RDC: polémique après la fermeture de plusieurs facultés de médecine

Par Guillaume AHI/afriquematin.net

En République démocratique du Congo (RDC), des tensions sont palpables dans les universités congolaises après la décision du ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU) de fermer des facultés de médecine dans des dizaines d’établissements.

Alors que la RDC compte plus de 90 universités qui ont une fac de médecine, aujourd’hui seules 16 d’entre elles sont désormais autorisées. La décision, tombée comme un couperet, fait partie des résolutions des états généraux de l’enseignement supérieur qui se sont tenus dans la ville de Lubumbashi, au Katanga.

Le professeur Antoine Tshimpi, coordinateur des états généraux, explique les raisons qui ont présidé à ce choix : « On voit une pullulation d’établissements sanitaires partout. Vous avez des établissements où un infirmier donne trois, quatre, cinq cours en médecine, le médecin vétérinaire donne des cours sur la médecine humaine. Enfin, je vous passe les détails, mais c’est grave ».

Des « établissements qui ne remplissent pas ces critères »

Pour lui, les critères « sont tous simples ». « Si vous voulez avoir une faculté de médecine, c’est normal d’avoir un doyen qui soit un médecin enseignant. Il faut qu’une faculté de médecine ait des laboratoires de pratique, de biochimie, de physiologie, d’anatomie », déclare-t-il.

Selon lui, la décision de fermer un certain nombre d’établissements se justifie par le non-respect de plusieurs des critères. « J’ai croisé des médecins qui pendant tout leur cursus – ils sont docteurs aujourd’hui  – n’ont jamais été dans un atelier d’anatomie ! Mais ça va faire des dégâts ! Une faculté de médecine, en premier cycle, doit avoir au minimum trois professeurs permanents et deux professeurs au deuxième cycle, doit avoir une bibliothèque… Donc le constat est que vous avez plein d’établissements qui ne remplissent pas ces critères. Il y a eu des audits de viabilité, il y a même des établissements qui ont dû fermer d’eux-mêmes, avant de recevoir les enquêteurs »commente-t-il.

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Conséquence de ces décisions, la RDC se retrouve avec des provinces qui n’ont aucune faculté de médecine. « Mais ce n’est pas un problème de provinces ou de régions. Au début, il y avait trois universités : Kinshasa, Kisangani et Lubumbashi. Mais les gens se déplaçaient pour aller se former », répond le coordinateur.

Source: www.rfi.fr