers la mise en place d’un Haut Conseil d’État (le Collège des anciens chefs d’Etat) qui préluderait à la préparation et à l’avènement d’une paix permanente en Côte d’Ivoire car, et il faut s’en convaincre, un nouveau vent politique souffle sur la Côte d’Ivoire qui ne peut continuer de tanguer au rythme d’une valse cacophonique.
Puisse aussi, M. Henri Konan Bédé, dans son rôle d’aîné, effectuer la même démarche en direction de son « jeune frère M. Alassane Ouattara » et peut-être serions- nous sur le chemin d’une paix qui se veut non plus uniquement durable mais permanente en Côte d’Ivoire.
Le peuple vous regarde, la Côte d’Ivoire vous écoute.
Urbain Amoa
Officier de l’Ordre des Arts et des Lettres.
dence à observer en vue d’éviter des accidents en zone de production, durant la visite.